Scandale/Dialogue pouvoir-opposition : Le FPI de Gbagbo pas invité. Dr Assoa Adou dénonce un mépris du chef de l'Etat

Par IvoireBusiness - Scandale/Dialogue pouvoir-opposition. Le FPI de Gbagbo pas invité. Dr Assoa Adou dénonce un mépris du chef de l'Etat.

Dr Assoa Adou, secrétaire général du FPI, lors d'un point de presse le lundi 21 janvier 2019 à Abidjan.

Le parti du Président Laurent Gbagbo a brillé par son absence à la rencontre pouvoir-opposition concernant la réforme tant attendue de la commission électorale indépendante (CEI). Seule la tendance dissidente dirigée par Pascal Affi N’guessan était présente.

D’autres partis comme le parti ivoirien des travailleurs (PIT) du professeur Françis Wodié, ont également brillé par leur absence. Cela a-t-il un lien avec son refus d’adhérer au rassemblement des houphouétistes parti unifié ? Rien n’est moins sûr.

Mais pour le front populaire ivoirien, principale formation d’opposition, nous avons appris par un communiqué de son secrétaire général Dr Assoa Adou, qu’il n’a pas été invité par le chef de l’Etat à cette importante réunion avec le Premier ministre Amadou Gon Coulibaly.

Ci-dessous, le texte intégral de sa déclaration lors d’un point de presse hier à la résidence du Président Laurent Gbagbo.

Ce lundi 21 janvier 2019, le chef de l’Etat, Monsieur Alassane Ouattara, invite les partis politiques à une discussion sur la reforme de la CEI.
Le Front Populaire Ivoirien de Laurent Gbagbo n’est pas invité.

Dans son message à la nation du 6 aout 2018, le chef de l’Etat, Monsieur Alassane Ouattara a déclaré ceci : « Comme le recommande notamment la Cour Africaine des droits de l’Homme et des Peuples, j’ai instruit le gouvernement à l’effet de réexaminer la composition de la Commission Electorale Independent (CEI). Je souhaite, en effet, que les prochaines élections soient inclusives et sans violence».

Cette promesse n’a pas été tenue et les élections locales du 13 octobre 2018 ont eu lieu avec des troubles qui ont causé de nombreux morts et des dégâts matériels comme on pouvait le craindre.
Pour rappel, en septembre 2011, le FPI, suite à une rencontre avec le chef de l’Etat, privilégiait déjà la reforme de la CEI dans son mémorandum.

Ensuite, le Conseil de Sécurité de l’ONU, à travers sa résolution 2062 du 26 juillet 2012 demandait déjà « au Gouvernement ivoirien et à tous les acteurs politiques de veiller à ce que les prochaines élections soient ouvertes, transparentes, libres et régulières et se déroulent dans le calme, et à ce qu’elles favorisent la représentativité politique et la réconciliation, en choisissant une date opportune, en assurant la sécurité et en procédant aux réformes électorales utiles (…) »

En 2013, au cours d’une rencontre organisée par le gouvernement dans le cadre du dialogue direct avec le FPI, le Front Populaire Ivoirien a réaffirmé sa préoccupation pour la normalisation de la vie démocratique en Côte d’Ivoire.
Le 18 novembre 2016, sur saisine de l’ONG, Actions pour la Protection des Droits de l’Homme (APDH), la Cour Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples, estimant que la composition actuelle de la CEI viole le droit des citoyens ivoiriens à choisir librement leurs dirigeants, a condamné l’Etat de Côte d’Ivoire
et l’a enjoint de modifier l’organe électoral afin de le rendre conforme aux instruments internationaux dont notre pays est signataire. Mais le chef de l’Etat, malgré la promesse qu’il a faite le 06 août 2018 de « réexaminer la composition de la CEI avant les prochaines élections » a fini par se rétracter, à la surprise générale.

Or l’annonce du 6 août 2018 pouvait faire espérer à une décrispation de la situation politique en Côte d’Ivoire et permettre à tous les partis politiques de faire valoir leurs ambitions sur le terrain et par la seule voie des urnes.
Pour le Front Populaire Ivoirien, la reforme des institutions relatives aux élections justes, démocratiques et inclusives est un élément important de la réconciliation nationale et ne doit en aucun cas être sabordé par des manœuvres politiciennes.

Ce lundi 21 janvier 2019, le chef de l’Etat, décide d’ouvrir des discussions relative à ladite reforme comme nous l’annoncions plus haut.
Le Front Populaire Ivoirien du Président Laurent Gbagbo n’est pas invité à cette rencontre.

Face à cette attitude méprisante, le Front Populaire Ivoirien de Laurent Gbagbo élève une vive protestation contre cette manière cavalière et anti-démocratique de conduire les affaires de l’Etat.
En conséquence, le FPI de Laurent Gbagbo, fidèle à sa philosophie de dialogue démocratique, prend la communauté nationale et internationale à témoin.
Le Front Populaire Ivoirien de Laurent Gbagbo ne se sent donc pas concerné par cette mascarade qui va éluder les vrais problèmes de la Côte d’Ivoire qu’il pose depuis toujours et plus particulièrement depuis 2011.

Fait à Abidjan, le lundi 21 janvier 2019

Pour le front populaire ivoirien
Le Secrétaire General
Dr Assoa Adou