Activités bancaires, fermeture de la Bicici et Citibank : Les dessous d’une décision inique et cynique
Publié le mercredi 16 fevrier 2011 | Le Temps - Relocalisée à Paris depuis quelques mois, la direction générale de la Banque internationale pour le commerce et l’industrie en Côte
d’Ivoire, (Bicici), du groupe Bnp Paribas, a décidé de fermer sa filiale ivoirienne. Les dessous.
Publié le mercredi 16 fevrier 2011 | Le Temps - Relocalisée à Paris depuis quelques mois, la direction générale de la Banque internationale pour le commerce et l’industrie en Côte
d’Ivoire, (Bicici), du groupe Bnp Paribas, a décidé de fermer sa filiale ivoirienne. Les dessous.
La Banque Internationale pour le commerce et l’industrie en Côte d’Ivoire, (Bicici), filiale du Groupe français Bnp Paribas et la Citibank ont décidé de fermer leurs agences en Côte d’Ivoire, jusqu’à nouvel ordre. Le prétexte trouvé, les difficultés au niveau des opérations de compensation qui se fait manuellement, depuis la rupture brutale de la connexion informatique entre la Bceao-Siège à Dakar et la Direction nationale de la Bceao pour la Côte d’Ivoire. Ce qui a entrainé la prise d’un décret par le président Laurent Gbagbo, de réquisition du personnel ivoirien travaillant en Côte d’Ivoire. Il faut préciser que cette opération quotidienne à laquelle participait régulièrement la majorité des banques implantées sur la place bancaire ivoirienne, était boudée par les filiales françaises notamment la Bicici et la Sgbci qui se plaignaient régulièrement de certains désagréments et de la lenteur dans certaines de ces opérations. Rien que des alibis bien orchestrés par les sièges en France. Depuis donc le lundi à minuit, la Bicici et Citibank ont demandé à leurs agents de rester chez elles et donc à ne pas se rendre au travail jusqu’à nouvel ordre. Sans prendre soins d’avertir d’avance la clientèle qui y a ses comptes. Quel mépris pour les Ivoiriens dont cette banque gère les épargnes ! Sur le site de la Bicici en fin de matinée (hier), (Ndlr : lundi dernier) un communiqué laconique en ces termes : «Nous sommes au regret de devoir vous informer que la Bicici suspend provisoirement ses activités à partir de ce jour 14 février. Depuis de nombreuses semaines, en dépit de la situation instable que traverse la Côte d’Ivoire, la Bicici a fait son maximum pour vous servir. Ces derniers jours ont toutefois vu s’accroître la confusion juridique et réglementaire liée à la situation particulière du pays. Nous ne sommes plus aujourd’hui, en mesure d’assurer nos activités dans des conditions satisfaisantes de sécurité juridique et comptable pour nos clients, ni de sécurité physique pour nos employés», avant de conclure : «C’est pourquoi, nous avons dû nous résoudre à fermer temporairement la banque. Nous en sommes désolés et espérons un retour à la normale dans les meilleurs délais afin de pouvoir à nouveau mettre notre banque à votre service » Cette façon de faire sans le dire, ressemble d’une part, à l’exécution des injonctions de Paris de Sarkozy qui a clairement pris fait et cause pour la rébellion en Côte d’Ivoire. D’autre part, il s’agit également d’une autre forme à peine voilée du mot d’ordre de désobéissance civile prôné par le Rhdp soutenu par Sarkozy et l’Union économique et monétaire ouest-africaine dont le dernier sommet des chefs d’Etat à Bamako, a reconnu comme «Président ivoirien» Alassane Ouattara et poussé le Gouverneur Philippe Henri Dacoury-Tabley, à la démission. A sa place, le Vice – gouverneur, Jean-Baptiste Compaoré a été désigné pour assurer l’intérim pour trois mois. Ce dernier après avoir ordonné la fermeture vainement des succursales de la Bceao en Côte d’Ivoire, a menacé les banquiers qui travailleraient avec le Gouvernement du Premier ministre Aké N’Gbo. Au moment où la Bicici et la Citibank ferment, il se dit dans les coulisses de certaines institutions financières de la place et de la sous-région, que Jean-Baptiste Compaoré veut virer vers « La République du Golf » une somme de 5 milliards de Fcfa de l’Etat de Côte d’Ivoire, au titre des commissions de transferts pour l’année 2010. Quelle troublante coïncidence, car au même moment se tenait au siège du groupe à Paris, en tout cas, dans la matinée du lundi dernier, un comité de crise sur la Côte d’Ivoire. Par ailleurs, bien avant ce deuxième acte odieux et emprunt de manque de respect pour la clientèle dont elle gère les dépôts, le Français Jean-François Fichau, Directeur général de la Bicici, ses collaborateurs de même nationalité que lui et des cadres ivoiriens de cette banque ont quitté, il y a plus d’un mois, la Côte d’Ivoire à la demande du Quai d’Orsay (ministère des Affaires étrangères de France)
Bamba Mafoumgbé,