Côte d’Ivoire – Bédié désavoué: Des membres du bureau politique appellent à faire barrage au 13e congrès qualifié de congrès de la forfaiture

Par IVOIREBUSINESS - Des membres du bureau politique appellent à faire barrage au 13e congrès du Pdci « Ce congrès relève du passage en force de Bédié, dont le but est de donner un habillage juridique à la forfaiture en cours ».

Bédié désavoué par des membres du Bureau politique du Pdci.

Henri Konan Bédié est désormais publiquement désavoué. Impensable il y a quelques temps. Le Pdci-Rda se déchire et étale ses divisions sur la place publique, et l’appel de Daoukro vole en éclats en plein bureau politique. En effet, des membres du bureau politique du PDCI disent non à la tenue d’un 13e congrès extraordinaire du parti convoqué par Bédié du 21 au 28 février 2015, et appellent à la tenue d’une convention d’investiture du candidat du PDCI à l’élection présidentielle de 2015, comme l’exigent les résolutions du 12e congrès.

L’un d’eux, Simplice Dion, membre du bureau politique du PDCI, lance un appel: « Nous recommandons aux militants et sympathisants de se mobiliser pour faire barrage à la tenue de ce congrès », invitant le parti à convoquer « sans délai une convention d'investiture du candidat du PDCI » à l’élection présidentielle de 2015.
Plusieurs candidats ont déjà contesté l’Appel de Daoukro et la candidature unique RHDP de Ouattara en 2015. Parmi eux, Bertin Kouadio Konan, député PDCI, Amara Essy, ancien ministre des Affaires étrangères, et Charles Konan Banny, ancien Premier ministre.
Tous briguent l’investiture du PDCI pour l’ élection présidentielle de 2015.

Mais pour Bédié, « ils pourront se présenter à l'élection, mais en leur propre nom ». Ce à quoi ces derniers répondent non et exigent le respect des résolutions du 12e congrès. Désormais, ils appellent à faire barrage à la tenue du 13e congrès.
La réussite du scrutin d'octobre 2015, élection jugée à hauts risques, est primordiale pour le pays dont la l'instabilité est désormais légendaire.

Alassane Ouattara, de même que l'ancien président de l'Assemblée nationale Mamadou Koulibaly, se sont déjà déclarés candidat à la présidentielle de 2015.
Mais le chef de l’Etat sortant ne remplit pas les conditions d’éligibilité à l’élection présidentielle selon la constitution votée à 80% en 2000, y compris par son parti le RDR. En 2010, il a fallu que le Président Laurent Gbagbo fasse usage de l’article 48 de la constitution, pour faire de lui un candidat exceptionnel pour la seule élection de 2010, conformément aux accords de paix de Marcoussis et de Ouagadougou.
De plus en plus de voix lui demandent de ne pas modifier la constitution pour se représenter et faire courir au pays de graves troubles ayant conduit à la chute de Blaise Compaoré au Burkina Faso.
Christian Vabé, président du Rassemblement du peuple de Côte d’Ivoire Alternative crédible (RPCI-AC), demande avec insistance à Ouattara de ne pas se présenter à l’élection présidentielle de 2015. Début décembre, il recevait un soutient de taille en la personne du Président de la République française François Hollande, qui recevant son homologue ivoirien à l’Elysée, lui a demandé de respecter la constitution et d’organiser des élections libres, démocratiques, transparentes, et ouvertes à tous en 2015.
Cette semaine, le Dr Boga Sacko Gervais, président de la fédération des droits de l’homme FIDHOP, dans une adresse télévisée directe à Alassane Ouattara, lui a exigé avec fermeté de se retirer de la course à l’élection présidentielle de 2015, car il n’en remplissait pas les conditions, auquel cas, le peuple prendrait ses responsabilités.
Au sein même de l’alliance au pouvoir à Abidjan, des voix s’élèvent pour dire que Ouattara n’est pas éligible en 2015. C’est le cas de Me Faustin Kouamé, ancien ministre de la Justice et conseiller juridique de Bédié, président du Pdci-Rda.

Eric Lassale