ALERTE - Recherché par le régime ivoirien, Le Lieutenant Ourigou Bawa avertit le régime Ouattara
Par IvoireBusiness - Le Lieutenant Ourigou Bawa met Ouattara en garde.
INTERVIEW AVEC L’ENSEIGNE DE VAISSEAU DE 1ERE CLASSE (LT) OURIGOU BAWA, PRÉCÉDEMMENT
ADJOINT AU CHEF DES OPÉRATIONS DE LA MARINE NATIONALE ET OFFICIER EN SECOND DE LA BASE
NAVALE D’ABIDJAN (LOKODJORO).
-Bonjour mon Lieutenant
Lt Bawa: Salut frère
- Comment allez-vous ?
Lt Bawa: Je me porte très bien grâce au Tout puissant
-Visiblement vous n’êtes plus en fonction
Lt Bawa: Affirmatif.
-Quel est donc le motif de votre absence à la marine nationale?
Lt Bawa: Que la courtoisie ne vous fasse pas masquer les mots, je suis en désertion certes mais c’est
une situation qui s’est imposée à moi et ce pour deux grandes raisons.
La première raison est d’ordre financier. Comme vous le savez, le premier acte qu’a posé Mr
Alassane Dramane OUTTARA après sa prise de pouvoir fut de geler les avoirs de nombreux ivoiriens
dont je fais partie. Cet état de fait me fut préjudiciable à plus d’un titre. J’éprouvais des difficultés
à me rendre à mon lieu de service, ensuite je n’avais pas le moindre sou pour faire vivre ma
famille, et enfin, il m’était impossible de scolariser ma progéniture. J’étais réduit à demander
l’aumône à tout le monde y compris à mes subalternes. Au quartier, les voisins se cotisaient pour
m’acheter des sacs de riz.
La seconde raison quant à elle est sécuritaire. Vous êtes sans ignorer qu’avoir défendu les
institutions de l’État pendant la crise dite post électorale est synonyme de crime impardonnable
pour ce régime, ce en contrariété avec toutes les vertus enseignées dans les écoles militaires. Ainsi
le mardi 03 mai de l’année 2011 aux environs de 09 heures du matin, des hommes en armes sont
arrivés à la Base annexe de la marine nationale au Plateau. Ils ont sur indications de marins, enlevé
au cours d’un rassemblement (les témoins ne manquent donc pas) le Quartier-maître de première
classe (QM1) DRI Bi Zanho et le Quartier-maître de deuxième classe (QM2) DIGBEU Daléba Jocelyn
qu’ils ont froidement exécuté à 300 m de là. Deux autres marins dont un officier avaient été pris
avec eux. Ils ont dû leur salut à la bonne volonté de quelques marins qui ont bien voulu plaider en
leur faveur. Ils n’ont eu droit qu’à des coups de crosse de fusil et des traitements humiliants à
l’image de ceux que subit le reste du pays. Ce qui a semblé très inhumain c’est que lorsqu’il s’est
agi de plaider pour faire relâcher ces infortunés. Les officiers présents ont rétorqué et je cite «
c’est une affaire entre eux les miliciens ». Jusqu’au moment où je vous accorde cette interview
aucune enquête n’a été ouverte par notre cher commissaire du gouvernement qui fut pourtant
avisé. J’ai moi-même échappé à cet escadron de la mort le mercredi 27 avril de la même année
dans cette base. Outre les faits ci-dessus cités, plusieurs frères d’armes dans la même situation que
moi furent enlevés et sont pour certains, portés disparus jusqu’à ce jour, d’autres furent purement
et simplement exécutés et d’autres enfin sont en prison très souvent sans jugement.
Comprenez-vous alors pourquoi je parle de « désertion forcée» ?
-Qu’est ce qui prouve que vous auriez subi le même traitement ?
Lt Bawa: Avec tous ces cas que je viens d’énumérer quelles preuves voulez vous que je donne
encore ? Ne me dites pas que vous vouliez que j’attende sagement que mon tour arrive pour me
comprendre ! Dans tous les cas moi j’ai préféré avoir tort que d’avoir raison à titre posthume.
-Que vous reproche-t-on ?
Lt Bawa: Rien de plus qu’un soldat ordinaire devrait faire lorsque sa patrie est attaquée. A cet
égard, permettez-moi de paraphraser un proverbe marocain qui dit « l’homme meurt pour sa patrie
ou pour sa famille »
-Des regrets ?
Lt Bawa: Que le Seigneur me pardonne s’il trouve un seul brin de regret en moi. On ne se repent pas
si l’acte que l’on a posé est juste devant Dieu.
-Ne craignez vous pas en signant de votre nom ?
Lt Bawa: Je vous retourne la question : ceux qui sont écroués en ce moment, qu’ont-ils fait de plus
grave que l’interview que j’accorde ? En supposant un tant soit peu que cet entretien n’ait jamais
eu lieu vous croyez que s’ils ont l’occasion de me mettre le grappin dessus ils vont juste me donner
une enveloppe pleine de billets de banque ?
Un enfant de Dieu ne fait pas les choses dans les ténèbres c’est pourquoi il se doit de faire et de
dire ce qui est juste.
-Aujourd’hui comment gagnez-vous votre vie?
Lt Bawa: Je loue d’abord le nom du très haut pour toute la grâce qu’il me fait et pour tout ce qu’il
fait dans ma vie. Ayant compris que l’environnement m’était très hostile en Côte d’Ivoire je me suis
mis à l’abri et c’est depuis cet abri que j’ai reçu l’appel du Seigneur JÉSUS. Puisque je me consacre
à l’oeuvre de l’Éternel mon père, je ne manque de rien.
-Le gouvernement a annoncé que la réconciliation est en marche et que tout le monde peut rentrer
et circuler librement. Que craignez-vous encore ?
Lt Bawa: C’est de cette Côte d’Ivoire dont des gens ont rêvé pour faire la guerre et endeuiller la
patrie ?
Si vous le demandez aux ivoiriens et qu’ils vous répondent qu’ils sont en sécurité, qu’ils ne sont pas
spoliés, qu’ils ne sont pas frustrés, qu’ils ne sont pas humiliés, alors tant mieux.
Si des officiers ne vous disent pas qu’ils se font empoigner et injurier par des officiers mariniers
(sous-officiers) et des matelots (soldats) du clan au pouvoir c’est que ça va vraiment. La
configuration même de cette armée et le comportement de certains laissent croire qu’il y a les Frci,
c'est-à-dire ceux qui ont gagné la guerre d’un côté, et les Fds c'est-à-dire ceux qui l’ont perdu de
l’autre. Des soldats indisciplinés (je ne parle pas d’indiscipline ordinaire) ne ratent aucune occasion
pour dire à des officiers qu’ils peuvent tout se permettre parce qu’ils ont gagné la guerre. Ils disent
tout ça et lorsqu'ils sont « titillés » ils appellent leurs deux numéros d’urgence : l’un en direction de
SEBROKO et l’autre vers Port-bouet. Suivez mon regard.
En ce qui me concerne, je pense que la situation ne s’est pas encore améliorée, elle s’est même
dégradée. L’effectif de mes frères d’arme emprisonnés, enlevés et exécutés a grimpé. Que l’on
libère nos amis ainsi je pourrais croire que ce n’est pas juste de la propagande. Dans tous les cas je
ne trouve pas particulièrement attrayantes les conditions sociales de ceux qui sont restés. Et puis je
me dois d’accomplir la mission pour laquelle mon Père m’a appelé.
-Pourrions-nous en savoir un peu plus sur cette mission ?
Lt Bawa: N’ayez crainte, elle est particulièrement divine
-Mon Lieutenant, un rapport de l'ONUCI vous cite comme étant le responsable des attaques contre
les cibles militaires en Côte d'Ivoire. Que répondez -vous?
Lt Bawa: Rien à dire. Que Dieu soit juge entre moi et l'ONUCI.
-Avez-vous un appel à lancer ?
Lt Bawa: Bien évidemment.
Je m’adresse d’abord aux frères d’arme en général et aux officiers en particulier : Le métier des
armes se pratique pour défendre les personnes et les biens, mais ce que nous constatons
malheureusement aujourd’hui en Côte d’Ivoire, c’est que vous êtes ceux là même qui sément la
désolation et le chaos dans les rangs des populations civiles, ceux là même qui supervisent la
spoliation des ivoiriens par d’autres ivoiriens ou des étrangers. Vous êtes ceux là même qui, assurés
d’une impunité absolue ôtent la vie à leurs semblables sans aucune retenue dans les villages et dans
les villes. Si vous avez apporté votre soutien et participé à cette rébellion meurtrière contre la Côte
d’Ivoire c’était donc pour installer un « no man’s land » ? Quand l’armée elle-même est le bourreau
du peuple celui-ci se réserve le droit de se défendre. Cela, feu le général GUEI Robert l’avait appris
à ses dépens.
Je vous invite à jeter un coup d’oeil à votre règlement des services et de discipline générale, il vous
sera donné de comprendre, si vous le désirez que votre comportement est en parfaite inadéquation
avec les principes les plus élémentaires de la fonction militaire. En refusant de corriger votre
attitude, vous vous faites tous coupables pour certains et complices pour d’autres du massacre et
de la souffrance du peuple ivoirien.
Mon deuxième message est à l’attention des dirigeants actuels : il vous suffit d’aimer le peuple et
vous verrez que vous ne serez pas obligés de le gouverner par la terreur comme vous le faites
présentement. Quand vous finissez vos campagnes de communication pour faire bonne presse
auprès des investisseurs étrangers et vous rentrez chez vous, comment faites-vous pour pouvoir
dormir, sachant pertinemment que vos concitoyens sont par vous massacrés chaque jour via vos
miliciens Frci et dozo ? Rendez à ce peuple la dignité, la quiétude et la justice qu’il mérite. Oui
rendez lui tout ce que vous êtes en train de confisquer. Si vous scrutiez le ciel, vous sauriez que
l’injustice que vous faites subir à cette paisible population n’est pas loin de vous retomber sur la
tête. Peut-être n’ai-je pas été assez explicite. Alors je dis «TROP C'EST TROP » !
Mon dernier appel est à l’endroit de tous les ivoiriens : sachez que celui là même qui a fait les cieux
et la terre ne peut vous punir indéfiniment, sachez que le salut de tous réside dans la prière et la
repentance sincère. JÉSUS CHRIST a déjà brisé les chaînes et ôté les bâillons. La justice que
l’Homme vous refuse est acquise en CHRIST.
Que Dieu sauve la Côte d’Ivoire.
SOURCE: ACC- Côte d'Ivoire