Bombardement de Bouaké: au procès, des militaires français nient avoir eu les boîtes noires

Par RFI - Bombardement de Bouaké: au procès, des militaires français nient avoir eu les boîtes noires

Les deux Sukhoi-25 ayant servi au bombardement du camp de Bouaké le 6 novembre 2004.

Au procès du bombardement du camp militaire français de Bouaké, qui avait fait dix morts le 6 novembre 2004, la cour a entendu ce vendredi le général Destremau, ex-commandant du groupement tactique interarmées de Bouaké, et le capitaine Bellamy, chef du détachement basé à Yamoussoukro.

Avec notre envoyée spéciale au palais de justice de Paris, Laura Martel

À la question de savoir pourquoi les pilotes des Soukhoï n’ont pas été interpellés à leur retour à Yamoussoukro, le général Destremau avance trois éléments de réponse. D’abord, aucun ordre n’a été donné en ce sens. Deuxièmement, après le bombardement, « nous étions dans un cadre de combat où il n’y a pas de responsabilité individuelle, poursuit le général. Personne dans le groupement n’a pensé qu’on puisse se trouver dans le cadre juridique d’aujourd’hui et l’arrestation ne faisait pas sens pour la mission qui était de briser les capacités des forces adverses. »

D’où la destruction des Soukhoï d’abord, puis d’autres aéronefs. Enfin, compte tenu des vives tensions provoquées, justement, par ces destructions, les priorités, pointe-t-il, étaient de sécuriser les personnels, les aéroports et les ressortissants.

Vient ensuite la question des boîtes noires, même si on n’est « toujours pas sûr » que les Soukhoï en aient été équipés, rappelle le président. « Une partie civile a affirmé hier que votre femme lui a confié en 2006 qu’elles étaient dans votre bureau. » Réponse du général : « Je ne peux rien dire de cet échange, mais sur le fond, je peux assurer ne jamais les avoir eues en ma possession ni reçu l’ordre de les récupérer. »

Le capitaine Bellamy, posté à Yamoussoukro, a indiqué lui aussi n’avoir reçu aucune consigne ni pour les pilotes ni pour boîtes noires et ne pas en avoir pris d’initiative pour ne pas mettre en danger ses hommes, alors que les forces ivoiriennes étaient présentes sur l’aéroport. « Mais si on m’en avait donné l’ordre, assure-t-il, bien entendu je ne me serais pas posé la question de savoir si on risquait quelque chose. »

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