Législatives du 11 décembre: Sécheresse électorale, faible taux de participation, le FPI véritable vainqueur

Le 12 décembre 2011 par IVOIREBUSINESS - L’affluence a été faible hier en Côte d’Ivoire, pour les premières législatives post-crises électorales qui de l’avis de tous, se sont déroulés dans le calme.

Alassane et Dominique Ouattara, hier dans un bureau de vote.

Le 12 décembre 2011 par IVOIREBUSINESS - L’affluence a été faible hier en Côte d’Ivoire, pour les premières législatives post-crises électorales qui de l’avis de tous, se sont déroulés dans le calme.

25000 forces de l’ordre assuraient la sécurité du scrutin. Le taux d’abstention se situerait aux alentours de 70 à 75%%, ce qui porte un coup grave à la crédibilité du scrutin.
Il s’agissait hier pour les ivoiriens, d’élire leurs députés au cours d'un scrutin capital pour tourner la page d'une décennie de crise politico-militaire.
Le parti du Président Laurent Gbagbo, le Front populaire (FPI), a appelé à les boycotter.
Il a été largement entendu.
Ouverts vers 07H00 (heures locale et GMT), les bureaux de vote ont progressivement fermé vers 17H00 et le dépouillement des bulletins a aussitôt débuté, le tout sans couac du fait du faible taux de participation.
Les résultats de ce scrutin, organisé huit mois jour pour jour après l'arrestation de M. Gbagbo, sont attendus dans la semaine.
La coalition présidentielle est assurée d'avoir la majorité des 255 sièges de la nouvelle Assemblée, du fait de l’absence du FPI, le principal parti d’opposition.
Le score du RDR d’Alassane Ouattara et du Pdci d’Henri Konan Bédié, déterminera le rapport de forces au sein du nouveau pouvoir.
Environ 5,7 millions d'inscrits étaient appelés aux urnes pour ce vote à un tour. Il s'agit du premier scrutin organisé depuis la présidentielle de novembre 2010 et des deuxièmes législatives depuis 2000, l’année d’accession de Laurent Gbagbo à la magistrature suprême.
Alassane Ouattara a appelé dimanche "tous ses compatriotes" à voter et ignorer ainsi le boycott du FPI.
Mais il n’a pas été entendu. Le FPI sort comme le véritable vainqueur de ces élections.
"La participation est très faible, mais ce n'est pas une affaire de boycott. Les gens sont déçus car on leur dit d'aller voter et après il y a des bagarres", a souligné un électeur dans le quartier du Plateau, le centre administratif d'Abidjan.
Le chef de la mission de l'ONU (Onuci), Bert Koenders, a évoqué une participation "relative" et déploré plusieurs "incidents sécuritaires", notamment à Bonon (centre), "où des individus armés ont dérobé du matériel électoral, dont des urnes".
Il a condamné "ces actes de violence et d'intimidation" mais jugé que "dans l'ensemble, la journée s'est passée dans le calme".
Quelque 25.000 membres de forces de l'ordre ivoiriennes, épaulés par 7.000 éléments de l'Onuci, avaient été déployés dans le pays.
Le Front populaire ivoirien (FPI, parti de M. Gbagbo) a appelé à boycotter ces élections pour exiger la libération de ses principaux dirigeants, le dégel de leurs avoirs, et pour protester contre le transfèrement de Laurent Gbagbo à la CPI.
Selon son porte-parole, Laurent Akoun, "se réconcilier sans Laurent Gbagbo va être difficile, voire impossible".

Christian Vabé