Affaire 3 journalistes de ‘’Notre Voie’’ arrêtés / La Cour déclare : ‘’Les prévenus sont non coupables des faits qui leur sont reprochés’’

Publié le mercredi 7 décembre 2011 | L'intelligent d'Abidjan - César Etou, Didier Dépri et Boga Sivori sont libres de tout mouvement. Le Tribunal pénal d’Abidjan a prononcé, hier mardi 6 décembre 2011, l’acquittement

César Etou, Didier Dépri et Boga Sivori, derrière les barreaux.

Publié le mercredi 7 décembre 2011 | L'intelligent d'Abidjan - César Etou, Didier Dépri et Boga Sivori sont libres de tout mouvement. Le Tribunal pénal d’Abidjan a prononcé, hier mardi 6 décembre 2011, l’acquittement

des journalistes de ‘’Notre Voie’’ au grand bonheur des parents, amis et confrères présents dans les locaux du Palais de justice d’Abidjan. Après délibération, le tribunal a déclaré « les prévenus non coupables des faits qui leur sont reprochés». Dans son réquisitoire, le ministère public a demandé et obtenu de la Cour la requalification des faits reprochés aux trois prévenus. Les chefs d’accusation à eux signifiés le mardi 29 novembre dernier portant ''incitation au vol, pillage et destruction de biens d'autrui par voie de presse'', aux termes des articles 174 et 175 du code pénal ivoirien ont été requalifiés en délit de presse au regard de la loi de 2004 portant régime juridique de la presse. Au cours de cette audience publique, la Défense des prévenus a démontré que “les journalistes professionnels n’ont fait qu’accomplir leur travail: informer les populations et susciter le débat”. Aussi s’est-elle insurgée contre la volonté manifeste du ministère public de se lancer dans une qualification “pénale’’ des faits pour conduire en détention provisoire (13 jours durant) des journalistes, qui ont été privés de l’affection de leurs familles et de leurs progénitures. Au sortir de ce procès, Maméry Camara, président de l’Unjci (Union nationale des journalistes de Côte d’Ivoire) a traduit sa satisfaction à la Cour pour la requalification des faits qui a conduit à la libération des trois journalistes de ‘’Notre Voie’’. “J’ai appris que le procureur voulait libérer les prévenus mais le ministre de l’Intérieur ne voulait pas. Si tel est le cas, c’est que la justice ivoirienne est en danger. Parce qu’il y a le principe de la séparation des pouvoirs. Et la justice doit être autonome”, a déploré Me Essouo Serge, avocat au Barreau d’Abidjan. Le Comité Ivoirien de Protection des Journalistes (CIPJ) dirigé par Stéphane Goué a salué cette libération des journalistes et déploré les 13 jours de détention provisoire émaillée d’humiliation et de privation de liberté qu’ont subi ceux-ci en dépit de toutes les interpellations des organisations professionnelles de défense de la liberté de presse.

Patrick Krou