Coup de tonnerre : Mabri Toikeusse accusé de préparer une insurrection meurtrière contre le régime depuis Danané

Par Ivoirebusiness - Coup de tonnerre. Mabri Toikeusse accusé de préparer une insurrection meurtrière contre le régime depuis Danané.

Une du quotidien L'Essor du 19 mars 2020.

Le président de l’UDPCI, Dr Mabri Toikeusse Abdallah, ministre de l'Enseignement supérieur et de la recherche scientifique, a du souci à se faire.
Il vient en effet d’être accusé de tentative de déstabilisation du régime d’Alassane Ouattara, en collaboration avec l’ancien-chef de guerre du Liberia, prince Johnson, par la préparation d’une insurrection meurtrière à partir de la ville de Danané, dans l’Ouest frontatier avec le Liberia voisin.

Il est notamment accusé de vouloir renverser le régime d’Alassane Ouattara en s’appuyant sur sa base ethnique, les Dans, et en ayant recours à des mercenaires libériens liés à prince Johnson.
L’accusation est extrêmement sérieuse selon plusieurs analystes, si bien que l’information barre même la Une du quotidien pro-Ouattara, L’Essor, de ce jeudi 19 mars 2020 qui titre :

« Déstabilisation de la Côte d’Ivoire
Mabri Toikeusse prépare une insurrection meurtrière depuis Danané
Toutes ses connexions avec le chef-rebelle prince Johnson du Liberia
Le rôle joué par son chef de cabinet ».

Selon une source bien introduite, il paye ainsi son affront et sa défiance vis-à-vis du président Alassane Ouattara, en s’opposant à la désignation du Premier ministre Amadou Gon Coulibaly comme le candidat du RHDP à l’élection présidentielle de 2020.

« Je suis un homme de conviction et je préfère dire ce que je pense. Ne prenons pas des engagements d’une heure dans une salle, qui par la suite ne reflèteront pas la réalité sur le terrain », avait-il émis comme réserves à la désignation de Gon Coulibaly lors de ce dernier conseil politique du RHDP.

La machine RHDP aurait décidé de lui faire payer comme à Guillaume Soro, sa volonté de se présenter à l’élection présidentielle de 2020 contre le Premier ministre.
Car comment se fait-il que ce soit maintenant qu’il soit accusé, s’interrogent plusieurs analystes ?

A-t-il pu préparer un tel projet de longue date sans que cela ne se sache, poursuivent-ils ?

Cela rappelle étrangement les accusations de « tentative de déstabilisation et détournement de deniers publics » portées contre Guillaume Soro après l'annonce de sa candidature à l’élection Présidentielle de 2020.

Déjà, le pouvoir a mis aux trousses de Mabri ses hommes de mains issuent de la même région que lui à savoir Albert Flindé, Sidiki Konaté, et Evariste Meambly.

Ces derniers ont déjà commencé le travail de sape, en véhiculant l’information dans la région du Tonpki (Man, Danané, etc…) selon laquelle Mabri a humilié la région au dernier conseil politique du RHDP, et que sa gestion locale du parti laisserait à désirer.

L’idée est de le couper de sa base arrière et de sa base régionale, avant de lui porter le coup de grâce par une arrestation spectaculaire pour tentative de déstabilisation du régime en liaison avec des mercenaires libériens.

D’autres dossiers comme sa gestion catastrophique du recensement général de la population et de l’habitat (RGPH) en 2014 où plusieurs milliard de Fcfa ont été détournés, sont en train d’être réactivés par le régime pour l’accuser de crimes économiques et mettre la main sur tous ses comptes bancaires et autres biens meubles et immeubles.

La méthode a été expérimentée à plusieurs reprises sur les dignitaires pro-Gbagbo et sur des dignitaires pro-Ouattara en disgrâce comme Guillaume Soro, comme mentionnée ci-dessus.

Nous y reviendrons.

Eric Lassale