La rébellion armée éclatait le 19 septembre 2002 : 20 ans plus tard, le parti de Gbagbo donne sa version de l’histoire

Par Ivoirebusiness - La rébellion armée éclatait le 19 septembre 2002. 20 ans plus tard, le parti de Gbagbo donne sa version de l’histoire.

Qu’est-ce qu’une rébellion ? Beaucoup d’Ivoiriens se montreraient incapables d’apporter une réponse claire et précise à cette colle. Mais depuis un certain 19 septembre 2002, tout habitant de la Côte d’Ivoire, en a une idée.
C’est que ce jour-là, plutôt que d’être réveillés par leurs horloges réglées pour la circonstance ou par la cloche des églises ou les appels du muezzin appelant à la prière, les abidjanais et les habitants de certaines villes de l’intérieur du pays l’ont été par des coups de canon et des tirs. Et comme depuis décembre 1999, les ivoiriens en étaient habitués, les plus optimistes avaient pensé qu’il ne s’agissait encore que de ces nombreuses sautes d’humeur des militaires. Mais, la suite des événements laisse entrevoir que les choses étaient sérieuses.

La télévision ivoirienne annonce des morts en cascade, des personnalités et non des moindres. Le Ministre Emile Boga Doudou alors Ministre de l’intérieur et quasi numéro deux du gouvernement , l’ancien chef de la junte militaire au pouvoir en 2000, le Général Robert Guéi, des officiers supérieurs, Dali Oublè, Dagri loula, Yodé Gnoléba, le célèbre artiste musicien Marcelin Yacé. Et bien d’autres personnes.

Ceux que l’on a d’abord présentés comme des mutins, sont, dans un premier temps, sans visages. La première apparition dans les médias d’un homme très barbu a achevé de convaincre ceux qui pensaient que les insurgés étaient des étrangers. Au fil du temps, l’épais brouillard qui couvrait ce mystère s’est dissipé. Et l’on a pu se rendre compte qu’il ne s’agissait ni plus ni moins que d’anciens militaires ivoiriens exilés juste au Burkina Faso qui ont décidé de rentrer dans leur propre pays, comme l’a précisé dans les colonnes du quotidien français ‘’Libération’’ le sergent Chérif Ousmane en 2002. Avec aussi l’apparition d’un certain Guillaume Soro, ancien secrétaire général de la Fesci, qui a été désigné comme le secrétaire général du mouvement.

Quelques jours plus tard, le mouvement s’empare des villes comme Bouaké, et tout le nord du pays. Les soldats qui revendiquent la prise de ces villes, soutiennent qu’ils sont membres d’une association dénommée ; ‘’Mouvement patriotique de Côte d’Ivoire (MPCI)’’. Ils exigent dans un premier temps, le départ de Gbagbo du pouvoir et soutiennent qu’ils ont pris les armes pour rétablir la dignité de l’Ivoirien. En novembre 2002, soit deux mois seulement après, un autre soulèvement se signale du côté de l’ouest. Presque toutes les villes de cette partie du pays sont aux mains des soldats insurgés. Ces derniers se baptisent ‘’Mouvement populaire ivoirien du grand ouest, (MPIGO)’’et ‘’Mouvement pour la Justice et la paix (MJP). Et affirment être venus venger la mort de l’ancien chef de la junte. Mais cette fois, les soldats loyalistes ne veulent pas s’en laisser conter. Ils reprennent certaines villes qui auparavant avaient été enlevées par les rebelles, dont Duékoué, Guiglo, Bloléquin, etc.

Progressivement, les revendications corporatistes se transformèrent en revendications politiques. Le pays sera donc divisé en deux, le nord aux mains des rebelles du Mouvement patriotique de Côte d’Ivoire (MPCI), et le sud sous contrôle gouvernemental, dirigé par le Président Laurent Gbagbo.

Après plusieurs accords de paix (Lomé, Linas-Marcoussis, Pretoria, Accra, Ouagadougou), des élections ouvertes à tous eurent lieu en 2010. Malheureusement celles-ci se soldèrent par une autre crise meurtrière dû au refus de Monsieur Alassane Ouattara de reconnaitre sa lamentable défaite à ces élections. Il se lancera, soutenu par la France, dans un entêtement, plongeant la Côte d’Ivoire dans un chaos total.

Le 11 avril 2011, à la résidence présidentielle de Cocody, le Président Laurent Gbagbo, vainqueur de l’élection présidentielle de 2010, sa famille et ses proches ont été violemment arrêtés, suite à des bombardements, à l’arme lourde, pendant plusieurs jours, par les forces françaises.

Le 13 avril 2011, le Président Laurent Gbagbo a été placé, pendant plusieurs mois, dans des pires conditions, en résidence surveillée à Korhogo. Enfermé sept jours sur sept, avec refus de sortir dans la cour de la résidence, il a souffert de problèmes d’arthrose aux poignets et à l’épaule.

Le mardi 29 novembre 2011, Le Président Laurent Gbagbo a été transféré, par l’Etat de Côte d’Ivoire, à la Cour Pénale Internationale (CPI). Il sera accusé et poursuivi pour crimes contre l’humanité en Côte d’Ivoire.

Le mercredi 30 mars 2021, dix ans plus tard, la chambre d’appel de la CPI a confirmé l’acquittement prononcé en première instance, en 2019, en faveur de l’acquittement du Président Laurent Gbagbo. Le dossier d’accusation de la procureure Fatou Bensouda a été jugé exceptionnellement faible.

Le Jeudi 17 juin 2021 à 15 heures 45 minutes, le Président Laurent Gbagbo était triomphalement de retour en Côte d’Ivoire, une décennie après avoir quitté le pays et trois mois après son acquittement définitif par la chambre d’appel de la CPI. C’était une journée historique, ambiance survoltée et cris de joie depuis l’aéroport Félix Houphouët-Boigny jusqu’à ses bureaux à Cocody Attoban.

Ce lundi 19 septembre 2022, vingt-ans après le 19 septembre 2002, beaucoup témoignent de l’inutilité de cette rébellion qui n’a apporté que désolation et désarroi. Au pouvoir depuis une décennie, les acteurs de la rébellion n’arrivent toujours pas à rendre le pays » émergent » et les populations du nord, pour lesquelles ils ont pris les armes, sont laissées pour compte.

Ce lundi 19 septembre 2022, vingt-ans après le 19 septembre 2002, à la tête d’un nouveau Parti, le Parti des Peuples Africains – Côte d’Ivoire (PPA-CI), le Président Laurent Gbagbo est paisiblement retranché, avec son épouse et ses proches, dans sa résidence de Mama, son village natal. La Haute Direction de son Parti s’active à l’implantation sur toute l’étendue du territoire national avec les élections des 29 000 responsables des comités de base.

En 2025, certainement, l’histoire redonnera raison au Président Laurent Gbagbo avec une victoire à l’élection présidentielle. La Côte d’Ivoire entière n’attend que lui pour se redresser et se relancer.

Sercom PPA-CI