RDC: Accord politique en vue. Sa signature après Noël

Par IvoireBusiness - Accord politique en vue en République démocratique du Congo. Sa signature après Noël.

Des membres de la Cenco photographié en novembre 2016. - © JUNIOR D.KANNAH - AFP

L'accord négocié sous l'égide de l'Église catholique en vue de sortir de la crise provoquée en République démocratique du Congo (RDC) reste à portée de main mais ne devrait être signé qu'après Noël, a-t-on appris vendredi auprès de la médiation.

Les principaux points de l'accord entre le pouvoir et l'opposition prévoient la tenue d'une élection présidentielle fin 2017, à laquelle le président sortant Joseph Kabila n'est pas censé participer.

Les pourparlers ont débuté le 8 décembre en vue d'instaurer une transition politique pacifique.

"C'est illusoire de penser à une signature aujourd'hui", ce vendredi, mais "on peut aboutir à un consensus en plénière cet après-midi", a déclaré à l'AFP une source à la Conférence épiscopale nationale du Congo (Cenco), à propos de la séance plénière convoquée à 14h00 (13h00 GMT) pour adopter les termes définitifs de l'accord.

"La signature pourrait alors intervenir entre Noël et le Nouvel An", a-t-on ajouté de même source.

Jeudi soir, la Cenco avait annoncé un dénouement des négociations pour la matinée de vendredi en vue d'une cérémonie officielle de signature dans l'après-midi, et des délégués des deux camps autour de la table avait affiché le même optimisme.

Mais ce vendredi matin, l'espoir avait fait place au doute, la source à la Cenco ayant fait état de complications dans les tractations finales.

Le projet d'accord, dont l'AFP a pu voir un document résumant les grandes lignes, porte sur l'instauration d'une période de transition politique permettant à Kabila de rester au pouvoir jusqu'à l'élection de son successeur à l'issue d'un scrutin qui devra être tenu "fin 2017".

Selon la source à la Cenco, il reste essentiellement deux points à régler : la question de la composition de la commission chargée d'organiser les élections et celle du partage des rôles pour le gouvernement - alors que l'équipe du nouveau Premier ministre Samy Badibanga a été investie jeudi par l'Assemblé nationale.

L'oppposition semble également rassurante sur une éventuelle sortie de crise. "Nous avons obtenu tout ce que nous voulions", a confié une source dans l'opposition. "Normalement, l'accord sera signé demain vendredi", a ajouté Étienne Tshisekedi, chef de la délégation de l'opposition à l'issue d'une séance plénière. De son côté, le négociateur de la majorité Adolphe Lumanu Mulenda a estimé que "le président avait fait suffisamment de concessions, et que l'accord serait signé".

Kabila ne briguera pas de troisième mandat

Le texte prévoit l'instauration d'une "transition politique" et la tenue "fin 2017" de la présidentielle, qui aurait dû être organisée cette année et que le pouvoir disait jusque-là ne pas pouvoir organiser avant avril 2018. L'opposition obtient également la garantie que le président Joseph Kabila ne briguera pas de troisième mandat, conformément à la Constitution. Un "Conseil national de transition" doit également être créé afin de veiller à la bonne exécution de l'accord, particulièrement sur les questions électorales.

En contrepartie, l'opposition, rassemblée autour de la figure historique d'Étienne Tshisekedi, a accepté le principe du maintien au pouvoir de Joseph Kabila jusqu'à une passation de pouvoir avec un successeur élu, alors qu'elle demandait jusque-là son retrait immédiat de la vie publique.

Âgé de 45 ans, Kabila est au pouvoir depuis 2001. La constitution lui interdit de se représenter. Son second mandat s'est achevé mardi dans un climat de violences meurtrières dans le pays.

Mireille (Mimi) Kouamé