2e JOUR du PROCÈS DE GBAGBO A LA CPI: FATOU BENSOUDA SUR LE GRILL. COMMENT L'ACTE D'ACCUSATION SERA DÉMONTÉ? LE LOOK GBAGBO
Le 20 février 2013 par IVOIREBUSINESS –LE PROGRAMME DÉTAILLÉ DE LA SEMAINE.
Hier 19 février 2013 s’est ouvert à la Cour pénale Internationale à La Haye, la première journée de l’audience de confirmation ou d’infirmation des charges contre le Président Laurent Gbagbo, en présence de toute la presse internationale et d’un millier de ses partisans.
Laurent Gbagbo est soupçonné par la CPI d'avoir fomenté un "plan" de meurtres et de viols pour s'accrocher au pouvoir. Elle l'accuse donc de crimes contre l'humanité.
Laurent Gbagbo, arrivé à l'audience vêtu d’un costume bleu foncé, d’une chemise et d’une cravate bleu clair, est paru aux yeux de tous en pleine forme. Souriant par moments pendant le procès. Plusieurs journalistes et partisans dans la salle ont pu apercevoir sa mine totalement fraîche, son visage dégagé, sa chevelure poivre-sel soigneusement coiffée, et courte. Il a surtout fait sensation quand il a sorti sa paire de lunettes à yeux ronds, à la manière d'un jeune bachelier. Sa combativité se lisait sur son visage. Selon un témoin sous couvert d'anonymat, "c'est le Laurent Gbagbo des grands jours qu'on a vu, en total contraste avec ses apparitions précédentes".
Dans sa déclaration liminaire, la procureure Fatou Bensouda n’y est pas allé par le dos de la cuillère pour dérouler son acte d’accusation contre le Président Gbagbo: "M. Gbagbo et les forces sous son contrôle sont responsables de la mort, des viols, des blessures graves et de la détention arbitraire de nombreux citoyens, respectueux des lois, perçus comme soutenant M. Ouattara", son rival lors de l'élection, a-t-elle déclaré.
Elle a poursuivi en disant que "M. Gbagbo est responsable de la mort d'au moins 166 personnes, des viols d'au moins 34 femmes et filles".
Elle a ensuite affirmé que Laurent Gbagbo portait "la plus grande responsabilité pour certains des pires crimes" commis lors de la crise.
"En l’espace de seulement quelques jours, la Côte d’Ivoire est passé d’un pays où des citoyens ordinaires respectueux des lois se présentaient massivement aux urnes pour élire leur président à un théâtre de violences extrêmes qui ont plongé une nouvelle fois le pays dans le chaos et divisé ses citoyens", a ajouté Mme Bensouda.
Selon l'accusation, les attaques commises par des forces pro-Gbagbo entre le 16 décembre 2010 et le 12 avril 2011 "revêtaient un caractère généralisé et systématique" et étaient dirigées "contre des communautés ethniques ou religieuses spécifiques".
"Cette audience n'est pas un procès"
Cette audience de confirmation des charges, qui devrait se conclure le 28 février par une déclaration de M. Gbagbo, doit permettre aux juges d'examiner si les éléments de preuves rassemblés par l'accusation sont suffisamment solides pour permettre, plus tard, la tenue d'un procès.
"Je voudrais souligner que cette audience n'est pas un procès, cette chambre ne doit pas appeler à se prononcer sur la culpabilité ou l'innocence de M. Gbagbo", a déclaré en français la juge présidant la chambre préliminaire, Silvia Fernandez de Gurmendi, en ouvrant l'audience.
La défense a contesté la recevabilité de l'affaire devant la Cour, estimant que l'affaire contre M. Gbagbo devrait être jugée en Côte d'Ivoire, avec celles de son épouse Simone, également sous le coup d'un mandat d'arrêt de la CPI, et de l'un de ses proches, Charles Blé Goudé, inculpé récemment de "crimes de guerre" en Côte d'Ivoire.
Le gouvernement ivoirien n'a pas donné de réponse officielle à la demande de la CPI de lui remettre Simone Gbagbo.
Au deuxième jour de l’audience du Président Laurent Gbagbo à la CPI, sa défense s’attelera à démonter l’acte d’accusation de Fatou Bensouda pour en montrer sa vacuité.
Pour cela, Me Emmanuel Altit et ses collaborateurs ont réuni une pile de preuves à décharge prouvant l’innocence de leur client. On s’attend donc aujourd’hui et dans les jours qui suivent, à des joutes oratoires saignantes de part et d’autre.
Mais la CPI traîne toujours son boulet de Cour à sens unique, à la solde des vainqueurs.
Selon Human rights watch, les allégations de justice des vainqueurs par la CPI sont fondées car jusqu’à présent, aucun partisan d’Alassane Ouattara n’a été inquiété. Pour Param-Preet Singh, conseillère pour la justice internationale au sein de Human Rights Watch, plusieurs rapports de son organisation épinglent Guillaume Soro, actuel président de l’Assemblée nationale, et plusieurs com’zones récemment promus lieutenant-colonels tels que Cherif Ousmane, Wattao, Koné Zacharia, Fofié Kouakou, Ousmane Coulibaly, etc…
En pure perte jusqu'à présent.
PROGRAMME DÉTAILLÉ DE LA SEMAINE D’AUDIENCE DE GBAGBO A LA CPI
Mardi, 19 Février 2013
Première session
14.30 -15.00 : Ouverture de l'audience de confirmation par le juge Président
15.00 -15.30 : Observations de la défense concernant la recevabilité de l’affaire et les questions liées à la bonne conduite de la procédure
Deuxième session
16.00 -16.30 : Observations de la défense concernant la recevabilité de l’affaire et les questions liées à la bonne conduite de la procédure (Suite)
16.30 -17.00 : Réponse du Procureur aux observations de la défense concernant la recevabilité de l'affaire et les questions liées au bon déroulement de la procédure
Troisième session
17.30 -18.00 : Réponse du Bureau du conseil public pour les observations de la défense concernant la recevabilité de l'affaire et les questions liées au bon déroulement de la procédure
18.00 -18.30 : Déclaration liminaire du Procureur
Mercredi, 20 Février 2013
Première session
14.30 -15.00 : Déclaration liminaire du BCPV
15.00 -15.30 : Déclaration liminaire de la Défense
16.00 -16.30 Discours d'ouverture de la Défense (suite)
16.30 -17.00 : Présentation par le Procureur
17.30 -18.30 : Présentation par le Procureur (suite)
Jeudi, 21 Février 2013
Première session
14.30 -15.30 : Présentation par le Procureur (suite)
Deuxième session
16.00 -17.00 : Présentation par le Procureur (suite)
Troisième session
17.30 -18.30 : Présentation par le Procureur (suite)
vendredi, 22 Février 2013
Première session
14.30 -15.30 : Présentation par le Procureur (suite)
Deuxième session
16.00 -17.00 : Présentation de la Défense
Troisième session
17.30 -18.30 : Présentation de la Défense (suite)
Lundi, 25 Février 2013
Première session
14.30 -15.30 : Présentation de la Défense (suite)
Deuxième session
16.00 -17.00 : Présentation de la Défense (suite)
Troisième session
17.30 -18.30 : Présentation de la Défense (suite)
Mardi, 26 Février 2013
Première session
14.30 -15.30 : Présentation de la Défense (suite)
Deuxième session
16.00 -17.00 : Présentation de la Défense (suite)
Troisième session
17.30 -18.30 : Présentation de la Défense (suite)
Mercredi, 27 Février 2013
Première session
14.30 -15.30 : Présentation de la Défense (suite)
Deuxième session
16.00 -17.00 : Présentation de la Défense (suite)
Troisième session
17.30 -18.30 Présentation de la Défense (suite)
Jeudi, 28 Février 2013
Première session
14.30 -15.30 : Discours de clôture du Procureur
Deuxième session
16.00 -16.30 : Déclaration de clôture du BCPV
16.30 -17.00 : Déclaration de clôture de la Défense, incluant la déclaration de M. Gbagbo
Troisième session
17.30 -18.30 : Déclaration de clôture de la Défense, incluant la déclaration de M. Gbagbo (suite)
Michèle Laffont,
Correspondante permanente aux Pays Bas