Gadeau Guehi (Co-fondateur d'AFROBOX TV):« Notre objectif, révolutionner les médias africains et faire d’AfroBox une chaîne d’excellence au service de l’Afrique »

Le 30 juillet 2011 par IvoireBusiness - Toujours parti, à peine le temps de déposer ses valises pour ensuite repartir, Gado Guéhi

Marcellin, directeur financier et des ressources humaines d'AFROBOX, sait ce qu’il veut et de quoi il parle.
Co-fondateur d'AfroBox qui diffuse par satellite les images les télévisions africaines anglophones et francophones, Gado Guehi vit à Londres depuis plus de 17 ans. C’est d’ailleurs là bas que se trouve le siège d’AfroBox.
Il confesse en off que les pays lusophones sont sur le point de s’abonner à AfroBox.
Nous l’avons rencontré dans un hôtel huppé de Paris, pour lui arracher ces quelques mots sur les objectifs visés par sa chaîne.
C’est sans détour qu’il a bien voulu répondre à nos questions.

Qu’est ce que Afrobox ?
Afrobox est un bouquet africain qui contient en ce moment 30 chaînes de télévisions africaines.
Notre mission aujourd’hui c’est de promouvoir les médias africains à travers le monde.
Au-delà des chaînes africaines, Afrobox a elle-même deux chaînes. Ivoiremusic et Afrobox TV.
Afrobox TV sera à l’échelle de France24, CNN, Channel4.
Ce que nous constatons en ce moment, c’est que les médias occidentaux prennent les images des médias africains sans leur reverser aucun centime. Alors que les médias africains ont besoin de cet argent pour se développer et être performants.

Pourquoi les médias occidentaux ne versent-elles aucun centime aux medias africains ?
C’est du vol. Les occidentaux qui sont les seuls à être sur satellite prennent les images des africains et les diffusent gratuitement. Ces derniers n’ayant pas suffisamment de moyens et ne peuvent pas être sur satellite. Les occidentaux créent même des bouquets africains et diffusent les images des télévisions africaines. C’est de la barbarie orchestrée pour mettre l’afrique en retard.

Comment comptez-vous lutter contre ce phénomène vous à AfroBox ?
Nous avons commencé par lancer Afrobox sur satellite depuis le mois de mai.

Comment s’appelle votre satellite ?
Pour des raisons de sécurité, nous ne pouvons pas encore dévoiler le nom de notre satellite car nous sommes une jeune chaîne.
En outre, nous travaillons avec des gens très professionnels et très sérieux, qui ont une grande expérience dans le domaine audiovisuel.

A Quand remonte la création d’AfroBox ?
A 2008.

Comment se porte votre chaîne ?
AfroBox se porte bien.
C’était à l’origine un projet que nous avions dans le tiroir et qui a fini par voir le jour.
C’était un projet sur internet. Mais depuis le mois de mai dernier, nous sommes passés à la vitesse supérieure en émettant sur satellite.
Nous sommes partis d’un constat. Par exemple, quand la télévision ivoirienne RTI a été bombardée par l’armée française et qu’elle ne pouvait plus émettre par satellite, beaucoup d’ivoiriens allaient sur Afrobox pour regarder la RTI.
Ce fut également le cas pour les chaînes maliennes, sénégalaises, camerounaises, etc…
On s’est donc dit que si les africains allaient sur notre site pour regarder les chaînes africaines, pourquoi ne pas développer ce système et passer du stade internet à la diffusion par voie satellitaire, pour que l’africain où qu’il soit puisse avoir les informations de l’Afrique en dehors de celles données par la BBC, CNN ou France24.
C’est comme ça que nous avons permis au projet de voir le jour.

Vous c’est qui ?
Nous c’est moi, Gado Guéhi Marcellin, directeur financier et des ressources humaines. Le DG est Guillaume Konan, le directeur marketing se nomme Arsène Gozé et le directeur des opérations s’appelle Evra Ibo.
Ce travail que nous faisons est le travail des africains. Nous voulons avoir un réseau de communication pour l’Afrique. C’est l’une de nos visions.

Vous êtes partenaires avec les chaînes africaines. Quelles sont-elles ?
Nous avons deux groupes de chaînes africaines. Les chaînes des pays francophones et celles des pays anglophones.
Les seuls pays qui ne sont pas encore sur le bouquet et qui vont s’ajouter dans un futur très proche sont les pays lusophones.

Pourquoi le choix des chaînes africaines sur votre bouquet ?
C’est un choix stratégique et bien pensé car si vous regardez sur le marché des médias dans le monde, l’afrique n’est nulle part.
Si la télévision malienne veut traiter une information dans le monde, elle vient prendre les images de France24 ou TV5.
Notre objectif c’est de révolutionner les médias africains à travers la chaîne AfroboxTV. Nous voulons en faire une chaîne d’excellence au service de l’Afrique. Car les télévisions africaines sont considérées par les occidentaux comme de petits médias.

Combien coûte AfroBox à ses abonnés ?
D’abord il faut avoir le Box. Il y a deux sortes de Box : Le Wi Fi et le Wireless qui sont à 150£ ce qui fait environ 173€.
Et puis il y a le standard qui fait 139,95£ ce qui fait environ 158€.
Il faut d’abord avoir les BOX avec lesquelles il est très facile de se connecter. Il suffit d’avoir l’internet et grâce aux fils Blanc, jaune et rouge, vous les brancher à votre télévision, l’autre à votre routeur et vous avez simplement votre télévision AfroBox.
Mais il faut avoir également un abonnement mensuel à notre chaîne qui s’élève à 15,90€. Contrairement à ce qui se trouve sur le marché, nous sommes souples et moins chers.

Combien d’abonnés revendiquez-vous aujourd’hui ?
Nous avons en ce moment près de 200 abonnés depuis notre lancement sur satellite au mois de mai dernier. Notre croissance est très forte. Notre ambition jusqu’à la fin de l’année est d’atteindre les 4000 abonnés. Et les 6000 à la fin de l’année financière.

Quel message avez-vous à lancer ?
Le message que j’ai à lancer est de s’approprier AfroBox qui est la chaîne des africains où qu’ils soient. AfroBox leur appartient. Nous voulons leur donner des informations de chez eux, des infos vraies, en temps réel, et loin des contre-vérités de certains médias occidentaux sur l’afrique.
Afrobox est une idée de jeunes africains financée sur leurs fonds propres.
C’est une création de jeunes africains pour les africains.

Merçi monsieur Gadeau Guehi.
Merçi monsieur Vabé et longue vie à IvoireBusiness.

Propos recueillis à Paris par Christian Vabé