Jean-Louis Debré : Sarkozy "n'a aucun sens de l'Etat", "c'est un chef de clan"

Par Sud Ouest - Jean-Louis Debré, Sarkozy "n'a aucun sens de l'Etat", "c'est un chef de clan".

Dans ce livre, Jean-Louis Debré raconte ses relations avec Nicolas Sarkozy. © AFP PHILIPPE WOJAZER.

Dans son livre "Ce que je ne pouvais pas dire", Jean-Louis Debré raconte le quotidien de sa présidence du Conseil constitutionnel. Nicolas Sarkozy y est étrillé

Le titre du livre que vient de publier Jean-Louis Debré ne devrait pas manquer de faire mouche et de susciter l'intérêt. Dans "Ce que je ne pouvais pas dire", l'auteur révèle et raconte les coulisses et le quotidien des neuf ans de son mandat à la tête du Conseil constitutionnel, cette institution qu'il a quitté début 2016.

Ce livre est le journal de sa présidence entamée en 2007, au 2 de la rue de Montpensier. Un ouvrage qui, s'il fourmille de nombreuses anecdotes sur les plus hauts personnages de l'Etat, n'épargne pas Nicolas Sarkozy, comme on peut le lire dans le dernier numéro du Point qui en a publié les bonnes feuilles.

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Sur l'ancien chef d'Etat, Jean-Louis Debré écrit ainsi:

" "Nicolas Sarkozy nous joue l'éternel revenant qui s'accroche. Il devrait prendre acte que pour lui, aujourd'hui, c'est fini".

" "Quant on veut être président de la République, on doit avoir le sens de l'Etat. Et Sarkozy ne l'a pas"

" "Rien ne m'étonne plus de Sarkozy. Il n'a aucun sens de l'Etat. C'est un chef de clan auquel il est interdit de résister, surtout au nom du droit".

L'ancien ministre de l'Intérieur évoque bien entendu aussi Jacques Chirac, membre à vie, comme tous les anciens président de la République, du Conseil constitutionnel. Ainsi que ses relations difficiles avec Bernadette Chirac. Laquelle, raconte-t-il, s'est notamment opposée à ce qu'il soit invité au dîner des 81 ans de son mari. Voici pourquoi :

" "Elle (Bernadette Chirac) fait une fixation sur moi, ne me pardonne pas d'avoir suspendu le traitement de son mari".

" "Elle accepte d'autant moins la suspension de l'indemnité et le fait que je n'ai pas obtempéré à son ordre de la rétablir, que Sarkozy l'a convaincue qu'il était possible de s'arranger".

En dévoilant ainsi les petites mesquineries et les médiocrités qui rythment - et électrisent - la vie des palais de la République, Jean-Louis Debré devrait donc faire grincer des dents. Mais il l'assure : "Au sommet de l'Etat, certains se croient tout permis".

" "J'ai vu des choses inouïes au Conseil constitutionnel. Par exemple, un ancien membre a pu racheter sa voiture officielle pour un euro symbolique en quittant son poste. Et il a continué à nous envoyer ses contraventions après son départ..."

Source: Sud Ouest