41ème Sommet des chefs d’état et de gouvernement de la CEDEAO à Yamoussoukro/Alassane Ouattara à ses homologues : “Restons mobilisés pour apporter la paix au Mali et en Guinée-Bissau”

Publié le samedi 30 juin 2012 | Le Patriote - La capitale politique de la Côte d’Ivoire, Yamoussoukro, était en effervescence hier. Le 41eme Sommet des chefs d’Etat et de gouvernement de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO)

Arrivée des chefs d'Etat à Yamoussoukro pour le sommet de la CEDEAO.

Publié le samedi 30 juin 2012 | Le Patriote - La capitale politique de la Côte d’Ivoire, Yamoussoukro, était en effervescence hier. Le 41eme Sommet des chefs d’Etat et de gouvernement de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO)

qui s’est tenu à la Fondation Félix Houphouët-Boigny pour la recherche de la paix, a réuni une dizaine de dirigeants des pays membres de la communauté autour de la table de discussion. Les membres du gouvernement ivoirien, les ambassadeurs accrédités en Côte d’Ivoire, ainsi que les populations de Yamoussoukro n’ont pas voulu se faire conter l’évènement. Par vagues, les foules ont pris d’assaut la Fondation parée aux couleurs de l’organisation sous-régionale pour suivre la cérémonie d’ouverture. C’est dans une ambiance bon enfant que le président en exercice de la CEDEAO, Alassane Ouattara a exhorté ses pairs à la mobilisation et surtout à la fermeté dans les prises des décisions pour apporter la paix au Mali et en Guinée-Bissau, deux pays de la sous-région en proie à des crises politiques. «Cette session ordinaire est pour nous, une occasion privilégiée de passer en revue l’état des activités de notre communauté, à travers une évaluation de l’exécution de nos décisions antérieures et de la gestion des dossiers prioritaires relatifs à la paix et à la sécurité régionale, au processus d’intégration ainsi qu’aux questions institutionnelles», a-t-il estimé. Avant de souligner la nécessité pour la CEDEAO de maintenir le cap de la mobilisation et de la fermeté dans le règlement des crises dans les deux pays. «Ces quatre derniers mois, nous sommes restés mobilisés pour rétablir la paix et l’ordre constitutionnel dans les deux pays frères. Ainsi les pays membres ont consacré à la situation dans les deux pays, cinq sessions extraordinaires au niveau de la conférence des chefs d’Etat et de gouvernement, deux sessions du Conseil de médiation et de sécurité assorties de missions de médiation sur le terrain, plusieurs réunions d’urgence du Comité des chefs d’Etat-major de la CEDEAO pour la mise en alerte de la force en attente…», a-t-il égrené le chapelet des rencontres pour juguler les crises au Mali et en Guinée-Bissau. Selon lui, les efforts doivent se poursuivre jusqu’à la restauration de la paix et de la démocratie. «L’examen du rapport du président de la Commission et des médiateurs dans les deux crises nous permettra d’évaluer l’évolution du processus de transition dans ces pays et de prendre d’autres initiatives pour éviter notamment un enlisement au Mali (…) Nos populations attendent de nous que nous nous engagions sur le chemin de l’action et de la réalisation des grands chantiers de développement», a-t-il souligné. Non sans évoquer une opération internationale de sécurisation et de soutien à la paix, sous mandat des Nations-Unies et sa foi en une CEADEAO des peuples, capable de faire entendre sa voix sur les grandes questions de la planète et à contribuer à construire une Afrique moderne. Sur l’opération militaire au Nord mali, le représentant spécial du secrétaire général de l’ONU, chargé de l’Afrique de l’Ouest, Saïd Djinnit, s’est voulu rassurant. Pour lui, l’ONU attend la définition et l’élaboration du concept d’opération de la force pour apporter son soutien aux troupes africaines qui seront déployées au Mali. Selon le président de la Commission de l’UA Jean Ping, ce travail au niveau de l’Union africaine est en train d’être finalisé pour compléter l’action entreprise par la CEDEAO. «Au 21è siècle, il est inadmissible de partir de coup d’Etat en Coup d’Etat. Le présent sommet se tient dans un conteste difficile marqué par de graves menaces dans cette partie de continent. L’UA n’a ménagé et ne ménagera aucun effort pour appuyer l’action de la CEDEAO au Mali et Guinée-Bissau», a-t-il rassuré. C’est pourquoi, a-t-il ajouté, le Conseil de paix et de sécurité de l’organisation continentale prie le Conseil de sécurité des Nations Unies d’entériner, d’urgence, le déploiement envisagé d’une force de la CEDEAO et d’apporter son plein appui aux efforts entrepris à cette fin.

Lacina Ouattara (envoyé spécial)

Côte d’Ivoire : Sommet ouest-africain pour "éviter un enlisement" au Mali
Publié le vendredi 29 juin 2012 | AFP
YAMOUSSOUKRO (Côte d`Ivoire) - Un sommet de chefs d`Etat d`Afrique de l`Ouest s`est ouvert vendredi matin à Yamoussoukro pour "éviter un enlisement au Mali", où les groupes islamistes armés ne cessent de renforcer leur emprise sur le Nord.

Le sommet doit permettre de "prendre d`autres initiatives pour éviter notamment un enlisement de la situation au Mali", a déclaré à l`ouverture le chef de l`Etat ivoirien Alassane Ouattara, président en exercice de la Communauté économique des Etats d`Afrique de l`Ouest (Cédéao, 15 pays), en présence d`une dizaine de dirigeants de la région.

Ces responsables, notamment le président burkinabè Blaise Compaoré, médiateur de la Cédéao dans la crise malienne, son homologue nigérien Mahamadou Issoufou et le chef du gouvernement malien de transition Cheikh Modibo Diarra, doivent discuter des négociations en cours avec les groupes armés du nord du Mali et de l`envoi éventuel d`une force régionale dans la zone.

Ce sommet ordinaire intervient alors que les islamistes viennent de renforcer spectaculairement leur emprise sur cette région, qu`ils se partagent avec la rébellion touareg du Mouvement national de libération de l`Azawad (MNLA) depuis fin mars.

Gao (nord-est) est tombée mercredi aux mains des islamistes du Mouvement pour l`unicité et le jihad en Afrique de l`Ouest (Mujao), considéré comme une dissidence d`Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), après de violents combats qui ont fait au moins 20 morts.

Les rebelles touareg ont quitté jeudi Tombouctou (nord-ouest) et ses environs, sur injonction du groupe islamiste Ansar Dine, allié à Aqmi.

Les autorités de transition en place à Bamako à la suite d`accords conclus entre la Cédéao et les auteurs du putsch du 22 mars, qui a précipité la chute du Nord malien aux mains de groupes armés, apparaissent impuissantes face à la crise dans cette région, et l`ex-junte demeure influente.

Le sommet de la Cédéao doit également se pencher sur la situation en Guinée-Bissau, où un processus de transition a aussi été lancé, sous médiation ouest-africaine, après le coup d`Etat du 12 avril.

AIP