Affaire “massacre des femmes d’Abobo”: Il y a un an, des femmes étaient sacrifiées pour les ambitions de Ouattara

Le 05 mars 2012 par Notre voie - 3 mars 2011-5 mars 2012. Il y a exactement 1 an et 2 jours que des mères de famille et des jeunes femmes étaient sacrifiées à Abobo sur l’autel des ambitions politiques de Ouattara. Retour sur un massacre

Femmes d'Abobo.

Le 05 mars 2012 par Notre voie - 3 mars 2011-5 mars 2012. Il y a exactement 1 an et 2 jours que des mères de famille et des jeunes femmes étaient sacrifiées à Abobo sur l’autel des ambitions politiques de Ouattara. Retour sur un massacre

planifié et qu’on veut maladroitement attribuer à Laurent Gbagbo.
« 3 mars 2011-3 mars 2012. Il y a 1 an, Gbagbo tuait des femmes aux mains ». C’est la manchette du quotidien pro-Ouattara, Le Patriote, des samedi 3 et dimanche 4 mars 2012. Ce titre accusateur et infondé qui tente de jeter l’opprobre sur le Président Laurent Gbagbo obéit à la pratique habituelle du camp Ouattara. Qui consiste à commettre des crimes en son sein et à les attribuer à Laurent Gbagbo pour s’évertuer à le faire passer aux yeux de la communauté internationale pour ce qu’il n’est pas, en réalité. Dans le cas du «massacre des femmes d’Abobo», il s’agissait pour le camp Ouattara appuyé par la France de rallier à leur cause la Russie et la Chine qui approuvaient l’option du recomptage des voix proposée par Gbagbo afin de désigner le vrai vainqueur des élections présidentielles de novembre 2010. Ces deux puissances, membres du Conseil de sécurité de l’Onu, s’opposaient à une résolution introduite par la France visant à renverser par la force le Président Gbagbo.

Les révélations sur «le massacre des femmes d’Abobo»
Le complot élaboré par le camp Ouattara portant sur « le massacre des femmes d’Abobo » visait donc à convaincre la Russie et la Chine à soutenir la résolution rédigée par la France à l’Onu contre Gbagbo. Et Ouattara et ses ouailles ont parfaitement réussi leur coup sur la gente féminine. C'est-à-dire la couche la plus vulnérable de la société. Cela n’a laissé personne indifférent et l’émotion fut totale dans l’opinion internationale. La Russie et la Chine ont finalement voté la résolution 1975. Une résolution instrumentalisée par la France pour justifier son entrée en guerre contre la Côte d’Ivoire et le renversement du Président Gbagbo par les armes. Comme on le constate, les femmes tuées à Abobo, dont on parle, ont été sacrifiées sur l’autel des ambitions politiques de Ouattara. C’est l’ultime sacrifice sur lequel s’est bâti son pouvoir. Mais un massacre odieux dans lequel Laurent Gbagbo n’était ni de près ni de loin impliqué. Encore moins l’armée ivoirienne dont il était le chef suprême. Et les révélations de la journa-liste française, Leslie Varenne, dans son livre-enquête intitulé « Abobo la Guerre », ne font que confirmer la thèse du complot ourdi par le camp Ouattara contre Gbagbo. Une dame qui était à la marche d’Abobo et répondant au nom d’Abiba révèle que c’est le Golf Hôtel où siégeait pendant la crise, le gouvernement illégal de Ouattara, qui avait ordonné aux femmes d’Abobo d’organiser la marche. Qui devrait partir du carrefour Anador pour s’ébranler vers le rond point en face de la mairie de la commune. «Au départ, nous ne voulions pas y aller. Abobo était en guerre à cette époque et cette marche était dangereuse. Mais le Golf nous a rassurés, ils nous ont dit que le Fongnon (les hommes du commando invisible) sécuriserait la marche, et nous, nous avions une totale confiance en eux. Le Golf nous avait aussi dit que l’Onuci serait là. C’est pour cela que nous y sommes allées confiantes, habillées en boubous. Nous étions tellement rassurées qu’une des femmes est venue avec son bébé dans le dos. Elle est morte, mais personne n’a jamais mentionné le décès de son enfant», précise la dame.
«Pourquoi le Rhdp a choisi ce lieu ? »
L’auteur du livre-enquête affirme que « le commando invisible » n’était pas informé de cette marche des femmes d’Abobo. De sorte que huit mois plus tard, la dame Abiba s’interroge encore : « je n’ai pas toujours compris pourquoi le Rhdp a choisi ce lieu ». En effet, à cette époque où la guerre battait son plein à Abobo, le carrefour Anador était sous le contrôle des ex-Forces de défense et de Sécurité (Fds). Le choix de cet endroit et l’heure (10 h) par le camp Ouattara pour la marche des femmes n’étaient pas fortuit. Il fallait faire coïncider cette marche avec le passage des Fds à cet endroit qui allaient se faire ravitailler au camp d’Agban. De sorte à les accuser après avoir tué les marcheuses. Malheureusement pour les pro-Ouattara, l’auteur du livre révèle que les femmes tuées ont toutes reçu les balles dans le dos. Alors qu’au moment des tirs, elles faisaient face aux Fds qui se rendaient au camp Agban. Par ailleurs, les douilles des balles retrouvées sur les lieux sont de calibre 12,7mm. Alors que les chars des Fds qui étaient censés avoir tué ces femmes étaient équipés de mitrailleuses de calibre 14mm. Autre fait intrigant, c’est qu’aucun des 7 corps des femmes présumées avoir été tuées n’a fait l’objet d’une autopsie. La journaliste Leslie Varenne révèle que le « corps d’une femme a été ramassée par sa famille qui était dans les proximités et inhumée le même jour. Les corps des six autres auraient été ramassés par des jeunes hommes du Rdr, puis transportés dans des estafettes (petits fourgons) ». Ces trois faits montrent à l’évidence que ce ne sont pas les ex-Fds qui ont tiré sur les femmes d’Abobo. La seule chose qui peut donc permettre de rétablir la vérité sur cette affaire, c’est l’ouverture d’une enquête internationale indépendante. C’est bien ce que demande le Président Gbagbo depuis toujours.

Boga Sivori bogasivo@yahoo.fr