Communiqué du Gouvernement relatif à l'ONUCI

Le 27 décembre 2010 par Gouv.CI - L’Opération des Nations Unies en Côte d’Ivoire (ONUCI) est une opération de maintien de la paix créée par la résolution 1528 (2004) du 27 février 2004 du Conseil de Sécurité, après qu’une tentative

Casques bleus de l'Onuci.

Le 27 décembre 2010 par Gouv.CI - L’Opération des Nations Unies en Côte d’Ivoire (ONUCI) est une opération de maintien de la paix créée par la résolution 1528 (2004) du 27 février 2004 du Conseil de Sécurité, après qu’une tentative

avortée de coup d’Etat le 19 septembre 2002 se fut transformée en rébellion armée, donnant lieu à une partition de fait du territoire ivoirien.
Le mandat de l’ONUCI, dont la composante militaire est aussi appelée Force impartiale, consistait à désarmer et à démobiliser les rebelles et à accompagner les acteurs politiques et militaires ivoiriens dans leur volonté de cesser toute belligérance et de s’inscrire dans un processus de paix et de réconciliation.
Cependant, le peuple de Côte d’Ivoire a constaté avec regret que la mise en œuvre du mandat de l’ONUCI a été ponctuée par de nombreuses prises de position et d’agissements partiaux. Ces faits ont été régulièrement portés à la connaissance du Secrétaire Général des Nations Unies. (lire la lettre du Gouvernement)
Plus particulièrement, l’élection présidentielle qui s’est tenue les 31 octobre et 28 novembre 2010 a donné lieu à plusieurs cas graves d’ingérence inacceptables, d’abus de pouvoir et de partialité.
A cet égard, le Gouvernement relève avec indignation les déclarations et attitudes du Représentant Spécial du Secrétaire Général de l’ONU, notamment la négation des violences meurtrières et empêchements de vote en zone C.N.O, la banalisation de la douleur des victimes et le mépris opposé aux observateurs non européens.
Par ailleurs, les faits suivants illustrant les attitudes négatives de l’ONUCI ont été notés:
Premièrement :
Le 29 novembre 2010, au lendemain du deuxième tour de l’élection présidentielle,leSecrétaireGénéral des Nations Unies avait instamment invité "les candidats et les parties à respecter la loi en matière de règlement des différends électoraux". Malgré cela, en violation flagrante de la loi électorale ivoirienne et au mépris des institutions de la République de Côte d’Ivoire et de toutes les résolutions du Conseil de Sécurité des Nations Unies, son Représentant Spécial, Monsieur Choï a déclaré ne reconnaître que les résultats provisoires donnés par le Président de la Commission électorale dans l’illégalité la plus totale, s’arrogeant ainsi le droit de désigner le Président de la République de Côte d’Ivoire. Cela ne s’était jamais produit dans toute l’histoire de l’Organisation des Nations Unies ;
Deuxièmement :
La chaîne de radio de l’ONUCI dénommée "ONUCI FM" s’est érigée en relais médiatique du Rassemblement des Houphouétistes pour la Démocratie et la Paix (RHDP), diffusant à longueur de journées des émissions incitant à la haine, au non respect de la décision du Conseil Constitutionnel et à la désobéissance civile, rappelant une autre radio de triste mémoire. C’est le lieu de rappeler à la Communauté Internationale le danger de répandre des messages de haine et les conséquences qui peuvent en découler ;
Troisièmement :
Le jeudi 16 décembre 2010, dans le cadre d’une marche annoncée comme pacifique par le RHDP, les faits suivants ont été relevés :
• Des soldats membres des Forces Armées des Forces Nouvelles (FAFN), constituant de fait le bras armé du RHDP et habillés en tenues militaires des casques bleus (comme en témoignent clairement les images du journal de 20 heures de la chaîne de télévision française TF1 en date du 16 décembre 2010) ont attaqué à l’arme lourde un point de contrôle des Forces de l’ordre situé à la périphérie de l’Hôtel du Golf à Abidjan, quartier général de campagne de Monsieur Alassane Ouattara ;
• A Tiébissou, Bangolo, Logoualé et Duékoué, les FAFN qui ont attaqué les positions des FDS ont été ravitaillés en armes et en munitions par les véhicules et les hélicoptères de l’ONUCI ;
• A Yamoussoukro, c’est avec les véhicules de l’ONUCI qu’étaient transportés les manifestants du RHDP à travers la ville pour leurs rencontres et leurs actions violentes contre les forces de l’ordre.
Il est regrettable que toutes ces actions aient contribué à alourdir le bilan enregistré au cours des manifestations du 16 décembre 2010 : 20 morts dont 10 éléments des Forces de l’ordre tués par balles ou brulés vifs à leur domicile.
Les faits de collusion rapportés ci-dessus nous incitent à penser que les armes et particulièrement les munitions dont se sont servies les FAFN leur ont été fournies par l’ONUCI, laquelle déclarait dans un rapport intitulé Processus DDR/SSR en Côte d’Ivoire en date du 30 septembre 2010 que les FAFN ne disposaient d’aucune munition.
En vertu de ce qui précède, l’Etat de Côte d’Ivoire considère que l’ONUCI s’est rendue coupable de graves dérapages qui font d’elle indubitablement un agent de déstabilisation ayant contribué à diviser davantage le peuple ivoirien.
Tous ces faits n’étant pas de nature à ramener la paix dans le pays, le Gouvernement ivoirien considère que l’ONUCI a largement failli à sa mission en posant des actes qui ne sont pas conformes à son mandat.
Comme nous l’avons souligné en plusieurs occasions, la Côte d’ivoire demeure jalouse de sa souveraineté et de la maîtrise des étapes devant la conduire sur le chemin du développement.
Les nombreux efforts déployés par l’ONU pour aider la Côte d’Ivoire à sortir de la crise où elle est plongée depuis la tentative de coup d’Etat du 19 septembre 2002 n’ont pas échappé au peuple et au Gouvernement ivoiriens ; aussi voudraient-ils, en cette circonstance, l’en remercier sincèrement.
Toutefois, en raison des faits graves évoqués plus haut, le Président de la République de Côte d’Ivoire vient de demander le départ immédiat du territoire ivoirien de l’ONUCI et des forces françaises qui la soutiennent.
Cela implique que le Gouvernement ivoirien s’oppose d’ores et déjà au renouvellement de cette Opération qui expire le 20 décembre 2010.
Le Gouvernement ivoirien attache du prix à l’exécution diligente de cette mesure.