FRCI, force mortelle : De la nécessité d’encaserner les FRCI

Publié le mardi 20 décembre 2011 | Le Patriote - FRCI, force mortelle. De la nécessité d’encaserner les FRCI.

Soldats FRCI. Image d'illustration.

Des tueries dont on aurait bien pu se passer. La ville de Vavoua occupe depuis le week-end dernier le devant de l’actualité. Des éléments des Forces

républicaines de Côte d’Ivoire ont endeuillé une demi-douzaine de familles. En tirant sur des populations. Du coup, se pose la question de la cohabitation de ces hommes en armes avec les populations civiles, mais aussi et surtout celle de leur encasernement et de leur désarmement. La place des militaires se trouve dans les casernes.

Mais depuis la crise, il est de plus en plus coutumier de voir des soldats, armes en bandoulière, se promener dans les rues des villes du pays. Faisant ainsi peser un sentiment d’insécurité sur les populations. Pourtant, le président de la République, chef suprême des Armées, semblait avoir été clair. Recevant le grand commandemant des FRCI le lundi 25 juillet dernier au Palais présidentiel, il avait demandé que les hommes en armes soient beaucoup plus discrets dans les rues.

Pour ce faire, il avait appelé les chefs des commandements à contrôler leurs éléments. «Tous les éléments qui ne pourront pas se conformer à ces directives, devront être extirpés des rangs des FRCI et de l’ensemble des forces de sécurité», avait mis en garde le président de la République.

Auparavant, le chef suprême des armées avait prévenu les commandants de corps et d’unité en ces termes: «Vous devez vous concentrer exclusivement sur la lutte contre l’insécurité et le grand banditisme. Je tiens au respect scrupuleux de ces instructions et vous endosserez la pleine responsabilité des agissements de vos hommes», avait-il averti. Malheureusement ces instructions viennent d’être foulées au pied par un groupe de soldats à Vavoua. Remettant en cause par la même occasion, la volonté et la détermination du président de la République d’offrir aux Ivoiriens, une armée respectueuses des droits élémentaires.

En tout état de cause, des mesures vigoureuses doivent être prises pour extirper des rangs des Forces républicaines de Côte d’Ivoire, certaines brebis galeuses qui sèment la désolation et l’amertume au sein des populations. Et l’un des moyens les plus efficaces, est leur encasernement.

YMA
NB : Le titre est de la rédaction

Vavoua : Le calme après les affrontements du week-end

Publié le mardi 20 décembre 2011 | Le Patriote
Des populations vaquant à leurs occupations habituelles, les commerces ouvert et les véhicules de transport, comme à l’accoutumée ronronnant en des va-et-vient incessants. La vie semble avoir repris son cours normal dans la ville de Vavoua, au lendemain des affrontements meurtriers qui ont coûté la vie à cinq civils. En tout cas, c’est ce qui nous a été donné de constater lorsqu’aux environs de onze heures, dans la matinée d’hier, nous avons pris pied dans la ville.

Les stigmates des heurts violents du dimanche dernier étaient encore visibles le long de l’artère principale qui mène de la gare routière à l’hôpital central de la ville, à la sortie nord, vers Séguéla. 100 mètres avant l’entrée principale du CHR, en bordure de route, le camp de commandement des FRCI grouille de militaires, armes au poing. Dans la cours, des renforts de troupes venus de Gagnoa, Issia, San Pedro et même d’Abidjan, la veille, pour venir s’enquérir de la situation et rassurer les populations, sont présents. Le bâtiment principal, qui servait de poste opérationnel, lui, est totalement ‘‘nu’’ : Fenêtres et portes emportées, bureaux et documents incendiés.

Vandalisé qu’il a été, la veille, par des manifestants furieux. Le bitume, aux abords de la bâtisse, porte encore les stigmates de pneus et autres bois incendiés la veille. Le poste de contrôle, à l’entrée du camp, réduit en cendres, n’a pas non plus, échappé à la furia des manifestants. Ce triste décor constaté, nous décidons de rendre une visite au préfet de département, Diané Bassirima, dans ses bureaux. Mais sur le chemin, nous marquons un arrêt au domicile de la famille Sangaré, non loin de la préfecture.

Là-bas, l’humeur n’était pas du tout joyeuse. Le dimanche dernier, leur fils Issa Sangaré a été tué lors des manifestations de protestation. Il règne un calme dans la cour. Sous les deux bâches dressées, les vieux et des jeunes ont le visage fermé. Des femmes en sanglot sont assises, regroupées à quelques pas de là. L’heure est au recueillement. « Issa était tout pour nous, c’est lui qui s’occupait de toute la famille. Aujourd’hui, nous ne savons plus que faire, sinon nous en remettre à Dieu… », nous raconte sa mère en larmes. Du côté des jeunes, la tension reste palpable, à voir les mines toujours graves.

A en croire le frère aînée du défunt, Sangaré Brahima, l’atmosphère tendue est exacerbée par le fait que les corps des cinq personnes tuées n’ont toujours pas été remis à leur familles respectives et sont encore conservée, à la morgue du CHR. « Ce matin, les autorités militaires préfectorales et communales nous ont rendus visite pour présenter les condoléances et soutenir la famille. Maintenant tous ce que nous demandons, c’est que les corps nous soient remis afin que nous puissions les enterrer dignement », explique-t-il. Pour le préfet Diané Bassirima, que nous avons pu rencontrer après cette escale, tout ceci aurait pu être évité. Il a, par ailleurs, regretté qu’une banale affaire de ‘‘pétards’’ jetés dans une cours ait pu conduire à tant de morts.

Toutefois, il a appelé les populations au calme et à la sérénité. Tout comme lui, le capitaine Delta, commandant en second de la GR, dépêché dès les premières heures par le chef d’état- major, Soumaila Bakayoko, a dit, pour sa part, avoir pris les dispositions afin que ce genre de situations ne se reproduise plus. Aussi, a-t-il promis que les responsables de ces actes, qu’il a qualifié d’ignobles, seront sévèrement punis. « Il est inconcevables que des militaires dignes de ce nom, puissent commettre de telles atrocités. Ce sont des actes contraires à l’éthique militaire. Protéger les populations et non tirer sur elles pour des futilités.

Le caporal Doumbia Yaya (le chef adjoint des FRCI de Vavoua) et 5 de ses camarades ont été remis à l’état-major de Daloa et seront poursuivis devant la justice pour leurs actes. Cela doit servir d’exemple», a-t-il assuré. Avant de prendre congé de nos hôtes, nous avons sillonnés quelques points chauds de la ville, pour nous rendre compte que le calme est vraiment revenu à Vavoua, grâce sûrement à la promptitude des autorités qui ont pris les mesures idoines afin d’apaiser les cœurs et les esprits.

YMA

NB : Le titre est de la rédaction.