GHANA: Les pro-Gbagbo déjouent le piège de Ouattara

Le 07 octobre 2011 par Notre voie - La rencontre tant attendue entre les cadres pro-Gbagbo exilés au Ghana et le nouveau chef de l’Etat, Alassane Dramane Ouattara hier, à

Alassane Dramane Ouattara.

Le 07 octobre 2011 par Notre voie - La rencontre tant attendue entre les cadres pro-Gbagbo exilés au Ghana et le nouveau chef de l’Etat, Alassane Dramane Ouattara hier, à

Accra n’a pas eu lieu. Les militants pro-Gbagbo ont tout simplement déjoué le piège qui leur était tendu. En effet, selon des sources crédibles, les cadres pro-Gbagbo avaient accepté de rencontrer M. Ouattara parce que l’entretien devrait se dérouler seulement en présence des présidents John Atta Mills du Ghana et Goodluck Jonathan du Nigéria (qui n’a d’ailleurs pas fait le déplacement à Accra). Et cela, conformément aux accords préalables avec les autorités ghanéennes. Ainsi, suivant les directives du directeur national de sécurité du Ghana, la délégation conduite pas le Dr. Assoa Adou, porte-parole de la coordination Fpi au Ghana, s’est présentée au Centre de conférence international d’Accra à 15h Gmt. Elle était en outre composée des ex- ministres Kouamé Sécré Richard (Fpi), Kahé Eric (Aird), Ouattara Gnonzié (Rpp). Il y avait également l’ex- ministre Coulibaly Issa Malick et Soro Seydou (Mouvement des Houphouëtistes), Benoit Koménan Brown, Président de l’association des refugiés Ivoiriens et de la Diaspora (Arid) et de Mme Gnalla Sophie Louise Irène, vice-présidente de l’Arid. Surprise, Alassane Dramane Ouattara annule d’autorité cette réunion. A la place, il demande qu’on installe la délégation dans l’auditorium du centre de conférence déjà bourré de ses partisans convoyés de partout, même d’Abidjan, pour un meeting. La délégation conduite par Assoa Adou a donc poliment décliné l’offre et s’est retirée. Selon toute vraisemblance, le piège du chef du régime ivoirien consistait à noyer la délégation des cadres pro-Gbagbo dans le flot de ses partisans qui ne se priveraient pas de les conspuer publiquement. Leur discours, si on les autorisait à parler, aurait ainsi été banalisé sous les huées d’une salle chauffée à blanc et acquise à la cause de M. Ouattara. En fait, les organisateurs de cette comédie n’avaient prévue qu’une seule intervention que les cadres pro-Gbagbo ignoraient totalement. Ils seraient alors filmés et présentés comme cautionnant la parade d’Alassane Dramane Ouattara. Après l’échec de ce rendez-vous, dans le milieu des exilés ivoiriens au Ghana, on est encore à se demander si M. Ouattara était arrivé réellement avec de bonnes intentions. Certains n’hésitent pas à soutenir que le chef de l’Etat ivoirien a eu peur d’entendre un discours qui tranche avec tous les louanges qui lui sont servis depuis son avènement au pouvoir le 11 avril 2011. La délégation des cadres pro-Gbagbo avait préparé un discours, la veille, à l’occasion d’une réunion au cours de laquelle deux positions s’étaient dégagées. Il y avait ceux qui étaient opposés à la rencontre avec Ouattara et ceux qui y étaient favorables. En définitive et surtout pour le respect qu’ils doivent au Président ghanéen qui les a accueillis dans son pays, les pro-Gbagbo se sont accordés pour rencontrer M. Ouattara.

Augustin Kouyo