AFFAIRE « ALPHA BLONDY LANCE UN APPEL A SERGES KASSY DE RENTRER AU PAYS »: LA RÉPONSE DE SERGES KASSY A ALPHA « LE COUILLON, C’EST LOIN D’ÊTRE MOI »

Le 11 mars 2013 par IVOIREBUSINESS - JE PRÉFÈRE ÊTRE COUILLON ET VIVANT.

LA RÉPONSE DE SERGES KASSY A ALPHA BLONDY

Je viens de visionner la vidéo postée par ma soeur Emma, où mon grand frère Alpha Blondy, à l'émission Couleurs Tropicales avec Claudy Siar, a lancé un appel me demandant de rentrer au pays, car je ne suis pas un politicien. Que je n'ai fait que soutenir un candidat et que si je rentrais, rien ne m'arriverait. Mieux, le ministre de la Culture et lui mettraient tout en œuvre pour que rien ne m'arrive. Ceux qui n'ont ni la notoriété, ni le même grand "frère" que Serges Kassy, pour eux, Alpha Blondy et le ministre de la Culture mettront-ils tout en oeuvre pour que rien ne leur arrive? (NDLR).
Je voudrais dire à mon grand frère que je préfère être ce couillon-là et vivant, que de rentrer au pays et être mort ou emprisonné, sans aucune raison apparente, comme bon nombre de pro-Gbagbo qui sont torturés, emprisonnés ou tués, chaque jour que Dieu fait... et lui ne lève pas le petit doigt pour condamner cela.

Je voudrais le ramener au dernier rapport d’Amnesty international qui est très édifiant sur la vie et la mort de ceux qui ont ont soutenu un candidat, comme il dit si bien.

Pour sa gouverne, le couillon que je joue a reçu au matin du 5 avril 2011, cinq colonnes de FRCI armés de lance-roquettes, de fusils mitrailleurs et d’armes d'assaut. Ils ne venaient pas pour prendre le petit-déjeuner avec moi puisqu'ils ont bousillé mon portail avec fracas, se sont introduit dans ma résidence et ont commencé à mitrailler tout ce qui bougeait.

Après s’être rendu compte que la résidence était vide, car mon frère avait eu le temps de se planquer chez le voisin, l'opération de pillage pouvait commencer. Je n'oublie pas cette course poursuite dans Abidjan lorsque ma position était signalée par leurs indics, et le traitement réservé à ceux qui étaient soupçonnés de m'avoir aidé ou hébergé.

Grand frère, le Seigneur me permet d'échapper à mes bourreaux, pour sauver ma vie, je suis même obligé de quitter le Ghana, ma première terre d'asile, car ceux que tu soutiens nous traquaient jusque là-bas.
Alors, quand le serpent t'a mordu, ver de terre te fait peur.

Si ton intervention dans cette émission consiste à dire à ceux qui étudient mon dossier d'asile que je ne suis point pourchassé dans mon pays, alors je te laisse avec ta conscience. Sache une chose: je préfère être un couillon vivant, qu'un brave mort ou emprisonné, pour être rentré sur tes conseils.

Alpha Blondy, Jean-Yves Dibopieu que tu connais très bien, et qui t'appelle "grand frère", n'est ni un homme politique, ni un milicien. Il n'a aucun mandat d'arrêt contre lui. Son seul tort, c'est son soutien à Gbagbo. OÙ SE TROUVE-T-IL ?

Quand tu répondras à cette question, tu comprendras que le couillon, c'est loin d'être moi.

Merci, grand frère, de t'inquiéter pour moi. Mais je vais bien, par la grâce de Dieu.

QUE DIEU BÉNISSE LA COTE D’IVOIRE.

SERGES KASSY,

ARTISTE-MUSICIEN IVOIRIEN, EXILE EN FRANCE

Situation socio-politique de la Côte d’Ivoire - Alpha Blondy : « Ce qui arrive est plus dangereux » (NOTRE VOIE)
Publié le lundi 11 mars 2013 | Notre Voie

Alpha Blondy est de retour. Vendredi dernier, alors qu’il était l’invité de Claudy Siar dans son émission « Couleurs tropicales » de Rfi, l’artiste reggae a lâché concernant l’avenir socio-politique : « Ce qu’on a vu est petit par rapport à ce qui arrive à l’horizon. L’horizon est très dangereux. C’est un horizon effrayant qui se pointe à cause de l’ivoirité ». L’artiste qui est resté flou dans ses explications n’a pas dit en quoi l’ivoirité -dont la principale victime, selon lui, Alassane Ouattara, et les soldats du nord « Wattao, Shérif Ousmane… » sont aujourd’hui au pouvoir- peut être encore un danger pour la Côte d’Ivoire. Présentant son nouvel album «Mystic power », Claudy Siar a amené son invité a se prononcer sur l’intervention de l’armée française au Mali. Sur cette question, Alpha Blondy, au détour d’un titre consacré à la situation au Mali, a estimé que ce sont les Africains qui tout le temps bradent leur souveraineté. « La souveraineté se mérite », a-t-il affirmé. « Mais, poursuit-il, j’ai l’impression des fois que les Etats africains hypothèquent leur souveraineté ». Il a étayé sa position par le cas ivoirien et malien. « Je prends le problème ivoirien. Si nos élections s’étaient passées de façon démocratique, cool, fair-play comme on nous l’a dit, comme les politiques nous ont promis. Comme au Sénégal, le vaincu appela le vainqueur et le félicita. (…) Ça n’a pas été le cas. C’est devenu une guerre. Et il a fallu que l’armée française intervienne pour que les nègres ne se génocident pas une fois de plus. Ils ont hypothéqué notre souveraineté. Parce que le pouvoir en place (à Abidjan, ndlr) sera redevable à la France ». Au Mali, « que fait l’Union africaine ? Elle devait avoir une force d’intervention rapide (Casques bleus, verts…) pour que, dès que le Mali est attaqué par des forces islamisantes - car ce ne sont pas des musulmans-, l’Ua puisse intervenir. Ils n’ont pas à attendre que ça soit encore la France qui vienne intervenir ».
Enfin, Jagger, c’est comme ça qu’Alpha Blondy aime aussi se faire appeler, par l’entremise du titre « France à fric », dénonce les chefs d’Etat africains bonobos qui sont redevables des pays occidentaux. Pour lui, «la démocratie va nous aider à nous défaire de tous les présidents africains bonobos qui se sentent redevables. Parce que quand quelqu’un est arrivé au pouvoir de façon anti-démocratique et qu’il est la marionnette de quelqu’un qui est à Paris, à London ou qui est à New York, comment voulez vous que ce monsieur puisse défendre notre cause à nous ? C’est cette relation cheval-cavalier… et nous Africains, on ne veut pas devenir des chevaux ».

Coulibaly Zié Oumar