Réforme de la CEI: Anaky Kobenan juge « peu diplomatique » la réaction de l’UA

Par APA - Réforme de la CEI. Anaky Kobenan juge « peu diplomatique » la réaction de l’UA.

© Autre presse par DR. Anaky Kobenan, président du mouvement des forces d'avenir (MFA).

L’opposant Anaky Kobenan, fondateur du Mouvement des forces d’avenir (MFA), un parti politique ivoirien, juge « peu diplomatique » la réaction de l'Union africaine (UA) qui se félicite de la loi sur la recomposition de la Commission électorale indépendante (CEI) en Côte d'Ivoire.

M. Anaky a estimé « peu diplomatique que l’UA (Union africaine) se mêle de cette affaire », alors que 24 partis de l’opposition conduits par le Parti démocratique de Côte d'Ivoire (Pdci, ex-allié au pouvoir), exigent la reprise de la loi et une « réforme profonde » de la CEI qu’ils jugent non consensuelle.

Invité à une tribune d’un journal proche du Pdci, Anaky Kobenan a déclaré que « si nous restons sur les positions des uns et des autres (….) on va vers un affrontement » entre le Rassemblement des Houphouëtistes pour la démocratie et la paix (Rhdp), la coalition au pouvoir, et les partis de l’opposition.

Il a fait savoir que « le Pdci a engagé une action vers la Cour africaine des droits de l’homme et des peuples » à l’effet de se pencher sur cette loi portant recomposition de la CEI. Pour l’opposition, il s’agit d’une « réforme » touchant le code électoral au lieu d’une simple recomposition.

L’Union africaine a produit lundi un communiqué dans lequel « le président de la Commission se félicite de ce que l’arrêt rendu par la Cour africaine des droits de l’Homme et des peuples ait été pris en compte tel qu’en atteste le préambule des motifs du projet de loi introduit au Parlement ».

Ce communiqué intervient suite à l’adoption, en Côte d'Ivoire, par les deux Chambres du Parlement de la loi portant recomposition de la Commission électorale indépendante, institution en charge d’organiser les élections, et à sa promulgation.

L’Union « salue l’ensemble des acteurs politiques en Côte d’Ivoire, y compris les organisations de la société civile, pour leur attachement aux valeurs démocratiques prônées par l’UA et les encourage dans leur volonté à aller à des élections paisibles dans l’intérêt du peuple ivoirien », note le texte.

« J’ai beaucoup d’inquiétudes » pour l’élection présidentielle d’octobre 2020, a laissé entendre M. Anaky Kobenan, qui a appelé le gouvernement à la transparence sur le processus d’identification et sur le listing électoral afin de ne pas y introduire des étrangers.

Une bataille est engagée entre le parti unifié Rhdp et l’opposition pour la conquête du pouvoir en 2020. Pendant que le pouvoir se dit majoritaire, l’opposition juge cela « impossible » eu égard au regroupement de deux principaux partis sur trois que compte le pays.

Pour M. Anaky, un membre fondateur du Rhdp (créé en mai 2005 à Paris), aujourd'hui dans l’opposition, clame qu' « on doit sauver la Côte d'Ivoire » car au regard du paysage politique, le chemin qui mène vers les joutes électorales de 2020 n’est pas tranquille.

Concernant la dissension qui secoue son parti, il a affirmé qu' « il n’y a pas de crise au MFA », dénonçant cette manière qui consiste à déstabiliser les partis politiques en Côte d'Ivoire. Plusieurs partis sont divisés dont le Front populaire ivoirien (Fpi), fondé par Laurent Gbagbo.

Au sujet de sa séparation d’avec le Rhdp, M. Anaky a expliqué que dans cette alliance, les principales formations, notamment le Rassemblement des républicains (Rdr, pouvoir) et le Pdci avaient des visions qui n’étaient pas les siennes, ajoutant ne pas regretter d’être parti. Il souhaitait « un partenariat d’égal à égal ».

Le parti des anciens chefs d’Etat Laurent Gbagbo et de Henri Konan Bédié, leader du Pdci, envisagent de créer une « plateforme collaborative » en vue de la présidentielle de 2020. Une plate-forme à laquelle est proche l’ex-président de l’Assemblée nationale, Guillaume Soro.

Saisie par des organisations de défense des droits de l’homme, la Cour africaine des droits de l’homme et des peuples, a ordonné en novembre 2016 à l’Etat de Côte d'Ivoire de « modifier » la loi 2014-335 du 16 juin 2014 portant composition, organisation, attribution et fonctionnement de la CEI.

AP/ls/APA