Côte d'Ivoire - Attaque du camp d'Akouedo: La révolte des frustrés

Par Le Bandama - Attaque d'Akouedo, la révolte des frustrés.

Attaque d'Akouedo, la révolte des frustrés.

Trois jours après les attaques perpétrées contre le camp Akouédo à Abidjan, l'épais nuage qui voilait cette inième révolte des "bidasses" semble se dissiper petit à petit. L' attaque a fait 5 arrestations, dont un démobilisé depuis 2006, un officier de police, une dame très régulière au camp et des armes et des véhicules saisis. Mais que s'est il passé réellement pour qu'on en arrive là? De source proche du commandement de la grande muette (?), ce mouvement d'humeur déjoué par Koné Zakaria se tramais depuis très longtemps. Certains éléments des Forces Républicaines de Cote d'Ivoire (FRCI), les supplétifs démobilisés notamment, mécontents de leur situation sociale depuis l'accession de Ouattara au pouvoir en avril 2011, ont décidé de se faire entendre, et de façon très bruyante. Ces frustrations seraient d'abord nées des promesses non tenues par le pouvoir en place. Car au lendemain de sa prise de pouvoir, ces soldats ayant combattu aux cotés d'Alassane Ouattara avaient reçu la ferme assurance de recevoir des récompenses. D'abord leur insertion dans l'armée ivoirienne, et des primes pour avoir combattu, pour certains, et pour d'autres, la possibilité d'être insérés dans des corps militaires et paramilitaires (police, eaux et forets, gendarmerie, douane, etc.) ou encore, la promesse ferme de recevoir la somme de 5 millions de FCA en vue d'une éventuelle insertion dans le tissus social. Seulement voilà: plus de trois ans après, ces ex-rebelles ne voient rien pointer à l'horizon, réduits à se tourner le pouce au camp. Et ce serait selon notre source, certains éléments parmi eux, les "FRCI réguliers", la hiérarchie militaire et leurs proches qui auraient vu leur train de vie changer subitement, tandis que les "insurgés", eux, continuent de tirer le diable par la queue. La politique de réinsertion de ces ex-combattants au sein des différents corps militaires et paramilitaires se ferait, toujours, selon cette même source, à la tête des postulants et sur des bases arbitraires. De sorte que seuls les ex-combattants ayant des "pistons" au sein de la hiérarchie militaire et certaines autorités du pays bénéficiaient de ces "promesses" d'après guerre. En plus, la promesse de percevoir 5 millions de FCA par tête de combattant ne s'est toujours pas réalisée. Pour quelle raison? Pour l'instant, seul le pouvoir en place pourrait donner suite à cette question. Par ailleurs, il faut rappeler que ce n'est pas la première fois que ces ex-rebelles remettent au goût du jour leurs revendications. En novembre 2013 dernier, ceux ci avaient ouvertement menacé de débrayer si le pouvoir en place n'arrive pas à satisfaire leurs doléances. Face aux promesses du pouvoir en place, ils avaient pris leur mal en patience. Mais cette fois-ci, ce fut un véritable ras-le-bol.

Zaraga G.A. à Abidjan