Grande marche européenne pour la libération de Gbagbo/ Guy Labertit: "On fait croire que tout va bien en Côte d’Ivoire"
Publié le lundi 14 novembre 2011 | L'intelligent d'Abidjan - Dans la foule des manifestants pour la libération de Laurent Gbagbo du samedi 12 novembre dernier à Paris, nous avons aperçu son ami de trente ans, Guy
Labertit, à la place de la Bastille à Paris. L’homme a accepté de nous parler brièvement de la situation sociopolitique ivoirienne…
Publié le lundi 14 novembre 2011 | L'intelligent d'Abidjan - Dans la foule des manifestants pour la libération de Laurent Gbagbo du samedi 12 novembre dernier à Paris, nous avons aperçu son ami de trente ans, Guy
Labertit, à la place de la Bastille à Paris. L’homme a accepté de nous parler brièvement de la situation sociopolitique ivoirienne…
D’après vous, qu’est-ce que ces marches ici en France peuvent apporter dans la démarche pour la libération de Laurent Gbagbo?
C’est tout simplement une manifestation de la diaspora qui a son sens pour la libération du président Laurent Gbagbo et des 45 autres personnalités qui restent emprisonnées. C’est un moment de la lutte, il y a eu 20 libérés, c’est un premier pas. Mais si la Côte d’Ivoire veut se réconcilier avec elle-même et renouer avec une vie politique normalisée et une démocratie normale, il faut des élections crédibles auxquelles tout le monde pourra prendre part. Il faudra donc que tout le monde soit libéré et que les comptes bancaires soient débloqués. Et à partir de là, les gens pourront discuter.
Pensez-vous que ce type de manifestations ici en France peut peser dans les décisions des décideurs ?
C’est l’expression d’une partie de la diaspora ivoirienne dans un pays d’Europe, en l’occurrence la France. C’est une contribution à cette volonté que la Côte d’Ivoire se réconcilie. Et elle ne peut se réconcilier avec elle-même que si ce pays sort d’une logique de justice des vainqueurs. Et quand tout le monde sera libre, les Ivoiriens, tous autour d’une même table, pourront discuter…
Certains Ivoiriens au nombre desquels Mamadou Koulibaly disent que Laurent Gbagbo n’est pas le prisonnier du président Ouattara, mais plutôt celui de Nicolas Sarkozy et de la communauté internationale. Quel commentaire faites-vous de cette affirmation ?
Je ne commenterai pas les propos de M. Mamadou Koulibaly. Je laisse le soin aux Ivoiriens de le faire. Tout ce que je sais, c’est que les Ivoiriens ont besoin de réconciliation et de paix.
Mais cette affirmation suppose que la libération de Laurent Gbagbo dépend du chef d’État français et de la communauté internationale ?
En tout cas, je crois savoir qu’un ministre français s’est rendu récemment à La Haye auprès de la Cour de justice. Que je sache, ce n’était pas quelqu’un qui était directement concerné par la Côte d’Ivoire, alors il faudra qu’on m’explique pourquoi il a fait ce déplacement ?
Vous soutenez donc que le sort de Laurent Gbagbo ne dépend pas de Ouattara mais plutôt de l’Élysée ?
Non, ne me faites pas dire ce que je n’ai pas dit.
Mais vous l’insinuez !
Ce que je dis, c’est qu’il y a une forte pression de la communauté internationale et en particulier de la France. Ils laissent entendre que la démocratie a été rétablie en Côte d’Ivoire, c’est manifestement faux. Et je le vois à travers le passage du Premier ministre français François Fillon, récemment du ministre de l’Intérieur Claude Guéant, et avant lui, le patron du parti de Nicolas Sarkozy Jean-François Copé. Cela veut bien dire ce que ça veut dire. On est en train de faire croire aux Français que tout va bien en Côte d’Ivoire alors que visiblement ce n’est pas le cas.
Par Jean-Paul Oro
NB: Le titre est de la rédaction.