Asphyxie financière, isolement diplomatique : Gbagbo reçoit 2 soutiens forts depuis l`étranger

Publié le jeudi 17 fevrier 2011 | L'Inter - Il n'entend pas capituler et tente, tant bien que mal, de desserrer l'étau. Au plan financier comme au plan diplomatique, Laurent Gbagbo, président investi par le Conseil constitutionnel, mais contesté par

Laurent Gbagbo et son Premier ministre Aké Marie N'Gbo.

Publié le jeudi 17 fevrier 2011 | L'Inter - Il n'entend pas capituler et tente, tant bien que mal, de desserrer l'étau. Au plan financier comme au plan diplomatique, Laurent Gbagbo, président investi par le Conseil constitutionnel, mais contesté par

une grande partie de la communauté internationale, essaie d'avoir le bras long pour plaider sa cause auprès des instances internationales de décisions. Face à l'asphyxie économique qui menace de plus en plus son régime, Laurent Gbagbo ne reste pas les bras croisés. Pour l'Union européenne (Ue), l'une des structures très actives dans les sanctions contre son régime, Gbagbo aurait son défenseur. Il se serait en effet attaché les services de l'avocat congolais, Jean-Charles Tchicaya, spécialiste des sanctions européennes, pour défaire son camp des diverses restrictions économiques auxquelles il fait face. Selon La Lettre du Continent, l'avocat congolais travaillerait actuellement à l'annulation des sanctions imposées par l'Ue contre les personnalités proches de Gbagbo, au nombre de 90, ainsi que les structures qui soutiennent son régime. Cela devrait permettre au président proclamé par le Conseil constitutionnel d'avoir beaucoup plus de souffle pour contrer les assauts de son rival Alassane Ouattara. Le candidat déclaré élu par la Cei, bénéficie d'un soutien fort de la communauté internationale, dont il déroule la machine contre le régime Gbagbo. Le choix de l'avocat Tchicaya dans ce combat n'est pas un fait du hasard. Il est l'ami de Me Jacques Verges, un autre avocat de renommée internationale, qui defend les positions de Laurent Gbagbo dans la crise post-électorale. Me Tchicaya, selon la LC, est un spécialiste qui a déjà remporté des victoires face aux sanctions de l'Union européenne. En fin 2010, il a obtenu la levée des interdictions de l'Ue à l'encontre de plusieurs personnalités guinéennes liées à l'ancien chef de l'Etat, le capitaine Moussa Dadis Camara. L'avocat congolais devrait réussir le même pari avec les pro-Gbagbo qui ont été frappés par l'organisation européenne. Au plan diplomatique et politique, révèle toujours la LC, une autre personnalité étrangère serait à l'oeuvre pour le compte du locataire du palais d'Abidjan. Il s'agit de Anne-Marie Lizin, ex-présidente du Sénat belge et ex-eurodéputé du parti socialiste belge. Cette dernière ne manque pas d'occasion pour défendre l'idée d'un recomptage des voix émise par Laurent Gbagbo comme solution à la crise post-électorale. Le 26 janvier dernier à Paris, participant à une conférence de l'Institut de stratégie européenne sur le thème « la Côte d'Ivoire : quelles solutions ? », Anne-Marie Lizin a encore porté la voix de Laurent Gbagbo. Sur cette lancée, elle aurait sévèrement critiqué le rapport final de la mission d'observation de l'Union européenne conduite par Christian Preda, en Côte d'Ivoire pendant le second tour de l'élection présidentielle. Elle reproche à cette mission d'avoir observé un nombre insuffisant de bureaux de vote, et donc d'avoir produit un rapport erronné. L'avocat Tchicaya et le député Lizin parviendront-ils à freiner les ardeurs européennes contre le régime Gbagbo, non reconnu par une grande partie de la communauté internationale ? Ils sembleraient qu'ils sont encore à l'oeuvre. Mais en attendant, le constat c'est que l'Union européenne corse davantage ses mesures contre Laurent Gbagbo et ses partisans.

Le monde bancaire commence à ressentir les effets des sanctions européennes. Des banques, notamment la Bicici, Citibank, la Standard Chartered Bank ont fermé face aux pressions économiques. Dans le domaine de la filière café cacao, les producteurs grognent face à l'interdiction des exportations et accusent l'Union européenne d'agir en « bourreau des paysans ».

H. ZIAO