Affaire "Gbagbo n'a rien fait pour le Nord": Navigué rafraîchit la mémoire des jeunes RHDP de Tiesso
Par Ivoirebusiness - Affaire "Gbagbo n'a rien fait pour le Nord". Navigué rafraîchit la mémoire des jeunes RHDP de Tiesso.
« Laurent Gbagbo n'a rien fait pour nous depuis toutes ces années et c'est maintenant qu'il veut se souvenir de nous. Non ! Nous ne voulons pas de lui ici. On ne veut pas de vous ici. Allez-y ! Ce meeting n'aura pas lieu. Allez-y ! Allez-y ». C'est en termes que les badauds se réclamant du Parti au Pouvoir, le RHDP ont chassé le vice-président exécutif du PPA-CI, Stéphane Kipré et sa délégation de Tiesso, ce vendredi 17 février 2023.
La délégation du PPA-CI y était dans le cadre d'une tournée d'implantation et de remobilisation de ses troupes. Nous ne reviendrons pas sur l'impact qu'a créé cette scène sur les réseaux sociaux. Depuis lors, certaines personnalités politiques n'ont pas voulu rester insensibles notamment ceux du Parti de Laurent Gbagbo.
Après Damana Adia Pickass, Koné Katinan, c'est Konaté Navigué qui s'est invité au débat. Le coordonnateur régional de la Bagoué était l'un des orateurs du meeting de clôture de la récente tournée de Stéphane Kipré qui s'est tenu, à Séguéla, au centre culturel Madegbê. Bien évidemment après avoir affiché son soutien à son camarade de lutte, Konaté Navigué a condamné ces actes qui "déshonorent" la Côte d'Ivoire.
Aussi, dans un long exposé, il a tenu à répondre à ses jeunes surexcités qui ont chassé Stéphane Kipré de leur localité sous prétexte que l'ancien pensionnaire du centre pénitentiaire de Scheveningen n'aurait rien faire pour eux, leurs parents quand il était aux affaires.
« Je salue les camarades du RDR qui sont ici. Je salue les renseignements généraux qui sont également là. Écoutez bien pour aller faire un bon compte-rendu. Quand Gbagbo était au pouvoir, qu'est ce qui se passait et puis Ouattara est au Pouvoir, qu'est ce qui se passe ? Je suis de Boundiali, mais chez moi là bas, quand Gbagbo était au pouvoir, ce qu'il a fait et qui m'a marqué et que je n'ai pas encore vu depuis 15 ans. Quand J'étais au Ministère de l'intérieur avec Tagro, il nous a appelé et il nous a dit :
"Écoutez, quand le Hadj arrive, faites-moi signe. J'ai des gens que je veux envoyer au Hadj, moi même, moi Gbagbo je vais prendre mon propre argent pour les envoyer au Hadj". De Boundiali jusqu'à Tengrela, on a pris des musulmans sans les connaître, dans les villages, les Chefs des mosquées, certains Imams, qu'on a pris dans tout le Nord du pays, pour les envoyer au Hadj, en Arabie Saoudite de 2001 à 2010. Je suis parti à Tengrela cette année, une personne de là-bas que Gbagbo a envoyée à la Mecque m'a vu, et a commencé à pleurer. Il est venu s'agenouiller et a dit après Dieu et ses parents, c'est Gbagbo avec les larmes aux yeux. Il a près de 75 ans.
Gbagbo Laurent sans le connaître, l'a pris et l'a envoyé à la Mecque. Depuis 2011 jusqu'à 2023, je n'ai pas encore entendu, or je me promène beaucoup en Côte d'Ivoire, je n'ai pas encore entendu quelqu'un dire qu'Alassane Ouattara a envoyé quelqu'un à la Mecque. Je n'ai pas encore entendu ça. Premièrement Gbagbo a fait ça, moi j'ai aimé », a confié ce proche collaborateur de Gbagbo.
Et de continuer : « La deuxième chose que Gbagbo a eu à faire et que moi Navigué jai aimé, c'est que quand Gbagbo est venu au Pouvoir, il a dit, je vais rendre les paysans riches. Le prix du Cacao était à 1000f le kg, le prix de l'anacarde 550f le kg, le prix de l'Hévéa 1000f le kg. Depuis que Gbagbo est parti, hévéa est tombé, anacarde est tombé, coton est tombé, cacao est tombé, le coton va disparaître, l'anacarde n'as plus de prix. On fixe un prix à Abidjan, arrivé sur le terrain on divise le prix par deux. On fixe un prix à la télévision et puis dans le champ on divise par deux. Enfin, on finit de payer, le temps de venir donner l'argent aux paysans, ça peut faire deux mois, trois mois, quatre mois. En plus de compliquer le prix des produits, ce qui nous fatigue à Boundiali ici, nos parents, le prix de l'engrais a triplé, le prix de l'insecticide a triplé.
En conclusion, c'est que quand tu fais ton champ d'anacarde, si tu n'as pas d'enfants pour aller déblayer le champ et que tu dois acheter tous ces produits, quand tu vends ton anacarde, tu n'as plus rien pour aller scolariser tes enfants. Chers camarades du Worodougou, au plan éducatif, Gbagbo a dit qu'il est enfant de pauvre. Il disait : "Moi même, je mangeais pas tous les jours pour aller à l'école, j'avais toujours les mêmes chaussures pour aller à l'école, je suis un enfant de pauvre mais les enfants que je vois, si on ne rend pas l'école gratuite et obligatoire, les enfants n'iront pas pas aller à l'école". Il (Gbagbo) dit, je vais rendre l'école gratuite, on va commencer à partager les cahiers aux enfants. Gbagbo a fait ça, moi jai aimé », a-t-il ajouté.
Avant de conclure : Au temps du Président Laurent Gbagbo, il a mis sur pied le conseil général et le département de Séguéla devrait avoir son président, son conseil avec le budget. Eux ils sont venus, ils ont pris toute la région et ils ont conservé les mêmes budgets que les départements. On ne peut pas développer une région comme ça, on ne peut pas développer. (...) Chers amis, la dette de Côte d'Ivoire, c'est là que je vais terminer. On vous dit, vos cadres, quand, ils vont là-bas, ils disent que la ville d'Abidjan est développée, il y a des rues partout, il y a de la peinture partout, à Abidjan, il n'y a plus de moustiques : à quel prix ? La Côte d'Ivoire est aujourd'hui à plus de 21000 milliards de dettes. Le problème, ce n'est pas la dette, le problème, C'est ce que tu fais avec l'argent quand tu t'endettes parce que quand tu finis de t'endetter, si tu crées quelque chose qui rapporte de l'argent, tu peux rembourser la dette avec I'intérêt que tu as engendré. Or, nous nous endettons et nous ne créons rien qui nous rapporte de l'argent. Ce qui fait que, quand on doit rembourser la dette, on va s'endetter pour rembourser la dette. On va prendre deuxième dette pour rembourser la première dette, après on va prendre troisième dette pour rembourser la deuxième etc... À cette allure, dans deux ans, la Côte d'Ivoire va atteindre le niveau où on peut plus emprunter. C'est ça qu'on appelle la cessation de payement. (...) »
Yannick LAHOUA via Opéra news