Côte d'Ivoire: Journée de la paix sous le signe de la décapitation politique, Par Ferro Bally

Par Lhorizoninfo.net - Journée de la paix sous le signe de la décapitation politique, Par Ferro Bally.

Manifestations à M'BATTO le 31 octobre 2020 contre un 3e mandat anticonstitutionnel d'Alassane Ouattara. Image d'archives.

VAIN MOT. Aujourd’hui, c’est le 15 novembre. C’est une date que Félix Houphouët-Boigny a décrétée comme la journée nationale de la paix en Côte d’Ivoire. Il considérait la paix comme la seconde religion du pays.

“La paix, ce n’est pas un vain mot, c’est un comportement”, repétait-il à l’envi.En cette année 2020, cette journée tombe en pleine surchauffe politique, au milieu des bains de sang et des dizaines de morts des rivalités meurtrières.

La paix a déserté le pays pour devenir un vain mot.Pour preuve, le Prix UNESCO pour la recherche de la paix que Houphouët-Boigny a créé, en 1989, est à l’arrêt. Depuis deux ans, il est victime des rivalités entre ses disciples Henri Konan Bédié, le protecteur du Prix, et Alassane Ouattara, le chef de l’État, qui dilapident son héritage politique dans une interminable guéguerre.

Et dans ce beau pays qui, contre son destin, semble avoir conclu un pacte avec le diable avec nos politiques toxiques, l’ONU et l’UNESCO ont choisi deux ambassadeurs pour participer à préparer le terrain de la paix: Alpha Blondy et A’Salfo.

Ces deux grands artistes devraient impacter les Ivoiriens dans le sens de la culture de la paix. En dehors de pompeuses caravanes de la paix et d’illusoires concerts de la paix, ils ont démissionné. Dans ce pays à feu et à sang, ils ne se rendent sur aucun théâtre des affrontements intercommunautaires et n’interpellent aucune des parties en conflit.

Ils assistent, en spectateurs, à la descente aux enfers d’un pays, le leur, où “la démocratie bananière”, comme le chantait Blondy, est en train de “conduire à la guerre civile”.

F. M. Bally

Le titre est de la Rédaction