Belgique : le gouvernement sortant prié de gérer le pays pendant la crise
BRUXELLES (AFP)06.10.2010 - Le roi des Belges Albert II a demandé mardi au Premier ministre sortant Yves Leterme, chargé de gérer les affaires courantes
BRUXELLES (AFP)06.10.2010 - Le roi des Belges Albert II a demandé mardi au Premier ministre sortant Yves Leterme, chargé de gérer les affaires courantes
depuis le 22 avril, de "faire le maximum" pour l'économie du pays, où la formation d'un nouveau gouvernement pourrait encore prendre des mois.
Le roi Albert II "a demandé au Premier ministre que le gouvernement en affaires courantes, en collaboration étroite avec le Parlement, fasse le maximum pour préserver le bien-être économique et social des citoyens dans cette très longue période d'affaires courantes", a indiqué le palais royal dans un communiqué.
C'est la première réaction publique du souverain belge depuis que le chef des nationalistes flamands, Bart De Wever, a quitté lundi la table des négociations, 113 jours après les élections législatives du 13 juin.
Le président de la Nouvelle alliance flamande (N-VA), vainqueur des élections en Flandre (nord, néerlandophone), a décidé de mettre fin aux négociations entamées en juillet par sept partis, dont le sien, estimant qu'elles ne déboucheraient pas sur la large autonomie pour la Flandre qu'il réclame.
M. De Wever a de la sorte amplifié la crise dans laquelle est plongée la Belgique depuis la démission du gouvernement Leterme, le 22 avril, en raison des mésententes entre Flamands et francophones sur l'avenir institutionnel du pays.
Le gouvernement Leterme gère depuis les affaires courantes alors que la Belgique assume jusqu'à fin décembre la présidence de l'UE. Il ne peut toutefois pas prendre de décisions modifiant les grandes orientations politiques du pays.
Bart De Wever a indiqué lundi qu'il était prêt à soutenir au cas par cas le gouvernement chargé des affaires courantes. Yves Leterme a répliqué que la priorité devait être la formation d'un nouveau gouvernement, se voulant par ailleurs rassurant sur la gestion du pays.
"Dans les semaines à venir, je crois que tout est sous contrôle. Le budget, la sécurité sociale, le fonctionnement des institutions (...) cela marche. Mais naturellement la situation serait meilleure s'il y avait un gouvernement aux pleins pouvoirs", a ajouté M. Leterme sur la télévision privée RTL-TVI.
Albert II a reçu en fin d'après-midi les présidents de la Chambre des députés et du Sénat, qu'il avait chargés de jouer les médiateurs entre les deux grandes communautés linguistiques belges il y a un mois, après la tentative infructueuse du socialiste francophone Elio Di Rupo de former un gouvernement.
Pendant cet entretien au palais, les deux médiateurs ont informé le roi de l'impossibilité de relancer les négociations. Ils ont donc sans surprise été déchargés de leur mission.
Le souverain, à qui revient à présent l'initiative, aura mercredi de nouvelles consultations avec les présidents des partis politiques, en commençant par Bart De Wever, qu'il recevra à 11H30 (09H30 GMT), selon l'agence Belga.
Il devrait ensuite nommer, probablement à la fin de la semaine, une nouvelle personnalité pour tenter de renouer le fil du dialogue, pensent les analystes.
La situation étant bloquée, la mise en place d'un nouveau gouvernement devrait durer encore plusieurs mois, considère la presse belge, qui évoque même, en cas d'échec, une partition du pays.