Affaire Bettencourt : non-lieu requis pour Sarkozy et Woerth

Par le Parisien - non-lieu requis pour Sarkozy et Woerth dans l'affaire Bettencourt.

PHOTO: (LP/Frédéric Dugit.)-(MaxPPP/Christophe Petit Tesson.) .
Le juge Gentil, qui instruit la mise en examen de Nicolas Sarkozy pour « abus de faiblesse », serait lié avec l’un des experts. Ce qui pourrait aboutir au dessaisissement du juge bordelais.

L'horizon pourrait s'éclaircir pour Nicolas Sarkozy. Comme nous l'annoncions début avril, le parquet de Bordeaux a requis, dans le cadre de l'affaire Bettencourt, des non-lieux en faveur de l'ancien président de la République, mis en examen pour abus de faiblesse et de son ancien ministre Eric Woerth, mais aussi de l'homme d'affaires Stéphane Courbit et de l'avocat Pascal Wilhelm, d'un notaire et d'un infirmier de l'héritière de l'Oréal.
Même si les trois juges d'instructions ne sont pas tenus de les suivre, ces réquisitions ont été accueillies avec soulagement par les proches de Nicolas Sarkozy. «Quelle que soit la violence des calomnies, la vérité finit toujours par triompher, le procureur de la République de Bordeaux vient de le démontre», a lancé son avocat Thierry Herzog. Le député-maire UMP de Levallois (Hauts-de-Seine) Patrick Balkany, qui a «été, comme beaucoup de (ses) amis, très choqué» par l'accusation d'abus de faiblesse, s'est dit «très heureux» ce vendredi.

«Il y a déjà maintenant trois ans, je disais : il n'y a pas d'affaire Eric Woerth, a pour sa part souligné Jean-Yves Le Borgne, l'avocat de l'ancien ministre UMP. J'espère qu'on va reconnaître que c'était vrai et qu'il y a eu peut-être un peu d'emballement excessif.» Reste que, selon lui, «tout est possible, même le plus inattendu» tant l'affaire Bettencourt se déroule «dans un contexte spécifique et passionnel».

Demande de renvois pour Banier et de Maistre

Le parquet a par contre requis le renvoi devant le tribunal correctionnel de l'artiste François-Marie Banier, dont l'amitié avec Liliane Bettencourt est à l'origine de toute cette affaire, et de l'ancien homme de confiance de la milliardaire, Patrice de Maistre.

Selon le procureur de la République Claude Laplaud, François-Marie Banier doit être renvoyé devant la justice pour abus de faiblesse et blanchiment d'abus de faiblesse, et Patrice de Maistre, qui a fait 88 jours de détention provisoire dans cette affaire, pour abus de faiblesse et blanchiment de fraude fiscale.

Les juges ne sont pas tenus de suivre l'avis du parquet

Pour quatre autres personnes, il requiert par ailleurs un renvoi devant le tribunal : Martin Le Barrois d'Orgeval, l'ami de François-Marie Banier (pour abus de faiblesse, recel d'abus de faiblesse, blanchiment d'abus de faiblesse), Carlos Cassina Vejarano, qui gérait l'île des Bettencourt aux Seychelles (pour abus de faiblesse et abus de confiance aggravé par la particulière vulnérabilité de la victime), le notaire Jean-Michel Normand (pour complicité d'abus de faiblesse commis par MM Banier, d'Orgeval et Patrice de Maistre), et l'avocat fiscaliste Fabrice Goguel (pour blanchiment de fraude fiscale).

Ce sont les trois juges d'instruction en charge du dossier, Jean-Michel Gentil, Cécile Ramonatxo et Valérie Noël, qui, au final, auront le dernier mot : ils ne sont pas tenus de suivre les réquisitions du parquet. Ils pourront dire à partir de fin juillet qui, de ces douze hommes, ils décident de renvoyer effectivement devant le tribunal correctionnel.

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