Côte d’Ivoire: Enfin ! Gbagbo parle politique !

Daoukro sésame ! Ouverture de bal. Enfin, Laurent Gbagbo a « ouvert » la bouche ! Et ce, depuis le 17 juin 2021 qu’il est rentré en Côte d’Ivoire après dix années de prison, à Korhogo et à la CPI. Quand après la causerie de l’ancien président de la République Laurent Gbagbo avec ses parents le 28 juin à Mama, un doyen et moi analysions cet exposé, je lui ai dit : « Moi, j’estime que Gbagbo n’a pas encore parlé.

Je considère que je n’ai rien entendu. Parce que le Gbagbo que moi j’attends, c’est celui qui a été envoyé à la CPI par la politique et qui rentre chez lui en tant qu’homme politique acquitté, libre. C’est donc le Gbagbo politique que j’attends, et ce Gbagbo-là, n’a pas encore dit un mot ; il continue de pleure, je suis patient ».

Entre le 17 juin 2021 et le 09 juillet 2021, il a tenu à faire une clarification matrimoniale. D’accord par un communiqué de demande de divorce conjugal, ensuite l’expression publique de sa reconnaissance à sa « petite femme », enfin, les affichages publics, les images avec cette compagne. Désormais, c’est clair dans nos esprits, Laurent Gbagbo a tourné une page. Mais tout va bien, puisqu’elle n’est que domestique et non, pour le moment, politique.

C’est alors qu’arrive Daoukro. Daoukro qui ne peut qu’être politique. Quand Mama et Daoukro se rencontrent, même les seules vibrations sont déjà politiques. Ainsi arrive le Gbagbo que j’attendais : le politique. Gbagbo a ouvert enfin la bouche et j’ai entendu : « J’ai suivi l’actualité politique ivoirienne, comme le 3ème mandat. J’étais à Bruxelles quand j’ai suivi le braquage. »

Je me suis dit « Enfin ! C’est lui ! » Et j’entends encore : « J’ai dit qu’il ne fallait pas un 3ème mandat, parce qu’en Afrique, on a un problème et un seul problème. Nous écrivons les textes, et puis on les froissé et on les jette. Un texte écrit est fait pour être respecté. »

Mais notre Gbagbo original n’a pas fait que parler un peu, il a promis… dire des vérités : « Il faut se dire les VÉRITÉS au moment où il faut les dire. Il faut se dire les VÉRITÉS pour que les VÉRITÉS guérissent, et pour que les VÉRITÉS soignent.

Et il ne faut pas les dire pour blesser. Je ne dirai pas des vérités pour blesser mais je dirai les VÉRITÉS qui doivent guérir. C’est pour ça que je suis à Daoukro. » Daoukro, top départ d’une reprise de service.

Maintenant, je peux dire que Gbagbo a parlé un peu ! Il a parlé enfin… politique ! Nous y sommes ! Vivement que le service reprenne résolument et qu’il atteigne la croisière.

Germain Séhoué