ABIDJAN-PLACE CP1: UN MILLIER DE JEUNES MANIFESTENT SAMEDI. COMMENT LE MEETING DE LA JFPI A ÉTÉ RÉPRIMÉ DANS LE SANG ?

Le 18 février 2013 par IVOIREBUSINESS - LA VICTOIRE DES JEUNES QUI ONT BRAVE LA DICTATURE.

Le mot d’ordre des sécurocrates du régime Ouattara était clair, face à la détermination de la JFPI de manifester samedi matin à la place CP1 de Yopougon: Casser la manifestation par tous les moyens « by any means necessary » et la réprimer dans le sang. Un communiqué lu vendredi soir à la télévision ivoirienne et signé du Ministre de l’intérieur Hamed Bakayoko, suite à une requête du Maire de la commune de Yopougon, interdisait à la dernière minute la manifestation, qui était pourtant autorisée.
Dès vendredi nuit, un impressionnant dispositif composé de FRCI, de policiers, et de gendarmes, fut mis en place à partir de quatre points névralgiques.
Le Premier dispositif à William Ponty était composé de 4 cargos de police.
Le Deuxième dispositif à la pharmacie Keneya comprenait 2 cargos gendarmerie et 7 cargos de police à l’Entrée de la place CP1.
Le Troisième dispositif situé au niveau du Lavage avait 8 cargos gendarmerie et police, en plus de 4 autres cargos plus loin à 700 m.
Enfin le Quatrième dispositif situé au Complexe de Yopougon comprenait 6 cargos bourrés de FRCI lourdement armés.

Samedi matin aux premières HEURES, c’est par centaines que plusieurs colonnes de manifestants ont afflué vers la place CP1, pour manifester en faveur de la libération de Laurent Gbagbo. Selon les organisateurs, c’est un millier de manifestants qui ont osé braver la dictature Ouattara. Car toutes les ruelles et les abords de la place CP1 étaient bourrés de manifestants. Ce qui fait qu’à vue d’œil, on ne pouvait pas forcement voir ce monde, car une course-poursuite s’est très tôt engagée entre manifestants et forces de l'ordre.
Pour la presse officielle, c’est juste une centaine de patriotes qui sont sortis.
Ils sont stoppés par l’impressionnant cordon de sécurité qui a verrouillé la place CP1 hermetiquement, et qu’ils bravent en chantant et en scandant "libérez Gbagbo".

Un journaliste d’IvoireBusiness est interdit d’accès malgré sa carte de presse.
Les FRCI et les policiers ont eu l'ordre d'interdire tout regroupement de plus de 5 personnes. Mais ils sont vite débordés face à la volonté héroïque des manifestants qui ne reculent pas. C’est déjà le face à face à différents points dont devant le collège William Ponty.
Puis, c’est la détonation des gaz lacrymogènes pour disperser les manifestants, et une course poursuite dans les rues de Yopougon.
Plusieurs manifestants sont arrêtés, et plusieurs autres blessés à coups de crosse et coups de matraque. Le bilan provisoire serait d’une dizaine de personnes arrêtés et de plusieurs blessés.
Selon plusieurs analystes, c’est une victoire pour les jeunes démocrates et pour la JFPI, qui ont réussi à braver la manifestation malgré son interdiction, et malgré l’impressionnant dispositif de sécurité mis en place.
La république aura tremblé dira une source sous couvert d’anonymat. « Plus rien ne sera comme avant. Plus jamais nous ne nous laisserons impressionner par l’armée du régime », dira un autre patriote.
Selon le ministre Amani N’guessan, N°3 du FPI, dès samedi : « “Nous sommes réunis au siège du parti pour analyser et prendre les mesures adéquates. Nous sommes avec certains jeunes, d’autres sont toujours sur le lieu de la manifestation”.
Côté régime Ouattara, c’est la satisfaction d’avoir réprimé la manifestation.
Pour Evariste Yaké, ancien patriote revenu d’exil pour se convertir au Ouattarisme, « Il n’y a rien à Abidjan, Ouattara est à la barre ».
« Jamais nous ne renoncerons au combat. C’est une victoire des démocrates sur la dictature Ouattara », a déclaré Koua Justin, président de la JFPI, et organisateur de la manifestation.
Les membres des parlements et Agoras ont quant à eux déclaré que « Personne ne peut enlever Gbagbo de nos esprits ». « Y’a vraiment rien en face ont-ils scandé en chœurs ».
Nous y reviendrons.

Patrice Lecomte