Affaire « plus de 700 millions FCFA sur un compte de Laurent Gbagbo »: Le faux scoop de Jeune Afrique
Le 16 mai 2012 par IVOIREBUSINESS - Pour notre confrère Jeune afrique sous la plume d’André Silver Konan, la révélation de l’existence de « plus de 700 millions FCFA sur un compte bancaire de Laurent Gbagbo »
Le 16 mai 2012 par IVOIREBUSINESS - Pour notre confrère Jeune afrique sous la plume d’André Silver Konan, la révélation de l’existence de « plus de 700 millions FCFA sur un compte bancaire de Laurent Gbagbo »
devait être le scoop du siècle, car le Président Laurent Gbagbo a toujours montré son aversion pour les espèces sonnantes et trébuchantes. Autrement dit, l’argent à la différence d’Alassane Ouattara, n’a jamais été le moteur de son engagement politique. Seuls la Côte d’Ivoire, l’Afrique et le bien être des populations et l’amélioration de leurs conditions de vie, l’ont toujours guidé en politique. Pendant ses dix ans au pouvoir, cela s’est toujours vérifié. Même lors de son transfèrement à la CPI, cette dernière après plusieurs mois de recherche, ne lui a trouvé aucun compte bancaire dans aucune banque européenne ou américaine, et dans aucun paradis fiscal.
Et voilà que Jeune Afrique nous apprend dans sa parution d’hier que « L’ex-président ivoirien Laurent Gbagbo n’est pas aussi indigent que cela ». Et que « de source judiciaire, 741 071 364 francs CFA (soit environ 1,13 million d’euros) ont été découverts sur un compte bancaire ouvert à son nom à Abidjan ».
Pour des économistes au pouvoir, ayant fait leurs classes au FMI et à la BCEAO en tant que directeur général adjoint et gouverneur, cette révélation arrive bien tard. On aurait pu penser que le gouvernement Ouattara aurait pu le savoir dès les premiers jours de son installation. Mais arrivant un an plus tard, on se pose des questions, surtout que en plus d’être accusé d’être coauteur indirect de crimes de sang et de crimes contre l’humanité, Laurent Gbagbo est également accusé par Ouattara de crimes économiques.
Selon Jeune afrique, « Le compte bancaire de Laurent Gbagbo sur lequel ont été découverts les 741 071 364 francs CFA (1.13 million d’euros) est logé à la Société générale de banques en Côte d’Ivoire (SGBCI, filiale de la Société générale en France) ».
Il aurait été ouvert fin octobre 2000 par les services de la direction administrative et financière de la présidence ivoirienne, juste après la prestation de serment de Laurent Gbagbo à la présidence de la République.
Toujours selon notre confrère panafricain, « Ce compte a été régulièrement approvisionné à partir de juillet 2002, quand Gbagbo a signé un décret déterminant les conditions matérielles et financières d’exercice des fonctions de président de la République. Ce décret, daté du 17 juillet, fixait le salaire du président de la République à 9 584 580 FCA (14 632 euros). Une somme qui a été dès lors régulièrement versée sur le compte de la SGBCI. Le compte devrait contenir plus d’un milliard de francs CFA si des transferts de fonds vers d’autres comptes n’ont pas été effectués entre-temps ».
Comme on le voit, c’est bien le salaire de Laurent Gbagbo, qu’il avait fixé publiquement à 9 584 580 FCA (14 632 euros), qui a transité sur ce compte. Et selon un proche de Laurent Gbagbo joint par IvoireBusiness sous couvert d’anonymat, le Président Gbagbo, via ses avocats, a tenu informé la CPI de l’existence d’un tel compte bancaire.
Mais ce compte bancaire est gelé par la justice ivoirienne qui le poursuit par ailleurs pour crimes économiques. Ce qui fait qu’il bénéficie de l'aide judiciaire de la CPI.
En effet, ses frais judiciaires s’élèvent à 900 millions de francs CFA (1,3 million d’euros, NDLR). C’est dire que même si les 741 071 364 francs CFA (1.13 million d’euros) logés à la Société générale lui étaient restitués, Laurent Gbagbo ne pourrait toujours pas faire face à ses frais de justice.
Le Scoop du « siècle » de Jeune afrique tendant à discréditer Laurent Gbagbo en le faisant passer pour un détourneur de deniers publics, est donc un faux scoop. Il campe juste dans le sensationnel et dans l’émotionnel. Et rappelle étrangement les soit disant 50 millions de FCFA attribués à Thomas Sankara et découverts par Blaise Compaoré dans son palais, lors de son coup d’Etat.
Tout le monde avait compris que le beau Blaise voulait justifier l’assassinat de son ami en le faisant passer pour un vulgaire voleur.
Il n’a jamais réussi à le faire car le prestige de Thomas Sankara est toujours aussi haut dans les esprits de millions d’africains.
Il en est de même pour le Président Laurent Gbagbo, dont l'intégrité et la probité morales sont restées intactes.
Christian Vabé