Manifestation devant la CPI ce week-end: Des ivoiriens exigent une justice indépendante et impartiale

Le 20 septembre 2011 par Autre presse - Ils étaient à Den Haag (La Haye) le 14 juillet dernier pour crier leur opposition à toute manipulation et à toute

Manifestation devant la CPI le week-end du 17 septembre 2011.

Le 20 septembre 2011 par Autre presse - Ils étaient à Den Haag (La Haye) le 14 juillet dernier pour crier leur opposition à toute manipulation et à toute

instrumentalisation de la Cour pénale internationale. Ce fut à l’initiative du COPACI (Courant de Pensée et d’Action de Côte d’Ivoire). Ce jeune parti a inscrit dans son programme d’actions politiques le combat pour la justice et l’instauration d’un véritable État de droit en Côte d’Ivoire. Dans cette logique, son président, Blaise Pascal Logbo, avait encore appelé les ivoiriens à manifester ce week-end leur ardente soif de justice. Ils ont répondu nombreux à son appel. Venus pour la plupart de la France, de la Belgique et de l’Italie, ils ont rejoint leurs compatriotes d’Hollande pour cette manifestation. Ils n’y étaient pas cette fois-ci pour rencontrer les autorités de cette Cour, encore moins pour leur remettre une motion. Ils y étaient pour le même but: réclamer une justice indépendante et impartiale pour le peuple ivoirien et soutenir les plaintes déposées le 14 juillet dernier. Les soupçons d’une instrumentalisation politique de la CPI sont de plus en plus forts. Les manifestants ont donc tenu à la mettre en garde contre toute parodie de justice dans le cadre d’un éventuel procès pour crimes de guerres et crimes contre l’humanité en Côte d’Ivoire. Ils n’ont pas manqué d’exprimer leur indignation en scandant «Libérez Gbagbo!», «Ouattara assassin!»,«Sarkozy assassin!». Au cours de son intervention, le président du COPACI a tenu à faire cette mise en garde:«L’incarcération injuste d’un seul ivoirien par la CPI sera suivie de manifestations régulières tous les week-ends devant la CPI.» Blaise Pascal Logbo a estimé que pour un procès équitable, Gbagbo ne peut être jugé par la CPI sans que Ouattara et Soro Guillaume y soient également jugés pour tous les crimes dont ils sont responsables. Il répondait ainsi, indirectement, aux propos du président du PDCI-RDA, Henri Konan Bédié, tenus récemment sur la chaîne de télévision France 24. Celui-ci a estimé que pour «un jugement équitable », il préfère que Gbagbo soit jugé par la CPI. Des propos qui, loin de traduire une volonté réelle d’équité, s’inscrivent dans la logique de la justice sélective des nouvelles autorités d’Abidjan, dont son parti est le principal allié politique. Car si Bédié avoue clairement l’incapacité de la justice ivoirienne de mener un procès équitable, sur quel argument se fonde-t-il pour accorder plus de crédibilité à la CPI, se dévoilant de plus en plus comme l’arme silencieuse des puissances occidentales pour «tuer» leurs ennemis? C’est donc pour exiger qu’elle fasse preuve de crédibilité, donc d’impartialité et d’indépendance que plus de 500 manifestants ont convergé devant la CPI. Seront-ils entendus? L’avenir nous le dira. En attendant, le combat continue selon le président du COPACI. D'où son appel à tous les patriotes d'Europe pour une grande manifestation le 11 novembre prochaine devant le Haut-commissariat aux droits de l'homme des Nations Unis à Genève. Il faut rappeler que ce déplacement des manifestations de la résistance patriotique ivoirienne des places parisiennes à la CPI a eu le soutien et la participation de Topo Léontine, présidente de l
’ A.F.P.I.F(Association des femmes patriotes ivoiriennes de France), Zap Krasso, président de COJEP France, Abel Naki et Willy Bla, responsables du Cri-panafricain.
En Côte-d’Ivoire, depuis le 19 septembre 2002, il y a eu des crimes de génocide, des crimes contre l’humanité, des crimes de guerre et des crimes d’agression. Pour tous ces crimes, qui demeurent d’actualité, les ivoiriens crient justice. Mais quand l’humanité reste sourde aux cris de justice, elle finit par être assourdie par les cris de vengeance.

ZEKA TOGUI