AFFAIRE 100.000FCFA POUR S’INCRIRE EN 1ere ANNEE : Déclaration du Collectif des étudiants pour la réouverture immédiate des universités publiques de Côte d’Ivoire
Le 28 juillet 2012 par IVOIREBUSINESS - Suite à la déclaration des Présidents des Universités Publiques de Côte d’Ivoire, au cours d’un point de presse tenu Mercredi 25 juillet 2012 à
Le 28 juillet 2012 par IVOIREBUSINESS - Suite à la déclaration des Présidents des Universités Publiques de Côte d’Ivoire, au cours d’un point de presse tenu Mercredi 25 juillet 2012 à
l’Ecole Normale Supérieure d’Abidjan, il a été annoncé l’augmentation
des frais d’inscription auxdites universités, qui passent de 6000 Frs à
100 000 Frs, 200 000 Frs et 300 000 Frs selon qu’il s’agisse respectivement de la Licence, du Master ou du Doctorat à partir de la rentrée universitaire prochaine fixée au 03 septembre 2012 soit une
augmentation de 1566%. Cette décision des autorités universitaires
semble-t-il est fondée sur la nécessité d’offrir aux étudiants un dispositif
d’accueil et d’accompagnement plus adapté, fondé sur les TIC, un
encadrement de proximité et un observatoire de l’emploi et de la vie
universitaire. Face à cette situation jugée gravissime, les étudiants de
Côte d’Ivoire se sentent exclus et indignés.
La hausse des frais d’inscription des Universités publiques ivoirienne
serait-elle la solution pour des étudiants mieux formés et plus
compétitifs sur le marché du travail ? Rien n’est moins sûr car un
diplôme cher ne fait pas forcement de meilleurs diplômés et la garantie
d’une meilleure insertion professionnelle n’est peut être pas liée au coût
de la formation seule mais à bien d’autres facteurs qui sont ignorés par
les autorités.
Dans un pays en développement, où le besoin en ressource humaine est
important, le rôle de l’université est de former des citoyens capables de
comprendre les enjeux du développement et d’y apporter les réponses
adéquates. Comme le disait Houphouet Boigny la formation de la
jeunesse, est notre espoir, notre certitude du meilleur devenir de notre
pays.
Il est donc dans l’intérêt général que la question de la viabilité de
l’université soit portée par l’Etat, et non pas par des intérêts privés. Car
l’Etat demeure le seul garant de l’intérêt général en matière de service
public d’enseignement comme stipulé dans la constitution ivoirienne en
son article 07 et la déclaration universelle des droits humains en son
article 26. L’Etat à l’obligation de garantir un accès équitable au savoir à
tous les citoyens pour permettre aux classes sociales les plus défavorisées de pouvoir bénéficier des bienfaits de l’enseignement supérieur et d’aspirer aussi à l’ascension sociale.
Qu’adviendrait-il des jeunes de familles économiquement défavorisées
qui ne pourraient pas avoir accès à l’université du fait de ces coûts des
formations hors de portée ? Elevé le prix des frais d’inscription à
l’université revient à intégrer dans le service public, une logique de
rentabilité des investissements du secteur privé, par des coûts de
formation fixés au-delà d’un seuil de rentabilité.
Les autorités donnent des arguments de flexibilité administrative,
d’adaptabilité de l’offre de formation aux besoins du marché,
d’accroissement des capacités de lever de fonds pour des investissements en capacité, et de la compétitivité de l’enseignement. Ce qui permettrait des résultats scolaires plus satisfaisants, des étudiants mieux formés et plus à même de s’insérer sur un marché de l’emploi exigeant. Mais il est important de faire remarquer que tous les biens dans une société ne peuvent pas être privés aux pauvres.
La question ne devrait pas se poser en Côte d’Ivoire dans cette situation
de grande pauvreté de la population. Bien au contraire, l’Etat devrait
encourager les ivoiriens à poursuivre des études universitaires.
L’université publique doit rester publique. A partir de là, l'Etat a
l'obligation de fournir un système que qualité et à coût abordable. Sinon
la méthode qui est employée ici n'aura pour conséquence que de rendre
l'université publique financièrement élitiste, excluant ainsi une grande
frange de la population.
Le cas de la Chine et de l’Inde devrait être un exemple à suivre, en ce
sens que, ces pays comptent le plus de diplômés universitaires.
Nous contestons avec la dernière énergie cette décision impopulaire.
LE PORTE-PAROLE
GBANE ALEOUSSENE
Cel: (225) 02 65 11 43