Mobilisation autour de Gbagbo, le 15 octobre : Sokouri Bohui , “110 meetings d’ouverture dans les DDC”

Le samedi 09 octobre 2010 par Notre Voie - Dans les causeries du vendredi qui paraissent exceptionnellement ce samedi, le député

Martin Sokouri Bohui, secrétaire national aux élections du Front populaire ivoirien.

Le samedi 09 octobre 2010 par Notre Voie - Dans les causeries du vendredi qui paraissent exceptionnellement ce samedi, le député

Martin Sokouri Bohui invite les Ivoiriens à se mobiliser pour voter effectivement le 31 octobre. Notre Voie : Vous avez représenté le président-ccandidat Laurent Gbagbo à la cérémonie de remises des documents électoraux (affiches, spécimens de bulletin de vote et le disque dur contenant la liste électorale définitive). Quelle signification revêt pour vous cette cérémonie ? Martin Sokouri Bohui : Nous étions deux à représenter le président de la République à cette rencontre. Il y avait Alain Dogou et moi-même. Cette rencontre constitue de mon point de vue, une étape décisive pour la tenue des élections le 31 octobre 2010. Nous avons les spécimens de vote pour apprendre à voter, nous avons les affiches pour faire campagne. Dans le même temps, les cartes nationales d’identité sont en train d’être distribuées. Cela signifie que le 31 octobre est irréversible. Maintenant que nous avons la liste définitive, nous demandons à tous les directeurs départementaux de campagne (Ddc) d’aller à la rencontre de tous les électeurs de chaque bureau de vote. Faire les meetings, c’est bon parce que cela participe de la campagne, mais il est encore mieux de se familiariser avec chaque électeur avant le jour J. une politique de rencontre avec les autochtones et les différentes communautés de chaque bureau de vote (Bv) doit être mise en œuvre afin qu’aucun électeur ne soit négligé. Une voix est égale à une voix. Il faut, pour ce faire, confier, à chaque Bv, un responsable qui doit encadrer les électeurs dudit Bv avant et pendant l’élection. Nous l’avons dit plusieurs fois et nous le répétons, l’élection de cette année n’est pas une élection ordinaire. Il s’agit de sauver notre pays. Il en ressort que nous devons tous être mobilisés. Dans la semaine de l’élection, nous devons surseoir à tout (voyage, funérailles et tout autre chose qui peut nous tenir loin du lieu de vote). Les responsables des Bv devront justement s’assurer que les électeurs inscrits dans leur Bv sont tous mobilisés et prêts à voter effectivement. N.V. : Initialement, l’ouverture de la campagne était prévue pour le 14 octobre.

Mais, depuis un moment, l’on parle du 15 octobre. Est-ce que vous confirmez la date du 15 ?

M.S.B. : La campagne électorale dure 15 jours. Elle commence donc effectivement le vendredi 15 octobre pour prendre fin le vendredi 29 octobre 2010. Du 15 au 29, cela fait bien 15 jours. La confusion est venue du fait que le 15 commence à partir du 14 à minuit. Le 14, c’est le dernier jour de la précampagne. N.V. : Qu’est-ce que la majorité présidentielle (Lmp) prévoit ce jour-là ?

M.S.B. : Le 15 octobre, au moment où le président Gbagbo est à Man pour l’ouverture nationale de la campagne, chacune des 110 DDC doit organiser, dans sa zone, un meeting d’ouverture.

Ces meetings peuvent être animés par les DDC ou les grands orateurs. Tous les Dlc doivent se mobiliser pour ces meetings départementaux. Il s’agira, pour nous, de faire une démonstration de force sur l’ensemble du territoire aussi bien au niveau de la participation de nos parents à ces meetings que celle des cadres. Ça sera, pour nous, l’occasion de compter dans chaque département les cadres qui ont décidé de soutenir la candidature de Gbagbo. Les Ddc doivent organiser, dès maintenant, le rappel de tous les fils et filles de leur localité qui ont fait le choix de la République. Ces meetings d’ouverture doivent être filmés par des caméras publiques ou privées et les films acheminés vers la direction nationale de campagne où le service de communication se fera fort de les faire diffuser dans nos temps d’antenne. La Dnc porte un intérêt particulier à ces meetings d’ouverture, parce que nous devons montrer, dès le début de la campagne officielle, que les jeux sont déjà faits. N.V. : La précampagne bat son plein et le discours du candidat du Rdr est de plus en plus porté sur la paix et la réconciliation. Est-ce que vous y croyez ? M.S.B. :

Nous n’avons pas à y croire ou à ne pas y croire. Mais nous constatons comme vous qu’il y a un changement de ton positif qu’il faut saluer. Si Ouattara, qui a envoyé la guerre dans ce pays et qui de tout temps tient des propos guerriers, renonce à la violence, nous ne pouvons que nous en réjouir. Et nous espérons que ce n’est pas seulement un discours électoraliste, mais un changement réel et sincère de comportement. Car notre combat de toujours est de faire en sorte que les Africains comprennent une fois pour toutes que la violence et les coups d’Etat ne peuvent que conduire l’Afrique dans l’abîme. Si Ouattara peut le comprendre, c’est tant mieux. C’est bien ce changement de ton, mais si Ouattara veut que les ivoiriens le prennent au sérieux, il devrait commencer par demander pardon pour tout le mal qu’il a causé à la Côte d’Ivoire avec sa sale guerre. Cet acte de repentance doit être le préalable à tout autre discours. Car ce monsieur nous a habitués à dire une chose et à faire le contraire. On se souvient que, lors du référendum sur la Constitution en 2000, il avait appelé à voter oui et nuitamment, il a fait campagne pour le non. On se souvient également qu’il a accepté que son parti entre dans le gouvernement du 5 août 2002 et, un mois après il a déclenché la guerre. Ouattara n’est donc pas un homme fiable. Les seuls cas où il respecte sa parole, c’est quand il veut faire le mal. N.V. : Le président Gbagbo est en précampagne. Après deux semaines sur le terrain, quel bilan peut-on faire à mi-parcours ?

M.S.B. : La plupart des localités visitées pendant ces deux semaines sont des localités jugées favorables aux adversaires du président Gbagbo. Mais nous avons été agréablement surpris par la mobilisation des Ivoiriens à chaque passage du candidat de La Majorité présidentielle. Si le chef de l’Etat fait un tabac dans les zones favorables à ses adversaires, c’est que, vraiment, il n’y a rien en face et que son élection dès le premier tour ne fait l’ombre d’aucun doute. Car, à partir du lundi 11 octobre, il attaque les zones qui lui sont favorables par Alépé et il termine par Abidjan. La seule chose qui reste à faire aujourd’hui pour confirmer la victoire du président Gbagbo au premier tour, c’est de se mobiliser pour être présents dans les urnes le 31 octobre. Chaque électeur doit se dire qu’il doit être le premier à voter dans son bureau de vote. N.V. : Aujourd’hui, le président Gbagbo va être officiellement investi à l’hôtel Ivoire candidat de la Majorité présidentielle. Quel sens peut-on donner à cet événement ? M.S.B. : L’investiture d’un candidat est toujours un moment fort. C’est ce jour-là que le candidat est officiellement présenté à la nation et au monde entier. C’est aussi ce jour-là que le candidat dévoile son programme. C’est donc un moment très attendu. Car c’est à ce moment que les gens qui ne font pas de politique et qui sont donc neutres se décident pour voter tel ou tel autre candidat. C’est enfin à ce moment que tous ceux qui soutiennent ouvertement le candidat, le manifestent et le montrent bruyamment. C’est donc un moment extrêmement important. Car une entrée en campagne a toujours un effet sur le reste de la campagne. C’est pourquoi nous ne devons lésiner sur aucun moyen pour faire de l’investiture d’aujourd’hui un évènement inoubliable. Le Palais des Congrès compte 1500 places.

Mais il faut que tout autour de ce palais soit noir de monde. Il y aura des écrans géants pour retransmettre ce qui se fait à l’intérieur. Il n’y a donc aucune inquiétude à se faire. Aujourd’hui est donc un grand jour pour la Côte d’Ivoire et pour les Ivoiriens. Leur candidat Laurent Gbagbo va être officiellement présenté au monde entier. Ils doivent se dire que la mobilisation de ce jour est le point de départ de la victoire du président Gbagbo et que cette mobilisation doit être rééditée le 31 octobre dans les urnes.

Entretien réalisé par Boga Sivori