Bakayoko Soumaïla, chef d’état-major des armées: Ouattara endosse définitivement la paternité de l’ex-rébellion

Le 11 juillet 2011 par Notre voie - Le chef de l’Etat a confirmé, avec la nomination du général Soumaïla Bakayoko à la tête de l’armée de Côte d’Ivoire, le lien ombilical qui

Ouattara endosse définitivement la paternité de l’ex-rébellion.

Le 11 juillet 2011 par Notre voie - Le chef de l’Etat a confirmé, avec la nomination du général Soumaïla Bakayoko à la tête de l’armée de Côte d’Ivoire, le lien ombilical qui

a toujours existé en lui et l’ex-rébellion née le 19 septembre 2002.
Le général Bakayoko Soumaïla est, depuis jeudi 8 juillet 2011, le nouveau chef d’état-major de la nouvelle armée ivoirienne. Avant sa nomination par le président Alassane Dramane Ouattara, il était le chef d’état-major de l’ex-rébellion. Le général Bakoyoko, élevé par la même occasion au grade de général de division, remplace à ce poste, le général de corps d’armée Philippe Mangou.
Cette nomination vient simplement confirmer le général Bakayoko dans les fonctions de patron des armées ivoiriennes, puisque depuis l’arrestation du président Gbagbo par les forces françaises, l’ex-chef d’état-major de l’ex-rébellion occupait déjà les bureaux du général Mangou. Celui-ci ne faisait donc plus que de la figuration aux côtés du général Bakayoko au cours des dernières cérémonies de l’armée.
La nomination du général Bakayoko Soumaïla à la tête de la nouvelle armée ivoirienne constitue une récompense pour l’ex-rébellion pour mission accomplie pour le compte du nouvel homme fort du pays. On se souvient en effet, de cette déclaration du chef de guerre Koné Zakaria : «Nous avons pris les armes pour que Alassane Dramane Ouattara devienne président de la République». Aujourd’hui, Alassane Dramane Ouattara occupe effectivement le palais présidentiel. Il est par conséquent normal qu’il récompense ceux qui se sont battus pour qu’il soit à la tête du pays. C’est cela être reconnaissant. Et la reconnaissance est une vertu morale essentielle. Il faut même se réjouir et se féliciter d’avoir à la tête du pays, un homme qui reconnait ses bienfaiteurs et qui, de ce fait, leur donne la place qu’ils méritent. Quoi de plus normal qu’un chef de l’Etat gouverne le pays avec ses hommes.
Mais là où il y a problème, c’est que la double promotion du général Bakayoko Soumaïla (général de division et chef d’état-major) sonne comme un aveu de la part du président Alassane Dramane Ouattara. Avec cet acte, il endosse définitivement la paternité de l’ex-rébellion qui a défiguré la Côte d’Ivoire et l’a tirée 60 ans en arrière. On se souvient pourtant, qu’il a clamé haut et fort n’avoir aucun lien avec l’ex-rébellion. Ouattara a même, solennellement, réaffirmé cette position au cours du débat radiotélévisé face au président Gbagbo, dans le cadre du 2nd tour de l’élection présidentielle qui a déterminé le choix des Ivoiriens. Mieux, Alassane Dramane Ouattara, la main sur le cœur, avait promis de diligenter une enquête sur les origines et les actes de l’ex-rébellion une fois à la tête du pays. Et cela a été certainement un élément déterminant dans le choix de certains électeurs.
Alassane Ouattara est aujourd’hui à la tête de la Côte d’Ivoire. Même si c’est par la volonté de la France qui a été d’un appui incommensurable à l’ex-rébellion, ce que les Ivoiriens attendent de la part de leur chef de l’Etat concernant l’ex-rébellion, est qu’il diligente une enquête sur les origines et les actes de l’ex-rébellion conformément à la parole donnée. Au lieu de cela, ce sont des lauriers qu’il lui décerne au moment même où des voix s’élèvent, du côté des organisations nationales et internationales de défense des droits humains, pour dénoncer les crimes contre l’humanité attribués justement à l’ex-rébellion dont Bakayoko Soumaïla était le patron. Confirmant par là-même les propos du chef de guerre Koné Zakaria. Tout porte à croire que le chef de l’Etat a caché la vérité aux Ivoiriens sur ses rapports avec l’ex-rébellion. Si tel était effectivement le cas, cela poserait un problème de confiance entre lui et le peuple. Et ce serait dommage, car la confiance est également une vertu essentielle sur laquelle un chef d’Etat s’appuie pour gouverner.

Boga Sivori