Afrique: "Partenariat stratégique" afro-arabe sur fond d'inquiétudes sur le Soudan

SYRTE (Libye) (AFP) le 11.10.2010 - Les chefs d'Etat arabes et africains, réunis dimanche à Syrte, en Libye, s'apprêtent à lancer un "partenariat stratégique",

De Afp. Syrte, le 10 octobre 2010.

SYRTE (Libye) (AFP) le 11.10.2010 - Les chefs d'Etat arabes et africains, réunis dimanche à Syrte, en Libye, s'apprêtent à lancer un "partenariat stratégique",

sur fond d'inquiétudes sur le Soudan menacé de partition.
Ce deuxième sommet afro-arabe, qui se tient 33 ans après une première réunion organisée au Caire en mars 1977, doit adopter une "stratégie de partenariat" et un plan "d'action commun" pour une coopération économique et politique entre les pays arabes et les Etats africains.
Ce sommet "est l'aboutissement d'une prise de conscience de la nécessité de transformer la coopération afro-arabe en un véritable partenariat stratégique doté de plans d'action", a déclaré le président de la Commission de l'Union africaine, Jean Ping, à l'ouverture de la réunion.
Le projet de "la stratégie de partenariat", dont l'AFP a obtenu une copie, prévoit de renforcer le dialogue politique, sur la paix et la sécurité ainsi que la coopération dans les secteurs financier, commercial et du développement" et d'encourager l'investissement et le commerce entre pays africains et arabes.
Il vise également à "encourager l'investissement et le commerce et renforcer la coopération dans les domaines de l'énergie, de l'environement, des ressources hydrauliques, et dans l'agriculture et la sécurité alimentaire".
M. Ping a appelé dimanche les riches pays arabes à investir en Afrique pour aider le continent à sortir de "la marginalisation économique".
"Les Etats frères arabes disposent de vastes réserves d'épargne, de ressources financières considérables et d'immenses capacités d'investissement. Nous pouvons nous rendre complémentaires", a déclaré M. Ping devant les dirigeants arabes et africains.
"L'Afrique cherche à sortir de la marginalisation économique dans laquelle elle est confinée et ce, notamment par le biais du renforcement des investissements et de l'intensification du commerce", a-t-il dit, estimant que la proximité géographique entre pays africains et arabes représentait "un avantage certain".
"Disons-le clairement: ce sommet est celui de l'investissement des capitaux arabes en Afrique", a déclaré de son côté le numéro un libyen Mouammar Kadhafi, estimant que les pertes subies par les pays arabes lors de la crise financière mondiale auraient pu être évitées si ces derniers avaient investi en Afrique.
Le sommet auquel participe le président soudanais Omar el-Béchir se tient sur fond d'inquiétudes sur la stabilité au Soudan, à l'approche d'un référendum au cours duquel le Sud Soudan pourrait opter pour l'indépendance. Un second référendum est prévu simultanément le 9 janvier sur le statut de la région contestée d'Abyei, située à la lisière du Nord et du Sud du Soudan.
Les deux référendums "continuent d'être une source d'inquiétude vue la complexité des problèmes d'avant et d'après-référendum, qui doivent être résolus", a indiqué M. Ping.
Le colonel Kadhafi a prévenu de son côté qu'une partition du Soudan pourrait devenir une "maladie contagieuse" qui menacerait d'autres pays de la région.
Le secrétaire général de la Ligue arabe, Amr Moussa, a affirmé quant à lui qu'il craignait "l'impact du référendum sur la sécurité et la stabilité dans une vaste partie de l'Afrique et du Moyen-Orient", soulignant la nécessité d'une "bonne préparation".
Dans un projet de "déclaration de Syrte", dont l'AFP a obtenu une copie, les chefs d'Etat arabes et africains soulignent la nécessité de "respecter la souveraineté du Soudan, son intégrité territoriale et son indépendance" et affirment leur "refus total de toute tentative de porter atteinte à sa souveraineté, son unité, sécurité ou stabilité".