Paris/ Du rififi au sein du cri panafricain: Laurent Dona Fologo, pointé du doigt
Le 18 août 2011 par IvoireBusiness - Le Cri panafricain, fer de lance de la résistance ivoirienne en France vit en
Le 18 août 2011 par IvoireBusiness - Le Cri panafricain, fer de lance de la résistance ivoirienne en France vit en
ce moment une crise sans précédent. Et les informations en notre possession, si elles se confirment porteraient un coup dur à la lutte pour la libération de la Côte d’Ivoire, engagée depuis la chute de l’ex président ivoirien, Laurent Gbagbo, par ces milliers de femmes et hommes issus de la diaspora ivoirienne.
De quoi s’agit-il ?
Nous sommes le samedi 13 août 2011. A Paris, ils sont nombreux à faire le déplacement à l’appel du Cri panafricain, pour une soirée de bienfaisance. Montant du butin : 6.290 euros (4.119.950 fcfa).
« Cette somme et tous vos dons en nature seront envoyés par nous-même, à nos compatriotes réfugiés au Ghana, Libéria, Bénin, Togo… » Promet, Abel Naki, organisateur et président du Cri panafricain.
Mais si l’action est en elle-même louable et salutaire au vue des conditions de vie de milliers d’ivoiriens contraints de quitter la Côte d’ivoire et fuyant des représailles après la chute de Laurent Gbagbo, le 11 avril 2011, un autre évènement viendra briser ce rêve trop beau pour être vrai.
Lundi 15 août 2011, soit 48heures après la soirée de levée de fonds, l’heure est au bilan.
Une réunion d’urgence est convoquée au siège du mouvement (paris, métro Goncourt).
Prévue pour 17h, il faudra patienter jusqu’à 21h15mn pour voir la réunion débutée. Au motif que plusieurs responsables au nombre desquels, MM. Willy Bla, serge Echiman et Paul Eric accuseraient un retard. D’ailleurs ce dernier justifiera leur retard par le fait que lui et ses camarades étaient à une rencontre avec le président du Rassemblement pour la paix, le progrès et le partage (rpp), Laurent Dona Fologo.
Rencontre privée ou officielle ? Peu importe ; mais là où ça sent du soufre, ce sont les motivations d’une telle rencontre.
« En fin de matinée du lundi, nous avons été informés de ce que les camardes, Willy Bla et Echiman seraient en déplacement à Tour » rapporte une source proche du Cri panafricain. Et d’ajouter « voilà pourquoi il nous a été demandé de retarder la réunion ».
La question qui viendrait à tous les esprits est donc si tel était le cas, alors pourquoi annoncer les mêmes personnes du côté de la ville de Tour ?
Un détail qui alimentera de folles rumeurs.
« J’ai été appelée le dimanche 14 août par une amie du nom de Alice Bao qui réside à Perpignan. Elle voulait que je rentre en contact avec Fatim une nièce à Fologo, qui est aussi mon amie » nous raconte Miss A.T, membre du Cri panafricain et de poursuivre : « Alice disait que Fologo souhaiterait rencontrer le Cri panafricain, car il aurait appris que c’est le mouvement qui mobilise le plus ici en France. J’ai donc joint Fatim qui à son tour m’a mis en contact avec un proche de Fologo. Et lorsque j’ai obtenu le RDV, j’ai immédiatement appelé Abel Naki, mais en vain ; j’ai joint également Willy Bla et Echiman, les autres responsables du mouvement. Voilà comment la rencontre avec Fologo a été goupillée. »
Pour qui connaît la lutte du Cri panafricain et l’homme Fologo, on est pressé de savoir le contenu de cette rencontre bien curieuse.
Le Taleran ivoirien peut-il trahir ses pensées ? Lui qui au soir même de la chute de son ancien patron n’a eu aucun mot de compassion.
«La politique est la saine appréciation des réalités bonnes ou mauvaises. Aujourd’hui je suis tout à fait disposé avec le président Ouattara (…) Je reconnais Ouattara comme le président de la république de Côte d’Ivoire parce qu’aujourd’hui la réalité c’est celle-là » dixit Fologo, Rfi, 19 avril 2011.
Quelle méchanceté !
Mais le sphinx de Péguekaha dans la sous-préfecture de Sinématiali (Korhogo) ne s’arrête pas là. De l’ex président ivoirien, il retiendra : « L’histoire retiendra que c’est un grand combattant pour la démocratie. On lui doit le multipartisme, la démocratie moderne avec la commission électorale indépendante ».
Rien que ça ? Eh oui.
« Il faut accepter que la roue tourne. C’est l’alternance » avait-il rassuré ses partisans au cours d’une réunion du RPP le 30 juin dernier à Abidjan.
Malheureusement celui qui dit accrocher son habit là où le soleil brille ne bénéficiera pas contrairement au président Laurent Gbagbo, des largesses du pouvoir Ouattariste. Le 19 mai 2011, alors qu’il venait de faire allégeance au nouveau pouvoir, celui-ci sera débarqué de son poste de président du Conseil économique et social et remplacé par un Zadi Kessy Marcel, plus cohérent, plus fidèle.
C’est donc un Fologo en déphasage avec les aspirations de millions d’ivoiriens qui ne supportent toujours pas l’ingérence de la France dans la chute du président Laurent Gbagbo, qu’un groupe de responsables du Cri panafricain a rencontré. Paradoxe ! Dirait l’autre.
« Le président Fologo n’a jamais demandé à rencontrer un mouvement. Nous même représentants du Rpp en Europe, il nous a reçu bien longtemps avant son départ pour Abidjan. C’est d’ailleurs nous qui l’avons informé de l’existence du Curci … » raconte une source proche du Rpp-France. Et d’ajouter « j’ai même été surpris lorsque le président Fologo lui-même m’a dit qu’il venait de recevoir un groupe d’ivoiriens qu’il ne connaissait guère. Il me dira ensuite qu’ils lui ont proposé d’acheminer au Ghana et ailleurs leur collecte de dons, les 6000 euros de la levée de fonds du cri panafricain ou de leur indiquer la personne idoine. Mais il les aurait conseillé Me Berthoumieux, l’avocat de Gbagbo ».
« Fologo les aurait aussi conseillé des sénateurs français et surtout Jean Luc Melanchon, s’ils veulent être reçus un jour par le président Sarkozy » renchérit miss A.T, visiblement très informée.
Interrogé, Abel Naki a condamné cet autre acte de ses camarades de lutte qui selon lui est à l’opposé des idéaux et motivations du Cri panafricain avant de marteler : « D’ailleurs je profite de l’occasion pour annoncer la suspension de toutes les activités du Cri panafricain à compter de cette annonce jusqu’au retour de la délégation du Cri panafricain du Ghana ».
Nous y reviendrons.
Philippe K.