Affaire Guy-André Kieffer : le frère du journaliste franco-canadien, parle

Le 11 octobre 2010 par Eburnews - Déclaration de Bernard KIEFFER, frère de Guy-André, journaliste enlevé à Abidjan le 16 avril 2004 :

"Je dénonce ce soir les blocages de nature évidemment politique qui empêchent le juge Patrick RAMAEL de mener à bien ses investigations à Abidjan dans le cadre des affaires Xavier GHELBER et Guy-André KIEFFER, tous deux victimes d'enlèvement à Abidjan en 2004.

Guy-André Kieffer. De Afp.

Le 11 octobre 2010 par Eburnews - Déclaration de Bernard KIEFFER, frère de Guy-André, journaliste enlevé à Abidjan le 16 avril 2004 :

"Je dénonce ce soir les blocages de nature évidemment politique qui empêchent le juge Patrick RAMAEL de mener à bien ses investigations à Abidjan dans le cadre des affaires Xavier GHELBER et Guy-André KIEFFER, tous deux victimes d'enlèvement à Abidjan en 2004.

Alors que le juge RAMAEL est présent sur place depuis plusieurs jours, ces blocages, aussi soudains qu'inattendus, rendent impossible sa tâche. Cette situation est d'autant plus surprenante que sa mission était prévue et organisée de longue date avec ses homologues ivoiriens.

Faut-il voir dans ces entraves le signe que le juge RAMAEL approche de la vérité en enquêtant autour du palais présidentiel ?

En me recevant au palais présidentiel, en avril 2004, quelques jours après l'enlèvement de Guy-André KIEFFER, le président GBAGBO m'avait dit : "Guy-André est mon ami et je vais tout faire pour qu'on le retrouve".

Je demande ce soir instamment au président GBAGBO de tenir cet engagement, de lever tous les blocages qui empêcheraient l'avancement de la vérité.

Ne rien faire conduirait à entériner le soupçon d'implication de la présidence dans ces deux affaires".

Le juge Patrick RAMAEL est actuellement empêché de mener ses investigations à Abidjan où il se trouve depuis bientôt une semaine : son enquête sur les affaires d'enlèvement de Me Xavier GHELBER et de Guy-André KIEFFER est totalement bloquée, sur décision évidente de la présidence ivoirienne.

La Côte d'Ivoire (qui vient de recevoir la visite de Claude GUEANT) et la France auraient-elles décidé de "solder" les affaires passées ?

Ce serait contraire à l'engagement pris en août 2007 par le président SARKOZY auprès de la famille de Guy-André KIEFFER : "Je ne normaliserai pas les relations avec la Côte d'Ivoire tant que l'affaire Guy-André KIEFFER ne sera pas réglée".

De toute évidence, le silence qui règne à Abidjan autour des obstacles que rencontre le juge Patrick RAMAEL, la sérénité qu'affiche le président-candidat Laurent GBAGBO, l'omerta qui s'abat sur les affaires GHELBER et KIEFFER, donnent à penser que la normalisation est engagée et que les affaires qui dérangent vont être politiquement soldées.

Pour Bernard KIEFFER, frère de Guy-André KIEFFER, et pour ses proches, il est hors de question de "solder" l'affaire Guy-André KIEFFER sur l'autel de la normalisation franco-ivoirienne.