Obama en Indonésie: une étape particulière

JAKARTA (AFP)le 09.11.2010 06:23 - Pour la première fois depuis son enfance, le président américain Barack Obama retourne mardi en Indonésie, où les

De Afp. Affiche du couple présidentiel indonésien au côté des Obama dans les rues de Jakarta.

JAKARTA (AFP)le 09.11.2010 06:23 - Pour la première fois depuis son enfance, le président américain Barack Obama retourne mardi en Indonésie, où les

autorités se font une joie de l'accueillir tout en regrettant qu'il y passe en coup de vent.
Le président américain, qui a quitté l'Inde mardi matin à l'issue d'une visite de trois jours, est attendu à Jakarta à 16H30 (09H30 GMT).
La nostalgie ne devrait pas occuper une grande place durant cette visite de moins de 24 heures, coincée entre l'Inde et la Corée du Sud où se tiendra le sommet du G20 en fin de semaine.
A Jakarta, devraient en effet dominer l'affirmation symbolique des bonnes relations entre les deux démocraties et une nouvelle tentative de M. Obama de tendre la main à l'islam dans le pays qui compte le plus de musulmans au monde.
Mais les hôtes indonésiens espèrent charmer "Barry", comme l'appelaient ses copains d'école durant les quatre années (1967-1971) qu'il a passées dans la capitale.
"Le président semble avoir envie de goûter à nouveau au nasi goreng (riz frit) et aux mie bakso (soupe aux boulettes de viande). Nous allons donc les lui servir lors du dîner de gala" mardi, a expliqué Julian Aldrin Pasha, le porte-parole du président Susilo Bambang Yudhoyono.
"Il y aura aussi des danses traditionnelles... Nous souhaitons juste qu'il soit heureux et décontracté durant son séjour".
Le programme annoncé ne prévoit pas que M. Obama fasse visiter à son épouse Michelle ses anciennes maison et école, où trône aujourd'hui sa statue.
Pourtant, Sonny Imam Sukarso, 49 ans, espère qu'il trouvera le temps de saluer ses anciens camarades de classe.
"Obama était mon voisin et on a joué au foot ensemble. Bien que son emploi du temps soit très serré, j'aimerais qu'il cherche à nous revoir... Il était sympa et drôle et j'espère qu'il n'a pas changé", a déclaré l'avocat à l'AFP.
Dans l'un de ses livres, "Barry" se rappelle Jakarta comme "une époque joyeuse, pleine d'aventure et de mystère". Confronté à la misère, il y a aussi appris que "le monde était violent, imprévisible et souvent cruel".
L'Indonésie avait célébré fièrement son élection à la Maison Blanche en 2008.
Mais, deux ans plus tard, l'excitation n'est plus la même, douchée par le report à deux reprises de sa visite ces derniers mois et une série de catastrophes naturelles: un tsunami et une éruption volcanique qui ont tué plus de 500 personnes ces deux dernières semaines.
Les responsables religieux se félicitent cependant que M. Obama ait prévu de visiter mercredi matin l'immense mosquée de Jakarta et de prononcer un discours en plein air, plus d'un an après celui du Caire dans lequel il avait plaidé pour "un nouveau départ entre les musulmans et les Etats-Unis".
Près de 90% des 240 millions d'Indonésiens sont musulmans et pratiquent, dans leur immense majorité, un islam modéré.
"C'est un honneur pour nous que M. Obama visite la mosquée", a indiqué Subandi, un haut responsable de l'Istiqal, située dans le centre de Jakarta.
Amidhan, le président du Conseil des oulémas, plus haute instance musulmane du pays, attend qu'Obama ne se contente pas de généralités. "S'il affirme vouloir resserrer les liens avec les musulmans, il doit le prouver par des actes", a-t-il déclaré, en faisant allusion au conflit israélo-palestinien.
"J'espère qu'il affirmera que l'islam n'est pas une religion de la terreur", a également souhaité Said Aqiel Siradj, président de la Nahdlatul Ulama (NU), la principale organisation modérée de musulmans.
Dimanche, plus d'un millier de musulmans, membres du groupe radical islamiste Hizbut Tahrir ont manifesté à Jakarta leur opposition à la visite du président américain.
M. Obama devrait par ailleurs lancer le "partenariat américano-indonésien", destiné à renforcer les relations politiques, militaires et économiques entre les deux pays membres du G20.