États-Unis-Afrique : la nouvelle doctrine énoncée

Par IVOIREBUSINESS - États-Unis-Afrique, la nouvelle doctrine énoncée.

Susan Rice, conseillère à la Sécurité de la Maison-Blanche. © Charles Dharapak / AP/SIPA.

Comment Washington entend-il s'impliquer sur le Continent face aux menaces et aux conflits ? La conseillère à la sécurité d'Obama a répondu.

"Les États-Unis ne veulent pas s'engager militairement en Afrique pour régler les conflits du continent, mais entendent renforcer leur aide aux forces internationales de maintien de la paix, a indiqué ce mercredi Susan Rice, conseillère à la sécurité nationale de la Maison-Blanche. S'exprimant devant l'United States Institute of Peace, le centre de réflexion qui va accueillir à partir du 4 août un sommet qualifié d'"historique" avec la quasi-totalité de la cinquantaine de dirigeants africains, cette haute responsable américaine a précisé que "les États-Unis ne cherchent pas à militariser l'Afrique ou à y maintenir une présence militaire". Cela ne signifie pas que les États-Unis détournent leur regard du continent. Ils semblent juste envisager un autre type d'engagement que celui qui les avait menés dans l'Est africain avec les résultats catastrophiques que l'on sait. "Nous nous engageons à aider nos partenaires à faire face à ce qui menace notre sécurité", a en effet indiqué Mme Rice.
Deux fronts : les islamistes et les opérations de maintien de la paix
Les États-Unis ont conscience des risques majeurs qui menacent l'Afrique. Susan Rice a de fait égrené les points chauds du continent, des attaques du groupe islamiste armé al-Qaida au Maghreb islamique au Mali à celles de Boko Haram au Nigeria, des shebab en Somalie et au Kenya aussi. Et Mme Rice de promettre que les États-Unis "redoublaient d'efforts pour former des forces de maintien de la paix professionnelles et efficaces". À l'appui de la démonstration de la volonté américaine d'être présents, elle a mis en avant le bilan du président Obama en affirmant que depuis que le chef de l'exécutif américain est arrivé au pouvoir, "les États-Unis avaient contribué à hauteur de près de neuf milliards de dollars aux opérations de maintien de la paix des Nations unies en Afrique". Et d'ajouter : "Depuis 2005, les États-Unis ont entraîné près d'un quart de million de soldats de maintien de la paix de 25 pays africains différents." "Nous nous engageons à faire en sorte que les forces de maintien de la paix africaines puissent se déployer rapidement (...) pour sauver des vies et tenter d'éviter des interventions internationales plus coûteuses", a-t-elle encore prévenu. Très réticente à tout engagement militaire direct en Afrique, l'administration Obama pousse les pays et les institutions de la région, comme l'Union africaine, à mettre sur pied des forces de maintien de la paix, comme par exemple pour les conflits en Centrafrique, au Soudan du Sud ou en Somalie.

SOURCE: LE POINT AFRIQUE (AVEC AFP)