Affaire « KONE KATINAN DE NOUVEAU ARRÊTE » : Abidjan fait faux bond samedi. L’interrogatoire pour ce matin ?
Le 01 octobre 2012 par IVOIREBUSINESS - Victime d’une seconde tentative d’enlèvement vendredi dernier par Interpol-Ghana, alors qu'il venait de répondre à une convocation pour formalités d’usage à la BNI, la DST ghanéenne, Koné Katinan devait être interrogé samedi matin par
Le 01 octobre 2012 par IVOIREBUSINESS - Victime d’une seconde tentative d’enlèvement vendredi dernier par Interpol-Ghana, alors qu'il venait de répondre à une convocation pour formalités d’usage à la BNI, la DST ghanéenne, Koné Katinan devait être interrogé samedi matin par
la police, après une nuit passée en garde à vue. Mais coup de théâtre : Les policiers ivoiriens, accourus dans la capitale ghanéenne pour extrader d’urgence le porte-parole du Président Gbagbo, accusé cette fois de crimes de sang, brilleront par leur absence, alors que la veille, ils faisaient tout pour accélérer la procédure d’extradition, stoppés en cela et de façon énergique par la DST ghanéenne, au motif de Koné Katinan jouit déjà de l’asile politique.
Les flics ivoiriens ne se présenteront en effet pas à l’interrogatoire du ministre, malgré plusieurs relances des policiers ghanéens. Ce n’est qu’en milieu de matinée qu’ils finiront par demander le report de l’interrogatoire de ce dernier au lundi 01 octobre 2012.
Selon nos sources, certains policiers corrompus ghanéens seraient à la manœuvre avec le régime d’Abidjan. Car vendredi dernier, pendant qu’ils interpellaient Katinan devant les locaux de la DST, certains de leurs collègues le leur reprochaient en langue locale « TWI ».
Certaines bizarreries confirment la thèse d’une seconde tentative d’enlèvement de Koné Katinan par des flics ghanéens à la manœuvre. D’abord, la volonté des policiers ivoiriens d’extrader Katinan sans l’avoir au préalable entendu à Accra.
Secundo, les policiers ivoiriens n’étaient en possession d’aucune preuve des accusations de crimes de sang portées à l’encontre de Koné Katinan.
Il y a à l’évidence une volonté d’Abidjan d’extrader ce dernier, en contournant les autorités ghanéennes via interpol, au motif que cette dernière serait une police internationale, donc au-dessus des lois ghanéennes. Ce qui est à l’évidence faux car l’article 2 des statuts d’Interpol l’oblige à agir dans le cadre des lois existant dans les différents pays membres. Et le Ghana ne fait pas exception.
Et d’où vient qu’Interpol s’intéresse à la politique là où son action devrait se concentrer, selon ses statuts autour du trafic de drogues, du terrorisme, du blanchiment d’argent, et de la criminalité transnationale.
Il s’agit à l’évidence d’une procédure extravagante et d’un harcèlement policier de la part d’Interpol-Ghana.
L’article 3 de ses statuts l’oblige pourtant à être politiquement neutre et à ne en aucun cas, intervenir dans les affaires à caractères politiques: « Toute activité ou intervention dans des questions ou affaires présentant un caractère politique, militaire, religieux ou racial est rigoureusement interdite à l’Organisation. »
En voulant coute que coute arrêter Koné Katinan et l’extrader en Côte d’Ivoire, Interpol-Ghana outrepasse outrageusement ses prérogatives et évolue sur un terrain qui n’est pas le sien. Certainement en pure perte. Car le Président ghanéen John Mahamat Dramani l’a déjà dit : Aucun exilé présent sur le sol ghanéen ne saurait être extradé.
Nous y reviendrons.
Christian Vabé