Côte d’Ivoire : Hilary Clinton à Abidjan pour recadrer Ouattara

Publié le samedi 14 janvier 2012 | IVOIREBUSINESS – Hilary Clinton, la secrétaire d’Etat américaine, se rendra à Abidjan du 16 au 17 janvier 2012, pour exprimer son mécontentement au gouvernement d’Alassane Ouattara.

Hilary Clinton. De afp.

Publié le samedi 14 janvier 2012 | IVOIREBUSINESS – Hilary Clinton, la secrétaire d’Etat américaine, se rendra à Abidjan du 16 au 17 janvier 2012, pour exprimer son mécontentement au gouvernement d’Alassane Ouattara.

Mais officiellement, il s’agira de réchauffer les relations entre les deux pays. Washington avait en effet soutenu la candidature d’Alassane Ouattara à l’élection présidentielle. Mais aujourd’hui, c’est un tout autre son de cloche.
C’est un secret de polichinelle que les relations entre Abidjan et Washington se sont détériorées: La lune de miel entre Obama et Ouattara avant et au lendemain du kidnapping du Président Gbagbo le 11 avril 2011, a viré à la lune « fuel ».
La Maison Blanche reprochant à l’homme fort d’Abidjan son inaptitude à observer les règles de bonne gouvernance et de constamment violer les droits de l’homme. La déliquescence et la désorganisation des FRCI, qualifiée de force mortelle par l’ONUCI, a fini par exaspérer Barack Obama. Les tueries des FRCI tous les jours contre les populations civiles, 6 morts malinkés à Vavoua, 5 morts à Sikensi, etc... sont encore dans les mémoires de tous.
De même que le recul démocratique en Côte d’Ivoire. En effet, les Usa n’auraient pas goutté le fait que les élections législatives se soient déroulées sans le FPI, le parti de Laurent Gbagbo. Le fait taux de participation, aux alentours de 17%, a intrigué les américains, qui ont la confirmation que le régime d’Abidjan n’est pas le vrai majoritaire de l’échiquier politique ivoirien.

L'administration Obama, qui voyait en la Côte d'Ivoire un nouveau pôle géo-stratégique en Afrique de l'ouest, est de plus en plus inquiète.
De même que le partage du gâteau ivoirien n’est pas du gout des américains qui n’a pas eu la contrepartie de son soutien au régime Ouattara. En effet tous les contrats en Côte d’Ivoire tombent systématiquement entre les mains des français.
Hilary Clinton sera donc à Abidjan pour des discussions franches avec Alassane Ouattara. Un recadrage est même en vue. La justice ivoirienne est également dans le collimateur des autorités américaines. Il faut rappeler sur ce sujet que les USA ont récemment fait don de matériel informatique et de bureau d'une valeur de 400 millions de FCFA à la Côte d'Ivoire pour renforcer son système judiciaire.

De sources bien introduites indiquent que l'ambassadeur américain en Côte d'Ivoire, Philipp Carter III, pourtant fervent soutien d’Alassane Ouattara, aurait clairement signifié au Conseil national de la presse (CNP), son aversion face à la suspension des journaux. L’emprisonnement de journalistes est également un point de discorde entre Washington et Abidjan.
Ce qui constitue aux yeux de l'administration Obama une entorse à la démocratie. La secrétaire d'Etat Hillary Clinton va en parler avec le président Ouattara. Tout comme la question de la justice ivoirienne, qui doit être un catalyseur des investissements en Côte d'Ivoire.
En plus de la Côte d’Ivoire, Hilary Clinton se rendra à Monrovia à l`occasion de l`investiture de la présidente Ellen Johnson Sirleaf pour un nouveau mandat à la tête du Liberia.

Elle se rendra aussi au Togo et au Cap Vert.

La tournée de Mme Clinton vise à "témoigner l`engagement américain envers un retour à la paix après un conflit, la bonne gouvernance, le développement économique, ainsi qu`à souligner l`importance pour les Etats-Unis (des processus) de démocratisation", indique le communiqué.

Mme Clinton sera le premier chef de la diplomatie américaine à se rendre au Togo, où elle rencontrera le président Faure Gnassingbé "afin de témoigner du soutien des Etats-Unis envers les progrès démocratiques et les réformes économiques", ajoute le document.

Au Cap Vert, Mme Clinton s`entretiendra avec le Premier ministre Jose Maria Neves à propos de coopération régionale sur des questions comme la lutte contre le trafic de drogue et la bonne gouvernance, toujours selon le communiqué.

Eric Lassale