Meeting de remobilisation du Fpi, à Lopou : Dabou exige la libération de Gbagbo

Publié le mardi 11 octobre 2011 | Le Temps - Dans le cadre de ses visites de travail, le secrétaire général par intérim du Fpi, l’honorable Laurent Akoun, accompagné d’une forte

Le Président kidnappé et déporté Laurent Gbagbo.

Publié le mardi 11 octobre 2011 | Le Temps - Dans le cadre de ses visites de travail, le secrétaire général par intérim du Fpi, l’honorable Laurent Akoun, accompagné d’une forte

délégation à savoir, M. Tchéidé Jean Gervais (secrétaire national chargé des finances et du patrimoine), M. Tapé Kipré (chargé des élections au Fpi), etc., s’est rendu à Lopou dans le département de Dabou, à la rencontre des militants de base, le dimanche 9 octobre 2011. Malgré la pluie diluvienne qui tombait sur Lopou, les militants avec à leur tête, M. Mel Augustin, secrétaire de section de Lopou, se sont tout de même massivement déplacés, au domicile du patriarche Esmel Gnagne Ernest, pour accueillir avec ferveur, la délégation de leur parti, venue d’Abidjan. La cour aménagée pour la circonstance, s’est trouvée trop exigüe pour contenir le monde qui grossissait au fil des minutes. C’est dans cette ambiance festive que, le secrétaire national chargé des finances et du patrimoine M. Tchéidé Jean Gervais, a au nom du parti, félicité les militants du parti, qui ont bravé la peur pour réclamer la libération du président Gbagbo le 7 août dernier, à travers une manifestation toute particulière, en mimant les faits et gestes de l’illustre prisonnier. Un acte héroïque selon les propos de M. Tchéidé Jean Gervais, qui démontre aisément que les militants de la sous-préfecture de Lopou restent toujours mobilisés et à l’écoute du parti. « Votre rassemblement du 7 août dernier, demandant la libération de Laurent Gbagbo, démontre assez bien que dans ce pays, il existe encore des hommes courageux ». Pour lui, la graine que le président Gbagbo a semée a poussé, a grandi et s’est fortement enracinée. La graine n’est donc pas morte s’est-il exclamé. Puis, s’adressant aux militants il ajouta : «Le président Gbagbo n’est pas en prison. Il se repose quelque part avant de revenir ici même pour nous rejoindre». Cela n’a pas fait que déclencher un tonnerre d’applaudissements de la foule, reprenant en chœur : «Libérez Gbagbo, Libérez Gbagbo, libérez Gbagbo». La tension monte et la fête s’est transformée en ferveur populaire dans l’arrière cour du patriarche qui ne peut plus contenir le trop plein de monde. C’est dans cette atmosphère électrique, que le patriarche Esmel Gnagne Ernest va s’efforcer, sous le poids des âges, à sacrifier à la tradition, la cérémonie de libation. La voix ocre et cassée, il confie la visite de ses filleuls au tout-puissant avec le secret espoir que son compagnon de lutte, son « fils » de tous les temps, injustement incarcéré recouvre bientôt la liberté. C’est au tour du porte-parole, Bamba Franck Mamadou, de s’adresser à ses ex-camarades de parti pour un mot de soutien : «Quand on voit l’acte que vous venez de poser, on ne peut qu’être encouragé. J’étais encore au Ghana, lorsque j’ai vu cela à la télévision. J’ai dit qu’en Côte d’Ivoire, il existe encore des «garçons». C’est d’ailleurs ce qui m’a poussé à rentrer de mon exil», a confessé le porte-parole.
Des pleurs et des gémissements se font entendre dans la foule
Laurent Akoun, l’hôte du jour, est accueilli sous des salves d’applaudissements des militants qui voient en cet orateur, le président Gbagbo. Le Patriarche « brisé » par le poids de l’âge fixe du regard son «fiston» parler. Il reste digne et acquiesce de la tête, les propos d’Akoun Laurent qui précise les faits. «C’est ici qu’il est assis Laurent lorsque nous sommes arrivés ici. Laurent Gbagbo est fier d’avoir comme maitre et conseiller, le patriarche Esmel Gnagne Ernest. Aux jeunes du parti, vous qui avez aidé à recentrer le débat, il n’y a qu’un seul mot d’ordre : Libérez Gbagbo». A peine a-t-il terminé de prononcer ce bout de phrase que les militants reprennent en chœur «Libérez Gbagbo, Libérez Gbagbo, Libérez Gbagbo». Dans la foule des femmes pleurent, d’autres tentent irrésistiblement de retenir leurs larmes, l’émotion est à son comble. Laurent Akoun revient à la charge et fait vibrer la foule de plus belle. «Libérer Gbagbo reste la condition sine qua non pour aller à la réconciliation tant prônée. Sachez qu’aucune puissance au monde n’est faite pour durer éternellement. On les a installés et ils veulent tout détruire. Tenez bon», a dit en substance Laurent Akoun. Concernant la santé du président Laurent Gbagbo, il a donné quelques informations aux militants. Ils ont été informés du fait que le président Gbagbo se porte bien. Officiellement a-t-il poursuivi, les autorités actuelles disent qu’il est bien gardé. Cela ne rassure pas. Sachez a-t-il déclaré que le président Gbagbo vit dans une petite pièce, dans laquelle il ne peut même pas faire ses exercices physiques. «Les dirigeants actuelles veulent physiquement le diminuer, l’affaiblir. Je le connais, il a un bon moral. Je sais ce qu’il peut faire. Il est encore capable de produire mentalement. On veut tout simplement l’affaiblir physiquement», a insisté Laurent Akoun.

Jean-Baptiste Essis