Côte d'Ivoire: Voici venu le temps de libérer tous les prisonniers politiques, Par Dr Kock Obhusu

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Dr Kock Obhusu.

VOICI VENU LE TEMPS DE LIBERER TOUS LES PRISONNIERS POLITIQUES EN COTE D’IVOIRE

Quand la côte d’Ivoire a été plongée dans l’horrible cauchemar en 2011, nous vivions encore à Paris. Il y a déjà une décennie. Et nous n’avions pas hésité un seul instant à nous inscrire dans la dynamique de résistance impulsée par des compatriotes.

Des compatriotes qui comme nous, ont été blessés, bouleversés et sous le choc d’une injustice faite au peuple ivoirien par le déploiement de massacres de masse sans précédents. Nous avons marché pour alerter et informer l’opinion internationale afin que cessent rapidement ces massacres gratuits de populations innocentes. Nous avons aussi honoré les invitations des télévisions et radios pour exposer et expliquer la réalité.

Au-delà des marches et des plateaux des médias, nous n’avons pas hésité à prendre la plume pour dénoncer la propagande mensongère majestueusement organisée sur la réalité de la situation et dire que Laurent Gbagbo est un homme profondément de paix. C’est un homme dont l’engagement transcende les clivages ethniques. Le temps a passé. Laurent a physiquement évolué comme chacun de nous mais il est resté le même dans ses convictions et son engagement.

Beaucoup de celles et de ceux avec lesquels nous avons conduit cette dynamique ne sont plus, hélas, de ce monde. Nous leur témoignons toute notre reconnaissance à l’occasion de ce retour tant attendu du Président Laurent Gbagbo au pays. Gloire à vous, vaillants combattants pour les libertés démocratiques dans notre pays, la Côte d’Ivoire. Le chemin est encore long. Hélas, très long.

Mais, nous en avons parcouru un bout tout aussi long. Le Président Laurent Gbagbo a été lavé complètement et irrémédiablement des souillures dont il a été couvert. Avec lui, nombre de nos sœurs et de nos frères ont été dépouillés par la justice du manteau d’indignité dont ils ont été enveloppés. Notre peuple, le peuple de Côte d’Ivoire commence à voir le bout du tunnel avec l’arrivée du Président et de certaines personnalités sur la terre de nos ancêtres. Le temps est vraiment l’autre nom de Dieu !

LAURENT GBAGBO, UNE POPULARITÉ INCONTESTABLE AU SERVICE DE LA RÉCONCILIATION DES IVOIRIENS

C’est une bonne chose ce retour de Laurent. C’est vraiment une très bonne chose. La liesse avec laquelle ce retour est salué actuellement témoigne de sa popularité incontestable. Une popularité que l’éloignement durant de très longues années, la prison, les tortures psychologiques et physiques endurées n’ont pas altéré. L’homme reste debout et plus populaire que jamais.

C’est incontestable. On peut penser que tout est fini mais, rien cependant n’est terminé. Il faut maintenant travailler rapidement et activement à la réconciliation de l’ensemble des populations. Pour cela, un seul mot d’ordre : « asseyons-nous et discutons ».

Comme dit l’adage « il y a un temps pour faire la guerre et il y a un temps pour faire la paix ». Le temps de l’apaisement est venu. La Côte d’Ivoire ne pourra véritablement retrouver un climat pacifié que lorsque toutes ses filles et tous ses fils emprisonnés depuis 2011, auront recouvré la liberté. Dialoguer pour obtenir la libération de tous les prisonniers politiques, militaires comme civils, telle doit être la préoccupation de tous en ces temps de vent nouveau. N’ayons crainte pour cela. Entrons sans hésitation dans l’espérance !

Il FAUT MAINTENANT LIBÉRER LES PRISONNIERS POLITIQUES ET LE TOUR EST GAGNE !

Nous saisissons donc cette tribune pour lancer un appel aux autorités actuelles pour la libération de tous les prisonniers politiques sans distinction tribale, religieuse, de chapelle politique et raciale. Une telle initiative serait ce qui ouvrirait véritablement la voie à une véritable dynamique d’apaisement des cœurs pour une réconciliation vraie et durable. Le débat sur les perspectives démocratiques pourra alors s’engager.

Chaque parti pourra de façon ouverte, travailler sereinement à l’élaboration d’un projet de société dans toutes les dimensions (politique, sociologique, économique, écologique, etc.). Le peuple ivoirien mérite incontestablement mieux que ce à quoi on assiste depuis maintenant des années. Le devoir de chacun et surtout de toute personne en responsabilité dans ce pays est d’ouvrir au peuple les portes de ce mieux-là.

On peut dialoguer sans être d’accord sur tous les sujets. C’est bien cela qui fonde la démocratie et son pendant pluraliste. Le tout est d’arriver à dégager des points de convergence pour fonder un pacte social viable, vivable et respecté parce que respectable. Ce pacte consiste à titre d’exemple à l’ouverture des perspectives sociales et politiques claires, d’une marche commune faite de divergences mais de divergences non conflictuelles.

C’est à celui qui aura su convaincre le peuple qu’il reviendra de gouverner. Voilà ce, à quoi le temps est venu de travailler. Travaillons-y rapidement. Cela commence par la libération totale des prisonniers politiques. Libérez donc tous les prisonniers politiques !

IL Y A UN TEMPS POUR FAIRE LA GUERRE ET IL Y A UN TEMPS POUR FAIRE LA PAIX

Faisons notre, l’adage selon lequel : « il y a un temps pour faire la guerre et il y a un temps pour faire la paix ». Notre pays a connu la guerre. Le résultat est connu. Nous avons sous les bras un pays fracturé, un peuple déchiré et sans pacte véritable en partage.

Les gens se regardent en chiens de faïence. On ne battit pas un pays avec des murs entre les populations. Vivre ensemble ce n’est pas vivre les uns à côté des autres ou bien les uns sur les autres. L’histoire récente de notre continent montre bien clairement que les pays où cela a eu cours, il n’y a rien eu de bon.

Regardons ce qui s’est passé en Afrique du Sud. Regardons ce qui s’est passé en Namibie, etc. Aujourd’hui les héritiers et chantres des systèmes ségrégationnistes du temps en sont à dire : Quelle belle connerie ont pu faire nos pères !

En Côte d’Ivoire, le jour où on verra dans la partie septentrionale, des personnes issues des ethnies du sud et non islamisées se porter candidats sans la boule au ventre, on aura fait un grand pas. Libérez les prisonniers politiques afin que s’ouvrent enfin la voix au dialogue et la voie à la réconciliation véritable.

Des artistes ont chanté : « sans Gbagbo, il n’y aura jamais la paix en Côte d’Ivoire ». Le Président Gbagbo est là et on voit bien que le vent de la paix commence à souffler doucement, doucement. Le jour où il n’y aura plus de prisonniers politiques, aussi bien militaires que civils, dans notre pays on aura franchi un cap important vers la démocratie.

Aujourd’hui, tout tien à un fil. Coupons le fil de la méfiance et de la peur et on verra que rien ne sera décalé mais plutôt calé. Notre pays, la Côte d’Ivoire, va entrer dans une nouvelle ère de sa jeune démocratie. Il va être guéri de cette maladie infantile et non moins stérile de l’indépendance qui ronge nos énergies et qui nous fait tant de mal.
Libérez les prisonniers politiques maintenant et nous sortirons irrémédiablement de l’impasse !

Une contribution de Dr Kock Obhusu, Economiste