Scandale/3e mandat anticonstitutionnel: Alassane Ouattara investi candidat à la présidentielle d’octobre

Par Ivoirebusiness - Scandale/3e mandat anticonstitutionnel. Alassane Ouattara investi candidat à la présidentielle d’octobre.

Stade Houphouët-Boigny, à Abidjan, venus soutenir, samedi 22 août 2020, le président ivoirien Alassane Ouattara investi candidat à la présidentielle d’octobre. Issouf SANOGO.

Le président ivoirien Alassane Ouattara a été investi ce samedi 22 août au stade Félix Houphouët Boigny à Abidjan, candidat de son parti à l’élection présidentielle du 31 octobre prochain, en violation flagrante de la constitution qui lui interdit de briguer un 3e mandat, a appris un journaliste d’Ivoirebusiness.

Il se présente sous la banniere de son parti le RHDP après la mort brutale de l’ex-Premier ministre, Amadou Gon Coulibaly, son dauphin désigné et candidat du RHDP à l’élection présidentielle de 2020.
Les militants de son parti, conviés pour la plus part en cars moyennant des espèces sonnantes et trébuchantes, ont rempli par les gradins du stade Félix Houphouët Boigny.

Pour le chef de l’Etat, c’est la « situation exceptionnelle » de la mort d’Amadou Gon Coulibaly qui l’a contraint à renier sa parole donnée le 5 mars 2020 à Yamoussoukro devant le congrès.
Un argument un peu court et un échec de sa politique de renouvellement des générations, selon plusieurs analystes qui ne croient pas à un quelconque sacrifice de sa part.

La preuve, partout dans le pays, des manifestations ont lieu pour exiger son départ du pouvoir et le respect de la constitution.

« Pas besoin de mettre des troncs d’arbres, de casser des bus ou de brûler des maisons pour empêcher quelqu’un d’être candidat. Ils font cela parce qu’ils ont peur », a déclaré Alassane Ouattara.

« Parce qu’on ne peut pas gagner, on veut brûler le pays », a-t-il ajouté oubliant la répression policière des manifestants par la police et la gendarmerie, avec leurs supplétifs des microbes criminels qui attaquent les manifestants aux mains nues avec des machettes.

L’ONG Amnesty international a d’ailleurs mis en garde le régime Ouattara contre l’interdiction des manifestations, un droit constitutionnel , et l’utilisation des voyous microbes pour attaquer les manifestations éclatées contre un 3e mandat dans tout le pays.

« Qui peut oser dire qu’il connait mieux la Constitution que moi ? », a déclaré le président candidat pour se dédouaner qu’il n’a pas violé la constitution comme l’ont affirmé les rédacteurs de la constitution, le professeur Ouraga Obou en tête, et les éminents professeurs de Droit constitutionnel comme le professeur Martin Bléou.

Selon plusieurs analystes, germes d’une crise politique majeure comme au Mali, sont désormais plantés en Côte d’Ivoire.

D’ailleurs selon un haut responsable américain, Herman Cohen ancien secrétaire d’Etat adjoint des Etats Unis, "le président Alassane Ouattara doit retirer sa candidature sinon la rue comme au Mali pourrait l'emporter".
Nous y reviendrons.

Eric Lassale