Côte d'Ivoire: "Pourquoi l'opposition est atone et aphone là où une ligne claire est attendue ?", Par Dr Claude Koudou

Par Ivoirebusiness/ Débats et Opinions - "En Côte d'Ivoire, c'est une alternative qu'il faut et non une alternance. Y en a MARRE !", Par Dr Claude Koudou.

Dr Claude Koudou.

D'abord, commençons par dire qu'un parti politique n'est pas une secte ni une religion ni un club.

En fait, on peut dépenser beaucoup d'énergie. Mais si la démarche n'obéit pas à une stratégie pertinente, cela se réduit inéluctablement à un brassage de vent.

Ensuite, il faut admettre que monsieur Ouattara est le pur produit de nos dénégations, de notre angélisme, de notre manque d'humilité et de nos inconséquences. Malgré cela, nous poursuivons dans des entêtements et la pensée unique là où il nous faut nous concerter pour notre avenir commun.Il faut également dire que ce pays nous appartient à nous tous.

Cela dit, on peut se demander si l'opposition est trop bourgeoise pour :

- Ne pas se saisir des aspirations du peuple ?
- Ne pas avoir tiré toutes les leçons de la crise postélectorale au point de se diviser dans des intrigues ?
...

Y en a marre ! Pourquoi atonie et aphonie là où une ligne claire est attendue ?

Des années durant, soit depuis 2002, nous luttons et travaillons à résister contre une vague de déstabilisations et de crises. Les acquis d’étapes de ce combat ne doivent donc pas être détournés et confisqués par quelques uns. En fait, quand on regarde faire, certains peuvent penser que nous sommes d'accord avec leurs pratiques.

Ensuite, il faut rappeler que Henri Konan Bédié a dirigé la Côte d'Ivoire. Il est parti par un coup d'État le 24 décembre 1999 ;
Laurent Gbagbo a dirigé ce pays. Il est parti par un coup d'État.
Et Alassane Dramane Ouattara est au pouvoir.

De chacune des trois gouvernances, les Ivoiriens et autres observateurs de la vie sociopolitique savent les réalités. Avec tout ce que le pays connaît depuis, et sous l’éclairage de la liberté d’expression que la proclamation du multipartisme a consacrée, est-ce qu’on peut expliquer aux Ivoiriens pourquoi la contradiction est vécue comme une insulte ; comme une offense ou comme de la défiance ?Il est intéressant de partager qu’en France, le Parti socialiste et les Républicains ont explosé parce que les responsables de ces partis refusaient de se remettre en question.

Y en a marre ! La construction d’un pays développé et moderne ne se fait pas sans la synthèse d’idées contradictoires

En âme et conscience, nous avons décidé de partager un idéal qui sous-tend le débat d’idées, la tolérance et le progrès.Sachant cela, il n’est pas convenable de subir des états d’âme et des effets d’émotion d’ayant-droits couronnés ou autoproclamés là où la moindre acceptation de la raison pourrait nous faire gagner. Quand on a lu le livre « la vérité et la justice » de Laurent Gbagbo et feu François Mattéi, on ne peut pas comprendre pourquoi ceux qui ont des idées novatrices et pertinentes à la mesure des enjeux sont ostracisés et diabolisés.
A l’évidence, dans aucun pays du monde, il n’y a eu de développement avec des pratiques archaïques et des idées totalement dépassées qui cultivent l’en-soi.
Par ailleurs, dans l'Etat actuel des institutions et organes électoraux, comment Bédié et Gbagbo gagneront-ils une élection présidentielle ? Le penser n’est pas une offense.EN tout cas, ce peut être tout sauf de la naïveté. C’est aussi uneconsidérationqu’il faut également entendre dans le cadre du débat contradictoire.Puisque sans remonter trop loin dans le passé et tout près de nous, les élections municipales ont encore montré que devant le violent Ouattara, personne ne gagnera l'élection suprême si ce n’est que le candidat du pouvoir soit déclaré vainqueur. Alors qu’arithmétiquement, ce pouvoir ne peut pas gagner l’élection présidentielle dans ce pays. Il est à fait judicieux de comprendre que pour que la Côte d’Ivoire se relève, il faut que dans un vaste mouvement de rassemblement, il y ait un partage de rôles. Il s’agit d’établir des passerelles et commettre des experts dont les réflexions prospectives peuvent bâtir les jalons d’un rapport de forces.

Y en a marre ! Pourquoi l'on veut que par solidarité, on avale des incohérences dont on voit qu’elles s’apprêtent encore à nous conduire dans le mur ?
On nous dit à chaque fois : "l'opposition sait ce qu'elle fait ..."
Alors qu’il n’y a aucun signal qui le montre.De notre point de vue, Laurent Gbagbo se bat là où il est avec les moyens dont il dispose. Les autres acteurs doivent jouer leur rôle plutôt que d’attendre la magnanimité de Dieu là où nous ne nous aidons pas nous-mêmes. La seule chose qui vaille aujourd'hui, c'est que tous les Ivoiriens se rassemblent pour mettre fin à ce pouvoir qui veut tout pour un clan et rien pour les Ivoiriens.Et des recettes existent qui ne sont ni violentes ni anticonstitutionnelles.

C'est donc de tout ce qui précède que nous pensons que c’est une alternative qui mettra fin à des pratiques égoïstes pour bâtir une Côte d’Ivoire pour le peuple. La jeunesse a besoin d’une espérance. Elle ne peut s’accrocherindéfiniment à des incantations et à des slogans.
Y en a marre ! Enfin, il faut retenir que la force de la conviction nous inspire souvent des idées justes. Prenons-nous en charge et balayons la peur. C’est mon point de vue.

Une contribution de Dr Claude Koudou

NB: Le titre est de la rédaction.