KOUA JUSTIN DANS LE ZANZAN : «Affi veut cogérer le Fpi avec Ouattara»

Par Le Temps - KOUA JUSTIN DANS LE ZANZAN «Affi veut cogérer le Fpi avec Ouattara».

Koua Justin. Image d'archives.

Koua Justin, secrétaire national chargé de la politique de la jeunesse au Fpi, a échangé le week-end dernier, avec les secrétaires de section de Bondoukou, Tanda et Koun-Fao. Voici sa déclaration aux populations.

" Merci d'être venus de si loin, ce samedi 22 novembre 2014, pour cet exercice d'échanges et de
travail politique. Depuis le 04 juillet 2014, je vous sais plongés dans une sorte de confusion due à la crise interne au Fpi.
Certains responsables, dont le président Affi, sont passés vous donner leurs raisons, leurs compréhensions
de cette crise. Je ne me crois pas dans l'obligation de revenir dessus. Je laisse à chacun
le soin de faire sa lecture personnelle de cette crise. J'ai, quant à moi, écouté les enregistrements des différents messages du président,
lors de ses tournées d'échanges et d'explications avec vous. Je ne trouve pas nécessaire de les commenter. Même si dans
tous ses messages, il a voulu, malencontreusement, se présenter comme un modéré, une victime, un génie politique des temps
modernes et ses autres camarades des vas-t-en guerre, des extrémistes, des inconscients, des émotifs, des gens surtout qui n'aspirent qu'à la prise des armes
pour parvenir au pouvoir. Sachant très bien lui- même qu'une telle option ne peut effleurer l'esprit d'un seul militant du Fpi, à fortiori,
des hauts responsables politiques.
Tout cela est désolant, et je reste convaincu que cette crise à été intelligemment inventée, orchestrée et entretenue pour maintenir
le Fpi dans l'immobilisme, dans l'inaction et dans un flou politique
à l'effet de permettre au régime Ouattara de donner l'impression à la communauté internationale
que la Côte d'Ivoire connaît une certaine stabilité.
Mieux, que les opposants et le régime s'attèlent à aller à des élections
démocratiques et ouvertes à tous avec une Cei irréprochable.
C'était pour moi, la plus inutile des crises au Fpi. Surtout dans ces
moments où toute la Côte d'Ivoire et l'Afrique ne regardent qu'à ce
seul véritable instrument de combat pour la conquête de leur souveraineté.
Bref, ce jour, je viens à vous pour vous redonner espoir avec la candidature du Président
Laurent Gbagbo à la tête du Fpi. Il m'a été rapporté, avant ma venue, que quelqu'un a appelé certains
d'entre vous, pour vous demander de vous désolidariser de ma
venue ici. Dites à ce dernier que depuis son retour d'exil, je ne me suis point intéressé à sa personne,
alors qu'il ne s'intéresse pas à mes activités politiques. Koun-Fao n'est pas sa propriété privée. Et
Koun-Fao ne peut pas être sa propriété privée. Je ne souhaite pas
être désagréable envers cette personne, surtout pas envers Augustin Komoé. Alors qu'il ne m'y
oblige pas. Il ose vous dire que le
Président Laurent Gbagbo n'est pas candidat et ne sera pas candidat. Demandez-lui s’il a une seule
fois, rendu visite au Président Laurent Gbagbo, à la Cpi malgré
sa fortune pour parler avec tant de certitude. Ils ne sont même pas
capables de prendre de ses nouvelles, de chercher à avoir ses observations sur certains sujets
d'intérêt national et ils pensent pouvoir orienter le peuple en son
nom. Je ne souhaite vraiment pas embrouiller quelqu'un dans sa volonté
de jouir de sa fortune, alors que personne ne m'embrouille
dans ma volonté d'organiser le peuple pour exiger et obtenir la libération
du Président Laurent Gbagbo. Je viens vous dire avec certitude inattaquable que le Président
Laurent Gbagbo est candidat.
Et nous, peuple du Fpi, nous allons le mettre de façon triomphale à la tête du Fpi. Ce ne sont
pas les émotions, les lamentations de ceux qui se posent mille et une question qui vont nous distraire.
Avec émotion, ils disent que Gbagbo n'a pas déposé de lettre
manuscrite dûment signée par lui.
Avec émotion, ils disent que le Président Laurent Gbagbo n'est pas membre d'un organe central
du Fpi. Avec émotion, ils disent comment le Président Laurent
Gbagbo soumettra son secrétariat général au congrès pour investiture.
Avec émotion, ils font venir un huissier pour constater le dépôt d'une réclamation en annulation
de la candidature du Président Laurent Gbagbo. Avec
émotion, ils disent avec mépris que certains veulent diriger le Fpi
par procuration. Sans dire avec honnêteté qu'eux-mêmes comptent
co-diriger le Fpi avec le régime Ouattara. Avec émotion,
certainement demanderont au Président Laurent Gbagbo de produire
une lettre manuscrite dûment signée attestant qu'il est membre-fondateur du Fpi. Sûrement
qu'avec émotion, ils exigeront du Président Laurent Gbagbo un titre de propriété attestant
qu'il a créé le Fpi avec quatres autres de ses amis de lutte dont Sangaré
Aboudramane, Simone Ehivet Gbagbo, Pascal Kokora, feu
Boga Doudou. Or, hier encore, avec émotion, ils disaient que la
candidature du Président Laurent Gbagbo était une rumeur. Ils disaient
même que c'étaient des gens de peu de courage et d'intelligence
qui abusaient du nom du Président Laurent Gbagbo, de
peur de les affronter. Aujourd'hui, ils sont rattrapés par l'évidence de
la candidature du Président Laurent Gbagbo. Et ils pleurnichent,
ils se lamentent, ils sont rongés par l'émotion. Ils sont tellement
torturés par l'émotion qu'ils envisagent saisir la justice aux ordres
de Ouattara pour casser le Fpi.
Manipulés par l'émotion, ils murmurent leur volonté d'exhorter la justice de Ouattara à dissoudre le
Fpi pour qu'ils puissent tranquillement créer leur parti. Par émotion,
ils veulent transformer une compétition politique interne en un problème de personne.
Comme si quelqu'un en voulait à leur personne. Depuis Koun-Fao, je leur demande de quitter l'émotion
pour faire la politique. En politique, on ne gagne pas en restant
dans l'émotion. Pour gagner, on réfléchi sur les mécanismes et des
stratégies politiques pour battre son adversaire. Car celui qui
fonde toute sa stratégie dans l'émotion finit par perdre sa lucidité.
Je suis venu vous inviter à vous détourner des héros de
l'émotion, pour vous engager dans les manoeuvres politiques pour
faire gagner le Président Laurent Gbagbo triomphalement. À ce
stade de mon intervention, je me dois de vous donner des explications.
Pourquoi j'ai souscris, après réflexion approfondie, à l'appel
des fédéraux sollicitant la candidature du Président Laurent Gbagbo à la tête du Fpi ? D'abord
pour recréer la cohésion au sein du Fpi. Faire en sorte que les différents
clans qui se sont créés à l'occasion de la crise du 04 juillet 2014, disparaîssent à jamais.
Nous ne pouvons admettre de voir
le Fpi se gérer par des clans et dans des clans. Surtout qu'aucun
clan ne peut nous conduire à la victoire. La candidature du Président
Laurent Gbagbo va unifier le Fpi, le rendre fort et combattif
pour les enjeux qui nous attendent.
Deuxièmement, nous sommes arrivés à un moment crucial
de la situation politique internationale.
Le procès du Président Laurent Gbagbo s'ouvre le 7 juillet 2015. Il faut que le monde entier
sache qu'il est indispensable et incontournable
dans le débat politique en Côte d'Ivoire. Que la Cpi
et la communauté internationale intègrent qu'il est un acteur indispensable de la réconciliation et la
paix en Côte d'Ivoire. Ça, c'est une vision hautement politique. Cette
vision commande de mettre le Président Laurent Gbagbo au centre
de tous les débats où qu'ils se tiendront. Que le monde entier comprenne que maintenir le Président
Laurent Gbagbo à la Cpi, c'est non seulement étouffer la
Côte d'Ivoire, mais aussi maintenir les Ivoiriens en prison. Le Président
Laurent Gbagbo à la tête du Fpi, c'est montrer à la communauté
internationale et au régime de Ouattara le chemin du vrai
dialogue républicain, le chemin de la réconciliation entre filles et fils de ce pays, c'est montrer le chemin
de la paix véritable préalable à tout développement. Voilà pourquoi, nous allons faire du Président Laurent Gbagbo, le président du FPI.
Et jusqu'à preuve du contraire, je sais que le souhait de tous les cadres du Fpi à
commencer par Affi, Gossio, Komoé, Miaka, Douati et autres,
c'est de s'inscrire dans cette perspective qui va booster au plus vite, la libération du Président Laurent
Gbagbo. Si nous tous, nous sommes pour la libération au plus vite du Président Laurent Gbagbo,
alors faisons tous bloc derrière sa candidature. Et dans un élan de fête populaire, redonnons-lui, le Fpi. Troisièmement, même à la
Cpi, le Président Laurent Gbagbo se considère dans une posture de
combat. Il ne veut flirter avec aucune compromission pour sa libération.
Attaché qu'il est au triomphe de la vérité. En tant que
combattant au combat à la Cpi, il lui faut un instrument de combat.
Nous lui donnerons le Fpi, instrument crédible de combat, pour
conduire les combattants soucieux de vivre dans un pays d'égalité, de
démocratie et souverain. Avec le Fpi, le Président Laurent Gbagbo
sera en situation d'influer sur l'avenir et le devenir de notre pays
et du continent africain. Je reste convaincu que le régime Ouattara et la communauté internationale
se résoudront à discuter avec lui, pour que la concorde revienne entre les Ivoiriens. Enfin, nous lui confierons le volant Fpi pour cette autre évidence. Sa vie est une réponse à une humiliation. D'abord celle des Ivoiriens face à la barbarie de la puissance coloniale sous les ordres de Nicolas Sarkozy, puis celle des Africains face au mépris de certaines puissances étrangères. Avec le Président Laurent Gbagbo à la tête du Fpi, nous allons engager la lutte de l'éveil des humiliés. N'oublions pas qu'avec lui, nous avons appris que pour cesser d'être humilié, il faut d'abord cesser soi-même d'humilier.
Je le dis souvent, bien qu'incompris, que le destin du Président Laurent Gbagbo porte la marque de notre passé et notre avenir portera la marque de son histoire. Il est pour les Ivoiriens ce
que Nelson Mandela est pour les sud africains. Homme de paix et de dialogue, il est le véritable chemin
de la réconciliation dans notre pays. En conclusion, je suis venu vous exhorter à vous mobiliser autour de la candidature du Président Laurent Gbagbo à la
tête du Fpi pour que chaque militant, chaque Ivoirien, chaque Africain joue un rôle dans l'histoire de son pays et de son continent. Je vous remercie! "

Koua Justin
Secrétaire national chargé de la politique de la jeunesse au Fpi

NB: le surtitre et le titre
sont de la rédaction.