Gouvernent d’union avec le FPI: Affi sommé de s’expliquer

Par Correspondance particulière - Gouvernent d’union avec le FPI: Affi sommé de s’expliquer.

Affi N'guessan le 03 juillet 2014 au QG de campagne de Laurent Gbagbo à Abidjan-Attoban.

Ce mercredi 20 août 2014, j’ai acheté un exemplaire du quotidien «L’expression. C’était le n°1500. En voici la Une, la raison de mon achat : « Gouvernement de large ouverture : Voici les ministrables FPI ». Le papier est de M’bah Aboubakar. L’auteur, tout au long de son article, fait une division du Front Populaire Ivoirien (FPI) en « ultra » et « conciliants ».

La nomination solitaire de M. Dogou à la CEI par le Président et pour le compte du FPI est présentée comme un signe «de décrispation » dans le cadre du Cadre Permanent de Concertation (CPC) entre le gouvernement et son opposition. M. Aboubakar cite les propos d’Affi lors du Comité Central du 14 août 2014 dernier. Propos qui rappellent inexorablement « les conseils » de Hollande au
FPI. « Je considère qu’à l’heure actuelle et après ce qui s’est passé, après avoir boycotté les législatives et les municipales, mais après surtout l’idée que les gens se font du FPI, la question est de savoir quelle est la posture du FPI ?

Est-ce que le FPI est dans le jeu politique, avant de savoir si le FPI va participer à une élection, c’est notre positionnement dans le jeu politique ». Hollande avait « conseillé » d’aller à la présidentielle si « ce parti veut exister ». Voilà Affi qui obtempère et comme d’autres valets de la France, nomme un représentant à la CEI, pour « exister ». Il argumente aussi sur « l’idée que les gens se font du FPI ». Président, quelle est « l’idée que les gens se font du FPI » et qui vous oblige à prendre des décisions solitaires. Le Comité de Contrôle, notre Conseil Constitutionnel a condamné votre geste, en
endossant les recommandations du Comité de médiation.
Ce dernier a dénoncé des problèmes de gouvernance, et de ligne idéologique. En vous donnant comme ligne de conduite ce que « l’idée que les gens se font du FPI », n’avez-vous pas le sentiment de mettre le parti de Gbagbo à la disposition de la France ?

Contrairement à son fondateur qui a défendu jusqu’au bout, la dignité, l’indépendance de son pays et partant de son parti
? Vous-êtes, selon L’expression, ministrables. Alcide Djédjé, Marcel Gossio, Amani N’guessan, Dogou Alain, Agnès Monnet sont ministrables.« Les candidats ne pourront que se recruter dans le sillage d’Affi » analyse M. Aboubakar. Quel est votre sillage Président Affi ? Quel est le fondement de la nomination de Mme. Agnès Monnet au poste de SG du FPI et pour laquelle, vous avec demandé « l’indulgence » du dernier Comité Central qui la réfutait à cause de la
manière dont cette décision a été prise ? Voici des extraits du communiqué du dernier Comité Central : « 9. Le Comité Central, soucieux de préserver l’esprit démocratique et l’unité du Parti par la solidarité, la discipline, la critique, l’autocritique et la tolérance, décide :
- De réaffirmer à chaque occasion, la volonté et l’engagement
du Parti auprès de l’opinion nationale et internationale, pour la priorité que constitue pour le FPI, la libération du Président Laurent Gbagbo, comme résolu en ses différentes sessions antérieures,
- De définir et mettre en oeuvre, par un large débat démocratique dans les organes du Parti, une stratégie de lutte appropriée pour la libération du Président Laurent Gbagbo ;- De mettre en place une politique lisible de solidarité du Parti en faveur des camarades en détention, des exilés et des réfugiés ».

Un autre : « 13. Le Comité Central ayant pris acte du fait qu’une forte majorité des intervenants ait demandé le retrait du FPI de la CEI, décide d’inscrire ce point à l’ordre du jour de la prochaine session ordinaire du Comité Central qui aura lieu le 30 août 2014, pour décision ».Qu’allez-vous faire de ces recommandations quand vous serez devenu ministre ? Que devient le caractère « déséquilibré » de la CEI que vous avez dénoncé avec justesse et force ? Messieurs les ministrables, faites mentir ce quotidien en affirmant haut et fort qu’aucune proposition n’a été faite au pouvoir actuel, et que vous restez engagés dans la lutte pour la libération du Président Gbagbo. Cette révélation de l’Expression ne peut relever d’une simple analyse de journaliste. Au moins parce que précise M. M’bah, « Les candidats ne pourront que se recruter dans le sillage d’Affi » Il n’y a pas de fumée sans feu ! Les « Ministrables » me comprennent. Encore une fois, quel est votre sillage, vous et les autres « ministrables ? ». Camarades, ressaisissons-nous. D’innombrables compatriotes sont morts. D’autres sont forcés à l’exil. Des avoirs sont gelés. Des habitations sont annexées par des miliciens.

Gbagbo est injustement détenu. C’est vrai, le FPI a perdu le pouvoir. Mais les Ivoiriens savent comment. Et même ceux qui « conseillent d’exister ». Le Président Gbagbo disait à la CPI pourquoi il veut la démocratie au pays : « ce n’est pas parce que vous le demandez. Mais
parce que vu les différents systèmes de gouvernance dans nos sociétés, il n’y pas d’autre solution que le vote démocratique ». De la même façon, le FPI dans un gouvernement, c’est normal. Mais tout de même ! Si nous refusons le « doucement, doucement, nous sommes pressés » de Gbagbo, nous risquons de dépasser notre heure, à cause de la vitesse. Sans rancune

Une contribution de Dr GUEHOUN
Secrétaire National à la CULTURE DU FPI