Alain CAPPEAU, Conseiller Spécial du Président Laurent GBAGBO: La Bérézina législative en Côte d’Ivoire
Le 15 décembre 2011 par Correspondance particulière - Les Ivoiriens ont voté ce 11 Décembre 2011, pour installer un ersatz de parlement en Côte d’Voire.
Le 15 décembre 2011 par Correspondance particulière - Les Ivoiriens ont voté ce 11 Décembre 2011, pour installer un ersatz de parlement en Côte d’Voire.
Ils ont voté à reculons, dans un vide représentatif assourdissant.
Seuls les propos irresponsables et inconsistants d’un président d’une CEI atone, auront quelque peu amusé la galerie, ici à Aboisso ou s’est fait occire le directeur de cabinet de M OUATTARA (tout un symbole !) là à Grand Bassam. « le taux de participation est courant et résulte de ce que la paix est revenue dans notre pays » Alors parce que nous avons un taux de participation éculé, c’est grâce à une paix retrouvée ! Est-ce que ça ne saurait pas plutôt le contraire ? Si vous aviez souhaité avoir une élection totalement apaisée, comme le dirait votre ministre de l’intérieur, il eut fallu avoir 99% d’abstention, vous auriez alors validé un scrutin tout en vous assurant d’une totale sérénité, mais est-ce cela la démocratie ? J’en doute, est-ce cela des élections inclusives Monsieur OUATTARA ? J’en doute ou alors nous n’avons pas les mêmes repères!
L’autre solution eut été de bourrer les urnes, ça a marché une fois, ça aurait pu marcher une deuxième fois. Mais là vous allez devoir faire preuve de créativité pour montrer au monde entier, c'est-à-dire aujourd’hui à plus personne « qu’à vaincre sans péril on triomphe sans gloire »
La démocratie à la sauce Ivoirienne d’aujourd’hui, quand on y réfléchi bien, c’est le système le plus incongrue qui soit, faisant plus appel aux notions de folies douces qu’aux notions de sagesses. On voit bien au travers de ces élections législatives calamiteuses, que la société Ivoirienne n’est plus formée d’individus, mais de groupuscules qui dialoguent à l’intérieur de leur monde, d’une manière totalement partisane et codée donc non représentative de tous les courants de pensées.
Cette société politique Ivoirienne devient de fait déliquescente, tout en se reposant sur un leurre démocratique qui n’est au final plus qu’un idéalisme absurde.
Il convient, si on souhaite avoir un tant soit peu de crédibilité, de prendre un peu de hauteur dans ses analyses et ne pas considérer le vulgum pecus comme un demeuré, messieurs les présidents à vie de la CEI ou de la commission dialogue et vérité !
Ca n’est pas compliqué de dire on s’est trompé, on s’est raté, on est des amateurs, couvrez-nous de goudron et de plumes, mais non ! On est radieux avec 20% de suffrages exprimés, ce qui ne correspond même pas au pourcentage de ceux qui se sont exprimés pour Monsieur OUATTARA lors du premier tour de la campagne Présidentielle. On ne parlera pas du deuxième tour, ça serait désobligeant, pour ceux qui ont été bernés, du côte du parti historique du pays et qui se retrouvent aujourd’hui une main devant une main derrière sans plus pouvoir quêter ! Chez moi on dit « ça n’est pas la peine du dire au bossu qu’il a une bosse ».
Dans ce simulacre d’élections, même les Pro OUATTARA n’ont pas voulu s’exprimer ! Et pourtant ils avaient plus de 25000 treillis des forces nouvelles pour les protéger ! C’est dire si la paix règne au pays Monsieur BAKAYOKO!
Quant aux observateurs de l’ONUCI de la CEDEAO ou d’ailleurs, on évitera de trop se répandre, si on considère les lots de casseroles qu’ils traînent depuis les observations tronquées de la Présidentielle. Ils sont d’un autre temps, du temps ou ils avaient le bénéfice du doute, quant à leur probité. Etre has been a aussi un côté flatteur.
Mais quand même ! Ils ont observé quoi au juste? Un désert démocratique ou un naufrage du multipartisme ! Peut être bien les deux. Et malgré cela, chez les Pro OUATTARA tous sont des bienheureux, du moins en apparence, tout le monde se congratule, la main sur l’arme blanche, c’est à croire que leur répétitions incantatoires visant à se louer les uns les autres ça marche, jusqu’au jour où chacun s’apercevra qu’il étreint son ami de jamais, pour mieux l’étouffer.
Trêve de plaisanteries, tous ces fumailleurs qui continuent de nous faire prendre des vessies pour des lanternes ont encore réussi leur coup, ils ont drapé ces élections dans une robe de bure biblique, en nous assénant des vérités assertoriques, valant comme parole d’évangile. La manipulation, toujours et encore la manipulation.
Mais tout à une fin et plus les menteurs s’enfoncent dans leurs erreurs, plus ils devront avoir bonne mémoire car il n’est point de secrets que le temps ne révèle.
J’entends dire ici et là qu’on a été, voter pour tourner la page et retrouver la paix ! Mais ça n’est pas si simple que ça, s’il fallait mettre la poussière sous le tapis ou faire la politique de l’autruche pour retrouver la paix, tout le monde le ferait tout le temps !
De surcroit le peuple n’ayant pas voté donc on n’a donc pas tourné la page, et en conséquence pas retrouvé la paix. Je n’essaie pas ici de faire de la rhétorique gratuite, car la situation est tristement affligeante, j’essaie simplement de démontrer l’absurdité de propos irresponsables.
La page ne peut pas être tournée tant que l’énigme des élections présidentielles d’Octobre/Novembre 2010, n’est pas élucidée, tant qu’on ne sait pas qui a tiré la fève du gâteau, tant que le Président GBAGBO ne retrouve pas sa place, d’une manière ou d’une autre, dans le concert politique Ivoirien, tant que les crimes datant de 2002 et d’après, perpétrés par les rebelles ne seront pas justement punis, tant que nos concitoyens exilés ne seront pas de retour dans leur pays, tant que les prisonniers politiques pro GBAGBO détenus illégalement au travers de la Côte d’Ivoire ne seront pas libérés et lavés de toute suspicion.
On ne peut pas d’un coup de baguette magique passer tout ça en pertes et profits et repousser aux calendes grecques la recherche de solutions aux problèmes.
On a assisté ce Dimanche 11 Décembre 2011 en Côte d’Ivoire à une première électorale qui a été un bide retentissant, une Bérézina en termes de mobilisation électorale et qui, en désavouant sévèrement le régime des dragonnades de M. OUATTARA, a fait grogner les parrains du continent. On n’est pas contant du côté du Faubourg saint honorée ! On a assisté à un naufrage institutionnel ramenant le parlement Ivoirien au rang d’une Douma stalinienne.
Attendons de voir maintenant comment cette assemblée ethnicisée à l’extrême va, au terme de petits arrangements entre amis, distribuer les satisfécits.
Les voix de la démocratie comme celles du seigneur étant impénétrables, il se pourrait que par l’opération d’un saint esprit Dioula, un don de fin d’année puisse encore réserver quelques bonnes surprises à un électorat potentiel emmuré et médusé, en faisant que par enchantement , au final un taux de participation inflationniste naisse, entre un âne et un bœuf.
Sachons faire confiance aux prestidigitateurs encore aux manettes que son Yacouba et Bakayoko pour nous concocter, dans leur labo électoral une de leur potion énergisante ! Bref. Ne vaut-il pas mieux tourner tout ça en dérision, plutôt que de jouer les Don quichotte et ferrailler dans une entreprise de décervellement! Les jours à venir nous le diront.
En conclusion, je dirais que face aux résultats de cette élection législative qui va être un boulet de plus pour l’équipe en place, et qui ne sera au final qu’un épiphénomène, dans le chaos premier que redécouvre la Côte d’Ivoire, il va ne pas falloir se faire intoxiquer par les mouvements d’appareils qui ne seront que de la poudre aux yeux, ou par les déplacements intempestifs et coûteux des uns et des autres ( je pense au voyage initiatique de Soro chez l’oncle Sam), pour nous faire oublier notre mémoire, celle qui est pour nous, les Pro GBAGBO aux ordres de nos cœurs.
Alain CAPPEAU
Conseiller Spécial du Président Laurent GBAGBO.
Nommé par décret N°2007584 en date du 21 Septembre 2007.