Toussaint : La fête des témoins, Par Jean-Claude DJEREKE

Célébrer la Toussaint, c'est d’abord se souvenir des "saints" et "saintes" de toutes les races, langues et nations.
Le mot “saint” ne signifie pas ici “parfait” ou “sans péché".
Si Pierre, Paul, Jacques, Jean, Bakhita, Kizito, Lwanga… n’étaient pas sans défaut, pourquoi l’Église catholique fait-elle mémoire d’eux? Parce qu’ils ont été des témoins. Le témoin est celui ou celle qui, dans son époque et milieu, a rendu témoignage à l'une ou l'autre béatitude: l'humilité, la miséricorde, la pureté du cœur, la recherche de la paix, la lutte pour la justice, etc. (Mt 5,3-12).
Le témoin peut être un adulte ou un jeune, un consacré ou un laïc, chrétien ou non-chrétien.
Les témoins ont en commun d’avoir souffert. Certains ont connu l’incompréhension, d’autres la persécution ou le rejet. D’autres encore ont été assassinés. Le mot grec "marturos" a justement cette double signification : témoin et martyr.
Pourquoi l'Église catholique commémore-t-elle ces témoins-martyrs? Pour nous dire que ceux et celles qui vivent conformément aux béatitudes entreront dans le Royaume des cieux.
Martin Luther King, Patrice Lumumba, Thomas Sankara, Victor Biaka Boda, Aline Sithoé, Marie Koré, Kadjo Amangoua, Socrate, Um Nyobè, Nyerere, Barthélemy Boganda, Modibo Keïta, Helder Camara, Frantz Fanon, Sartre, Aimé Césaire, Émile Zola qui prit la défense du capitaine Dreyfus injustement accusé de trahison, Gandhi et tant d'autres ne sont certes pas sur le calendrier julien mais j’ai l’intime conviction qu’ils sont au paradis parce qu’ils ont mené le combat de Dieu en luttant pour un monde humain, libre et juste.
JCD