Débats et opinions: Quand deux paons font la roue et masquent les scandales...

Par Correspondance particulière - Débats et opinions. Quand deux paons font la roue et masquent les scandales...

Le ministre du Pétrole et de l’Energie, Adama Toungara.

Les scandales frappent en Côte d'Ivoire, comme la mort chez les gens simples, privés de médicaments, d'argent, de travail… mais les scandales c'est en haut lieu, et Ouattara a beau frapper du poing sur la table, -les journaux l'affirment-, les scandales ne diminuent pas, au contraire, des proches comme Adama Toungara sont de plus en plus accroc des scandales à répétitions. A force de parler de "nouvelle Côte d'Ivoire", d' "Ivoirien nouveau", d’ "Émergence" tous azimuts, tous ce gratin ministériel s'imagine qu'il lui faut aussi une "nouvelle vie" avec une nouvelle assistante, si possible bien jeune, au joli minois, et qui supporte de travailler durement la nuit, car les épouses légitimes, -qui ne sont pas ou plus des collaboratrices-, sont trop occupées la nuit avec les pleurs et les cris des enfants…
Heureusement que dame Dominique veille: pour une fois il semble qu'en matière de mœurs nocturnes, le couple Ouattara en remontre à ses disciples de la rébellion! Cette longévité d'un couple est un des rares bon exemple dans cette médiocrité ambiante. Il faut dire que l'épouse aux cheveux bruns sur les photos de mariage fait tout pour se garder jeune et indispensable, il n'y a qu'à scruter l'immense cabas qu'elle porte à chaque déplacement sur Magellan Airlines, pour savoir qu'elle et la mémoire et l'assistance faite chair de notre indéboulonnable président qui gagnera haut la main (ou "haut les mains" ) les prochaines élections factices. Il serait intéressant de savoir si toute la ribambelle des conseillers français au rang de ministre ou presque, les vrais "bucheurs de l'émergence" par rapport aux figurants/ministres, ont eux aussi leur petite musique de nuit fredonnée sur l'oreiller par une collaboratrice à peine sortie de l'enfance… Une question de plus à poser à Claude Bartolone quand il viendra, sur fond de grèves des prisonniers politiques de la Maca. Mais chut, la DST ayant été rasée, tous les prisonniers étant de vulgaires prisonniers de droit commun, comme la Première dame Simone et le contingent de 90 amis du président Gbagbo qui vont être jugés à partir du 22 octobre, nous sommes soulagés: la lame de fond qui se prépare, lame de désespoir, de colère, de ras-le-bol attendra le retour en France de l'Ami français pour venir à la surface, et secouer cette eau trouble, encore sous contrôle, parait-il...

Le président de l'Assemblée Nationale Claude Bartolone se rendra les 24 et 25 octobre en Côte d'Ivoire afin de rencontrer son homologue ivoirien Guillaume Soro. En juillet 2012, alors fraichement élu, il avait reçu l'ex chef de la rébellion des Forces Nouvelles, devenu un homme politique sans histoires, à l'image de son costume trois pièces qui ferait presque oublier tout le sang versé par cet homme si policé. "Les deux hommes s'apprécient beaucoup" nous apprend la Lettre du continent 690 qui publie la nouvelle.

Si ce Monsieur Bartolone n'est pas concerné par la Françafrique et ses lobbies financiers, peut-être est il venu pour aborder des sujets qui n'ont pas encore trouvé de solution?

Quelques pistes m'ont été suggérées par un ami, trouvant normal que Mr Bartolone se fasse la voix de Français qui ne peuvent pas s'exprimer, sans réelle liberté de mouvement, ou plus prosaïquement, dans cette « Côte d’Ivoire du crime » parce qu’ils sont morts et que personne ne cherche leurs véritables assassins.

L'ancien ambassadeur de France en Côte d'ivoire Gildas le Lidec , qui a dévoilé y a quelques mois dans un livre "De Phnom Penh à Abidjan, fragments de vie d’un diplomate",son séjour ivoirien entre 2002 et 2005, à travers quelques anecdotes. Si la Lettre du Continent peut écrire "les deux hommes s'apprécient beaucoup" en parlant de Bartolone et de son homologue Soro, le Lidec est plutôt mitigé quand à l'appréciation de Soro, pas si francophile que ça, après les accords de Marcoussi "Comme à son habitude, Soro faisait son cinéma, éructait contre la France. J’ai dû le rembarrer et probablement l’ai-je agacé alors il a tenté de m’étrangler. Un simple coup de chaud certes, mais il a fallu l’intervention des ambassadeurs d’Espagne et d’Italie pour le ramener à la raison."
Alors que la France a déploré la seule mort de Franz Di Rippel et Yves Lambin, rien n'a filtré au sujet de Philippe Rémond, un Français "oublié" parce qu'il avait osé sortir du schéma classique pour se ranger derrière les président Gbagbo et militait pour une monnaie ivoirienne affranchie du franc colonial. Sur cet assassinat politique de cet enseignant de l'institut polytechnique de Yamoussoukro, en attente de sa naturalisation ivoirienne, l'enquête est au point mort. Impossible d'en faire une victime des pro-Gbagbo, alors qu'on sait tous qu'elle est l’œuvre des rebelles et de leur chef, reconverti en parlementaire qui énonce et applique le droit constitutionnel.
Assurément Mr Bartolone connait le dossier de cet otage français, dont on n'a jamais cité le nom aux informations télévisées françaises, alors qu'il était prisonnier à Bouna, malade plusieurs fois; assurément il a été contacté par sa mère, qui a frappé à toutes les portes de la république française, pour que son fils français, élevé en France, diplômé en France soit protégé par les lois françaises à défaut des lois ivoiriennes à géométrie variable, qui ne protègent que les rebelles et leurs amis… "Incarcéré dans le nord du pays, Michel Gbagbo avait porté plainte en France contre Guillaume Soro et les 'ComZon' (ex-chefs rebelles) pour "traitement dégradant et inhumain"nous révèle France 24. Que Mr Bartholone rappelle donc à Mr Soro qu'un mandat de parlementaire le lie au sort des Ivoiriens qui ont besoin simplement de l'application des lois de protection des citoyens ivoiriens.

Puisque Mr Bartolone est en mission commandée, autant l'aider à bien préparer son voyage, afin qu'il soit fructueux, pour lui et pour les Ivoiriens qui attendent des réponses, ainsi que les familles en France de Michel Gbagbo et Philippe Rémond. Il ne s'agit donc que de questions relatives à des ressortissants français, relevant des strictes prérogatives que Mr Bartolone s'est fixées, conformément à l'indépendance de la Côte d'Ivoire à laquelle il est tant attaché et dont il est un des plus ardents défenseurs.
Dernier petit conseil suggéré par mon correspondant : il faudrait éviter que Mr Claude Bartolone ne se retrouve seul en tête à tête avec Guillaume Soro, des fois que notre pan national Soro s'emporterait lorsqu'une ces questions -on ne peut plus embarrassantes- lui serait posée, normalement, ex séminariste, il devrait être confit en sainteté…ou presque. Mais rassurons-nous, cela n'arrivera pas, parce que les vraies questions fâchent et que de "bons amis" ne parlent que de bonnes choses, d’intérêts commun, de business commun...

Une contribution de Shlomit Abel, 15 octobre 2014 (préface rajoutée le 21 octobre)